CHAPITRE CINQUANTE-TROIS

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CHAPITRE CINQUANTE—TROIS

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         Dos à la porte, les écouteurs enfoncés dans mes oreilles, je triture machinalement mon bracelet, le regard rivé sur celui-ci, la musique recouvrant tous les autres sons extérieurs, sans exception. À ma plus grande joie. Je ne veux plus rien entendre, si ce n'est que ma playlist. Je me concentre sur les paroles, le rythme, et la mélodie de chaque chanson. Mais la tourmente et le désagrément profond à l'idée que Livaï m'ait caché le fait qu'il avait une coloc, m'empêche de totalement suivre dans la simple écoute de mes chansons favorites qui défilent. Même si, certaines d'entre elles me permettent de m'enliser un peu plus dans mon mal-être graduel qui me consume de l'intérieur. Moi qui était plus qu'heureuse il y a encore une heure quand je venais d'atterrir. Comme quoi, il en faut peu pour que toute cette joie et tout cet enthousiasme euphorique redescendent. Il n'a fallut que deux minutes. Juste le temps que mes yeux se posent sur Peak et que je comprenne par la suite qui elle était ; la coloc de Livaï.

Alors que les notes de la chanson de Giveon débutait tout juste, le lit s'affaissa très légèrement suite au poids de la personne qui s'y est installée, et un bras glissa autour de mon ventre, sans pour autant que le torse du responsable percute mon dos. J'en déduis qu'il est à demi-allongé et qu'il a pris appui sur son coude. Je ne me retourne pas, fixant toujours le bijou à mon poignet que je continue de distraitement triturer entre mes doigts. Pendant ce temps, ceux de Livaï s'immiscent sous mon haut et se mettent à exercer de vagues petits mouvement circulaire sur ma peau qui reste insensible à son touché bien que toujours particulier à mes yeux. Mais fort heureusement, pour une raison qui m'échappe, je réussi à ne pas frissonner à contact.

Ce contact prend fin au bout de quelques secondes, lorsqu'il ôte sa main de mon ventre pour saisir un écouteur et l'enlever, sûrement dans le but que j'entende ce qu'il a à me dire. Je décide de rester de marbre et ne bouge toujours pas. L'autre côté de l'écouteur est toujours dans mon oreille. Alors je l'entendrais à moitié, mais assez. C'est déjà ça, je suppose. J'ai un peu décolorée, mais je reste quand même particulièrement remontée.

Excuse-moi. commence-t-il d'une voix posée.

J'hausse les épaules.

Ça fait rien. J'imagine que ça devait t'arranger de ne pas me dire que tu avais une coloc. Ça se comprend. dis-je d'une voix blanche.

Dis pas ça comme si je l'avais fait pour m'arranger moi-même. Je l'ai fait pour éviter que tu t'inquiètes davantage. il rétorque simplement.

Même. je réplique, toujours neutre, J'peux te dire que tu as lamentablement échoué dans ta mission de me rassurer. Parce que saches-le, je ne suis pas rassurée du tout.

Je l'entends soupirer, un mélange d'ennui et d'exaspération.

Si tu estimes que je me serai inquiétée davantage en sachant ça, c'est qu'il y a de quoi m'inquiéter.

Non. rétorque-t-il simplement d'une voix posée.

— Si.

— Non.

— Si.

— Non.

COLOCATION DIFFICILE | LIVAÏ x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant