CHAPITRE VINGT-HUIT

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CHAPITRE VINGT—HUIT

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       Deux semaines depuis ma brève discussion avec Livaï. Trois semaines depuis que j'ai quittée la résidence. Je ne vais pas mentir, j'ai connue mieux en guise de moral. Mais je ressentais tout sauf l'envie de me mettre dans de quelconque état à cause d'un idiot pareil. Je ne devrais même pas lui accorder un quart de mes pensées. Néanmoins, c'est assez difficile de ne pas songer à celui qui nous sidère le plus au monde, non ? Toutefois, je ne veux pas perdre mon temps avec un tel individu, quelqu'en soit la façon. D'autant plus que lui—même ne me considère pas, et je suis quasi—certaine qu'il doit daigner penser à moi que zéro fois dans la journée, et ce n'est pas une hyperbole. Alors pourquoi revient—il constamment accaparer une place dans mon esprit ? Après toutes les choses crues et aberrantes qu'il m'ait dite. Pathétique. Je suis pathétique. Ressaisis—toi, Haz. me sermonnais—je intérieurement, Tu dérailles complètement, et pour un garçon qui n'en vaut pas la peine. « On est rien. » Il n'est rien.

Hé ho ! Haz ? T'es avec nous, là ?

Relevant la tête vers ma meilleure amie, j'affiche un léger sourire mais n'ai pas le temps de répondre que celui à mes côtés me devance.

Évidemment qu'elle est pas avec nous, elle rêve d'Eren. Pour pas changer. fit la voix faussement traînante et consternée à la fois de Connie qui attrape la paille de son milkshake entre ses lèvres.

Je lève les yeux au ciel et me tourne vers le brun en arquant un sourcil. D'un geste brusque, je lui administre d'un coup de poing sur le bras. Il manque d'avaler de travers, évoquant le rire de mes deux autres amis et le mien.

Cela dit, intervient Jean qu'est assit en face de moi, aux côtés de la brune, il a pas tort, l'autre suicidaire qui te sert de mec t'intéresse plus que nous. dit—il, feignant d'être exaspéré. Alors qu'il est même pas là ! il s'exclame, sidéré.

Je prends un air blasé, déportant mon attention sur lui qui sirote également sa boisson lactée. Je balance mon pied dans son tibia sous la table. Une grimace de douleur détale à son visage et ses joues se mettent à gonfler. Il parvient quand même à ingurgiter correctement de justesse, et j'éclate de rire avec Sasha.

Ce n'est pas parce qu'Eren est mon petit ami que je pense tout le temps à lui. dis—je, un léger sourire fendant sur mes lèvres.

— C'est sûr ! renchérit Connie à ma gauche, Tu pensais déjà h24 à lui, même quand vous sortiez pas encore ensemble.

Ce n'est pas faux. Il doit sûrement faire référence au début de notre relation à Eren et moi. Celle qui à l'origine ne se fondait que sur une forte amitié dont l'ambiguïté était évidente et difficile à ne pas remarquer. Cela remonte à notre première année de lycée et à cette époque, nous ne sortions certes pas ensemble, mais nous étions loins d'être indifférent l'un à l'autre. Nous ne nous privions d'ailleurs pas de le faire savoir à nos camarades lorsque l'on se retrouvait chacun de notre côté. On se tournait beaucoup autour. Ce, pendant deux bonnes longues années, avant de finalement officialiser les choses lors de notre dernière année. Rien qu'en me remémorant de tout ça, je souris bêtement, sous le regard incrédule de mes trois amis. Ces derniers réagissent bien vite à ma réaction qu'ils doivent très certainement juger niaise.

Et voilà qu'on l'a replongé dans de lointains souvenirs. soupire Sasha avant de boire une gorgée de son milkshake.

COLOCATION DIFFICILE | LIVAÏ x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant