CHAPITRE TRENTE-TROIS__________________________
— Virée ? je répète, incrédule.
Ma très chère collègue — où devrais-je bientôt dire ancienne — me regarde d'un air désolé, et je retiens un soupir en passant nerveusement une main dans mes cheveux. Je viens à peine de revenir après presque une semaine de déprime totale, qu'un autre problème me tombe dessus, et pas des moindre.
— Je suis sincèrement désolé, Haz. Mais tu as disparu pendant six jours ! s'exclame Rose pour justifier mon licenciement, J'ai essayé de le cacher au mieux au boss. Mais il est pas dupe et ton absence a fait dégringoler tous nos emplois du temps. Toute l'équipe s'en est plaint d'ailleurs. Et tu peux le comprendre, non ? Certains n'étaient même pas sensé travailler. Sauf qu'ils n'ont pas eu le choix pour assurer tes heures de service.
Je peux le comprendre, sauf que pour le moment, je suis bien plus atteinte par l'idée que je suis sur le point de perdre mon travail. Celui qui me permet de subvenir à tous mes besoins ici. C'était grâce à ce job que j'ai pu devenir « indépendante » vis à vis de mes parents. Sans ça, je serai complètement perdue.
— Y'a bien un moyen pour que le boss me reprenne dans l'équipe, non ? tentais-je, bien que je savais pertinemment au fond que c'est perdue d'avance.
— Je suis navrée, mais c'est impossible. Je t'assure, Isa et moi on a essayé de le convaincre et de te couvrir au mieux. Mais il n'a rien voulu entendre. me répond Rose, peinée.
Je peux voir toute la désolation dans son regard en me dévisageant, mais ce n'est rien comparé à ce que je ressens actuellement. Je parviens à lui adresser un très bref mouvement de tête, avant de baisser la feuille de licenciement que m'a donné Rose dés mon arrivé. Le boss n'a même pas été capable de me le donner en personne. Ça montre à quelle point il me considérait. Sans même prendre la peine de saluer mon ancienne collègue, je sors en vitesse du lieu de travail qui n'est désormais plus le mien. Je suis définitivement dans de beaux draps, et il me sera difficile d'en sortir. Je n'ai plus de travail, plus d'amis. Plus de copain. Et je crois que malheureusement toute ma joie de vivre s'est en allé avec tout ça. Qu'est-ce qu'il me reste ? Absolument rien. Je n'aurais jamais pensé que tout ce qui me tenait à cœur me serait si subitement arraché. En réalité, j'étais à des années-lumière de m'en douter. Le trou béant dans mon coeur ne cesse de se creuser, que j'en viendrai à penser qu'il ne s'arrêtera jamais de s'accroître.
D'un pas nonchalant, je continue d'avancer sans destination précise, me concentrant plus sur mes chaussures que sur mon chemin. J'aurais peut-être dû. Ça m'aurait évité d'heurter la personne qui ne regardait manifestement pas devant elle aussi. Je manque de valser en arrière tant le choque est soudain. Mais en puisant dans les quelques ressources de mes forces, je parviens à rester sur mes deux pieds, esquissant une grimace en soufflant bruyamment.
— Regarde devant toi, crétin. maugrée—je.
La personne m'ignore et s'excuse rapidement en reprenant en vitesse son chemin, alors que je poursuis aussi le mien, ma mauvaise humeur s'étant élevée d'un niveau de plus suite à cette petite bousculade. Après quelques minutes de marche, je fini par arriver dans le centre-ville et décide d'y faire un tour, bien que je n'ai pas pour but d'acheter quoique ce soit. La perte de mon travail m'en contraint malheureusement. Toutefois, je m'aventure dans la grande allée de boutiques, lançant quelques coups d'œil à certains articles dans les vitrines. En passant devant un salon de coiffure, je m'arrête net. Je réfléchis un instant, stoïque devant le magasin. Puis, sur un coup de tête et avec une soudaine détermination, j'entre, faisant sonner la petite cloche en haut de la porte. Le son alerte les trois coiffeuses présentes qui me saluent gaiement à mon entrée. Je les salue brièvement aussi, me dirigeant vers le comptoir où se tient une des jeune femme qui semble avoir plus de la vingtaine.
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COLOCATION DIFFICILE | LIVAÏ x OC
FanfictionHazel et Livaï ont tous les deux loués la même résidence individuelle, situé à proximité de leur université. Mais il n'était pas question d'une quelconque cohabitation pour aucun des deux étudiants. De là, naîtra une mésentente tumultueuse. Ce dif...