CHAPITRE CINQUANTE

1.2K 147 84
                                    




CHAPITRE CINQUANTE

_______________________

— Joyeux anniversaire Mia !

Toute sourire, ma sœur rougit de plus belle, inondé par la lumière des flashs de l'appareil photo. Mon téléphone entre les doigts, je filme, alors que mon demi-frère se charge d'immortaliser la scène sous nos yeux en cliquant de temps à autre sur le bouton du dispositif, l'air plus qu'ennuyé que jamais. J'en ris intérieurement. Je dois admettre qu'il est plutôt marrant à regarder avec cette moue dépitée, mélangée à de la lassitude, appuyé par une nonchalance profonde, transparente sur les traits de son faciès.

Lorsque Mia souffle ses bougies, je m'empresse de glisser mon téléphone dans ma poche pour applaudir en cœur avec mes parents, Jasper, Mathilda et Owen qui le fait sans grande enthousiasme comparé à nous. Fidèle à elle-même, le teint de ma semblable vire davantage au rouge et comme à son habitude dans ses moments-là, elle use de ses mèches de devant pour faire office de camouflage et ainsi cacher au mieux la gêne aisément lisible sur son visage.

— Je n'en reviens pas. Mon bébé a seize ans ! s'exclame ma mère en allant enlacer la concernée qui feigne de faussement rechigner face à son geste. Tu te rends compte Erwin ? Notre petite fille devient une jeune femme !

Mon père rigole doucement suite aux paroles de son épouse, alors que le fidèle couple de mariés qui vit avec nous depuis toujours l'imite, rapidement suivit par moi-même.

— Allons, chérie, elle a encore du temps devant elle avant de devenir une femme. Elle n'est encore qu'une adolescente. Sans compter qu'elle restera toujours notre petit bébé. déblatère le patron Smith, dont je perçois une once d'inquiétude et de préoccupation dans son regard azur.

— En gros, il veut te rappeler que tu restes la petite fille toujours dépendante à ses parents et qui est mise en garde de ne pas grandir trop vite sous peine d'attrister son père adoré. déclarais-je d'une même voix que mon frère.

Non mais je rêve. Comment a-t-il pu penser et dire exactement les mêmes choses que moi ? Il doit sûrement se questionner intérieurement aussi, au vu de la manière dont il me dévisage, sans nul doute de la manière dont je le toise également.

— Quoi ? lâche-t-on en chœur.
— Sérieusement ? répondons-nous encore en même temps.
— Arrêtes de répéter c'que j'dis. on s'exclame.
— J'suis pas en train de répéter là. je rétorque avec lui.
— C'est moi qui parle. répliquons-nous.
— Tais-toi. je m'écrie presque, toujours d'une même voix avec mon très cher demi-frère.
— J'ai parlé avant.
— Non c'est faux. fit-on, une fois de plus en chœur.

Nous ouvrons de nouveau la bouche, mais on se résigne finalement bien vite à prononcer tout autre phrase qui se révèlerait susceptible d'être encore similaire, par je ne sais quel procédé particulièrement et extrêmement absurde à mon humble avis. Il doit d'ailleurs penser la même chose. C'est ce qui expliquerait qu'il ait décidé de ne plus parler aussi. Dans un mouvement synchro, nous détournons la tête et les rires sonores des individus autour de nous emplirent la pièce, sous le regard en biais que nous leur lançons. Je souffle, puis finis par esquisser un fin sourire amusée. Du coin de l'œil, j'aperçois Owen rouler des yeux, ainsi qu'un air blasé détaler sur l'entièreté de son visage.

— On peut passer aux cadeaux maintenant ? s'enquit Mia, un immense sourire regorgeant d'impatience scotché aux lèvres.

COLOCATION DIFFICILE | LIVAÏ x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant