CHAPITRE VINGT-SEPT

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CHAPITRE VINGT—SEPT

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       La nuit est tombée depuis un moment, alors que j'entame tout juste la moitié de ma rédaction. À défaut d'avoir relue la première version qui au final ne m'a pas plu, ni satisfaite, je me suis mise en tête de tout recommencer. La veille de la rentrée n'était peut—être pas le meilleur timing pour retaper un compte—rendu de cinq pages. Mais je ne regrettais pas pour autant d'avoir consacrée ma dernière semaine de vacances à autre chose que mes cours, bien que le revers de cette insouciance soit assez brutal. J'étire mon cou et masse mes mains, repassant brièvement en revue cette première partie que je viens d'achever de rédiger. Mes épaules et mon dos me font atrocement souffrir pour cause d'être restée dans la même position depuis plusieurs heures simultanées, en dépit de mon habitude plutôt fréquente dans ce domaine. Mes jambes sont toutes engourdies et j'ai cette sensation désagréable de fourmis qui me picotent les pieds. La température est assez basse, mais le sweat d'Eren remplit bien son rôle en me tenant agréablement chaud malgré le froid qui règne dans la pièce.

Haz, résonne une voix rauque et endormi à côté de moi.

Oui ? je réponds en faisant craquer mes doigts.

Le bras du brun s'enroule sur mon ventre et il m'enserre doucement, sa tête tourné vers moi et reposant sur son oreiller.

T'as toujours pas fini ? demande—t—il en ouvrant légèrement un œil pour regarder l'écran de mon ordinateur.

Non, soupirais—je, et j'en suis loin.

— Mais ça fait des heures que t'es là—dessus, tu seras crevée demain.

— J'ai pas le choix, j'hausse les épaules en me remettant à taper frénétiquement sur les touches de mon clavier, je dois rendre ce travail pour demain.

— T'auras qu'à rendre celui que t'as déjà rédigé. réplique simplement le brun.

Non, Eren. J'te l'ai déjà dit, je l'ai relu et c'est un hors—sujet. je rétorque, fixant l'écran de mon appareil électronique.

Je te ferais remarquer que moi aussi je l'ai lu, et j'suis pas vraiment d'accord avec toi.

— Peut—être, fis—je en haussant de nouveau les épaules, mais c'est moi qui ait raison. Et j'ai pas envie de me prendre une mauvaise note.

Je l'entends souffler, mais ne m'en préoccupe pas, gardant toute mon attention sur le travail auquel j'ai déjà consacrée la grande majorité de mon dimanche soir. Son bras glisse pour s'ôter de ma taille, et je le sens se lever de sorte à être assit. Émergeant totalement du sommeil dans lequel il s'est plongé il y a quelques heures lorsque j'ai commencée à rédiger.

Ouais sauf que là tu te fais du mal, et j'peux plus tolérer ça.

À ces mots, il s'accapare de mon ordinateur sur mes cuisses pour le poser sur les siennes. Je fronce les sourcils en le regardant enregistrer mon travail, et comprend ensuite qu'il s'apprête à éteindre mon portable. Mais je n'ai pas le temps de l'en empêcher que l'appareil se verrouille déjà.

Eren, je m'exclame en lui accordant une tape sur le bras.

Le brun m'ignore, ôtant la couverture qui nous recouvre tous les deux afin de s'extirper du lit. Il part déposer l'ordinateur sur son bureau non loin, avant de revenir s'installer près de moi. Ses mains se posent sur mes joues, alors qu'en dépit de la luminosité quasi—inexistante, je vois ses yeux émeraude s'accrocher aux miennes.

COLOCATION DIFFICILE | LIVAÏ x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant