CHAPITRE CINQUANTE—DEUX__________________________
Faisant nerveusement tressauter mon pied avec impatience, mon téléphone emprisonné entre mes doigts quelque peu moites, et tenant mon sac dans mon autre main, je lance un furtif coup d'œil à l'heure qu'affiche l'horloge murale non loin. Mon cœur semble prêt à s'expulser de ma cage thoracique à tout moment, et je crois peu à peu perdre la raison au fil des secondes. L'attente pourrait presque me tuer, au vu des circonstances.
Bon, j'exagère peut-être un peu. Toutefois, ce n'est pas un euphémisme. Du moins, pas totalement. Je commence à avoir du mal à patienter. C'est carrément insoutenable. Et pour ne rien arranger, ils prennent tout leur temps. Ce n'est quand même pas compliqué de faire parvenir une pauvre petite valise. Après réflexion, je n'aurais pas dû en prendre une. Sauf que j'avais longuement songée à la possibilité que même pour une durée de moins d'une semaine, emporter avec moi le maximum d'affaires nécessaire ne serait éventuellement pas de refus. Cela dit, j'aurais certainement dû me contenter d'un seule bagage à main. Cependant, ça n'aurait pas été suffisant pour sept jours.
Une semaine. J'avais une semaine pour enfin profiter de la personne que je convoite tant de revoir, après avoir été contraints à se réduire au procédé du numérique, pendant deux longs et affreux mois qui m'ont parut durer une éternité sans fin. Deux mois que je n'ai pas eu le privilège de voir et admirer les traits parfaits de son beau visage. Deux mois que je n'ai pas senti sa bonne odeur qui a ce don fâcheux de m'enivrer toute entière. Deux mois que Livaï a abandonné l'idée de développer sur le sujet que je préfère encore pour le moment de loin éviter. Deux mois que je ne l'ai pas serrée dans mes bras, passée mes doigts dans ses doux cheveux coupés en undercut. Deux mois que je suis séparée de lui. Je croirai presque rêvée à l'idée qu'après tout ce temps, nous allons enfin nous revoir.
Rien qu'en me remémorant toutes ces pensées qui n'ont cessées de se répéter en boucle dans ma tête depuis que j'ai quittée mon lit ce matin et qui se sont incessamment perpétuées jusqu'à mon entrée au sein de l'avion, et tout le long des 11 heures de vol que je viens de vivre. Je suis exténuée. Mais j'imagine que l'excitation, l'enthousiasme et la joie intense qui me consument de l'intérieur à l'idée d'enfin revoir Livaï empêche la fatigue d'avoir raison de moi.
Quand je récupère enfin ma valise, je m'hâte rapidement à me diriger vers le chemin qui me mènera à la sortie de l'aéroport dans lequel je viens d'atterrir. Je n'ai pas vraiment le temps de m'attarder sur le gigantesque édifice, puisque je suis plus concentrée à avancer d'un pas décidé vers la sortie. Tâche qui se révèle légèrement complexe, dans la mesure où je ne connais pas vraiment les lieux - pour ne pas dire aucunement -.
Durant ma marche, je crois reconnaître deux personnes qui faisaient parties de mon vol. Je décide de les suivre de loin. Puis, en arrivant au niveau d'un grand espace où prônent des escaliers qui mènent à un étage inférieur, je comprends qu'il ne me reste plus qu'à les descendre pour atteindre la vaste entrée où doit certainement m'attendre le jeune Ackerman. Je trépigne de plus en plus d'impatience, à un tel point que tout mon être paraît se consumer avec une ardeur déroutante.
Mon cœur palpite à vive allure dans ma cage thoracique, et je lutte au mieux pour en faire abstraction, bien qu'au vu des battements qui se répercutent considérablement dans chaque parcelle, cela s'avère être mission impossible. Mais je fais avec et poursuis mon chemin en descendant prudemment les escaliers, un bagage dans la main, ma petite valise.
Au milieu des marches, je relève la tête et mon regard scanne automatique la totalité de la surface inférieure non loin, à la recherche de la personne qui m'intéresse. Au bout de quelques secondes, je croise bien vite les deux magnifiques prunelles métalliques dont j'ai injustement été privée depuis déjà bien trop longtemps. Nous avions souvent fait des appels vidéos, certes. Mais ce n'est rien comparé à la réalité de l'avoir là, en face de moi, au même endroit que, à quelques mètres. Durant un très court laps de temps, je reste sur ma position et prends une petite minute pour l'admirer, le cœur comblé de bonheur.
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COLOCATION DIFFICILE | LIVAÏ x OC
FanfictionHazel et Livaï ont tous les deux loués la même résidence individuelle, situé à proximité de leur université. Mais il n'était pas question d'une quelconque cohabitation pour aucun des deux étudiants. De là, naîtra une mésentente tumultueuse. Ce dif...