CHAPITRE TRENTE—SEPT________________________
Une demie-heure. Trente longues minutes plutôt précieuses durant lesquelles je peinais lamentablement à convaincre mon faux partenaire de m'accompagner vers les attractions dont les sièges n'attendent qu'à être occupés, et les stands qui n'attendent qu'à être visités. Mon accompagnateur témoigne d'une réticence peu surprenante en ne bougeant pas d'un pouce. Ma soeur et son potentiel petit ami ont déjà eu le temps de s'éclipser entre eux et de commencer leur soirée assurément riche en amusement. Pour ma part, ça s'annonçait peu prometteur au vu du refus plutôt catégorique de Livaï à l'idée que l'on assiste à cette joviale fête foraine. Mais j'en avais envie, moi, et je comptais bien le convaincre. Même si ce n'était pas vraiment gagné.
Depuis que les deux adolescents nous avaient délaissés, nous étions restés au bord de la voiture de Mike. Ce dernier avait gentiment accepté de nous la
prêter pour aujourd'hui après que je lui ai demandée. J'aurais aimée la conduire, mais je n'ai malheureusement pas mon permis, à la différence du jeune Ackerman qui a pu me donner un aperçu d'une heure sur sa manière de conduire. Je n'étais nullement impressionnée par l'aisance et l'expertise dont il faisait preuve au volant, puisque ça me paraissait évident qu'il soit un bon conducteur. Et cela n'a fait qu'allonger un peu plus la liste des domaines dans lesquels il excelle. À côté, j'ai l'impression d'être une pauvre ratée. Pourquoi faut-il qu'il rassemble à lui seul des éléments qui le font monter au rang de la perfection ? Il m'arrive souvent de me poser cette question. Sauf que ce n'est pas la réponse qui me vient, mais la conclusion véridique que je ne suis sûrement pas assez bien pour lui, même en tant que fausse petite amie.Il m'arrivait par moment de trop douter et réfléchir sur des choses où mes réflexions n'avaient pas lieu d'être. Mais difficile de ne pas se questionner dans de telles circonstances. Il faut avouer que ma situation n'est pas des plus simple. Cependant, j'ai pris le risque de m'y engouffrer, à mes risques et périls. Alors peu importe ce qu'il en ressortira à la fin, je n'aurai d'autres choix que d'assumer. Bien que pour le moment, j'avais tout sauf envie de songer à la fin de cette idyllique mais fictive aventure avec Livaï. Je lançais un regard à celui-ci qui ne s'était pas désisté de sa position. Sa tête était très légèrement penchée en avant, alors que ses yeux étaient rivés sur l'écran de son portable qu'il tient entre ses doigts, dont le bras plié est accoudé à la portière de sa fenêtre baissée.
— Tu crois pas qu'on s'amuserait mieux là-bas, plutôt qu'ici ? lançais-je après les quelques minutes de silence que je lui ai gracieusement offerte pour me perdre dans mes songes profondes.
Sa réponse ne se fait pas attendre et évoque de nouveau ce même refus que je subis déjà depuis bien trop longtemps à mon goût.
— Non.
— S'te plaît ? répétais-je pour la énième fois.
— Non.
— Mais pourquoi ? je m'exclame.
— Parce que. il répond, les yeux toujours sur son téléphone.
Je souffle bruyamment, passant machinalement une main dans mes cheveux courts.
— Je. te. déteste. énonçais-je en prenant soin de décortiquer chaque mot, comme pour bien les lui faire ancrer dans le cerveau.
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COLOCATION DIFFICILE | LIVAÏ x OC
FanfictionHazel et Livaï ont tous les deux loués la même résidence individuelle, situé à proximité de leur université. Mais il n'était pas question d'une quelconque cohabitation pour aucun des deux étudiants. De là, naîtra une mésentente tumultueuse. Ce dif...