CHAPITRE TRENTE-NEUF

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CHAPITRE TRENTE—NEUF

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Depuis la soirée du premier décembre où j'avais involontairement entendue - et par conséquent écouté - la conversation entre Furlan et Livaï, je n'arrête pas d'y penser, encore et encore. Les mots du châtain ne cessant de se répéter en boucle dans ma tête, dès que mes pensées ne se laissent dériver un peu trop facilement sur la seule et unique personne qui les accapare le plus ces derniers temps. Pas besoin de préciser de qui il s'agit. C'est tellement évident que ça en deviendrait presque pathétique. Difficile de l'ôter de ma tête quand je vis avec lui. Sans compter que notre fausse relation ne rend pas les choses faciles. Nous passons le plus clair de notre temps ensemble, étant donné que nous sommes censés être un couple. Plus les jours passent, et plus mes sentiments envers lui deviennent concret et semblent même se multiplier dangereusement. Et puis, comment ne pas repenser aux paroles de Furlan, quand je me rends petit à petit compte que ce qu'il a dit est exactement ce qui est en train de se produire. D'autant plus que c'est moi qui subit les fâcheuses conséquences de cette histoire. J'en étais bien évidemment plus que dépitée. Comment ne pas l'être ? C'est vrai quoi, après ce qui s'est passé avec Eren, j'étais plus que persuadée de ne jamais connaître à nouveau tous ces ressentis qui me sont familiers, mais pourtant tellement inconnus aujourd'hui.

Je suis mal, très mal. Et franchement perdue.

C'est ridicule. entendis-je.

Je relève la tête de la tasse de mon chocolat chaud, - que je m'étais mise à fixer sans grand et réel intérêt - et observe le noiraud dont le regard est rivé vers la fenêtre, donnant sur l'extérieur où l'on peut aisément distinguer la ville où grouillent de monde, de décorations d'exception, ainsi que d'autres extravagances qui concordent et caractérisent cette période actuelle de l'année, n'étant autre que ; Noël. Dire qu'à cette même date, ce sera mon anniversaire, et que donc, j'aurais 18 ans. C'est loin d'être incroyable, je le conçois, mais quand même.

Ce n'est pas ridicule, contredis-je doucement, reposant les yeux sur ma boisson chaude, c'est la meilleure période de l'année. ajoutais-je en esquissant un faible sourire.

J'vois pas en quoi, tout n'est que commercial. rétorque-t-il, avant de siroter une autre gorgée de son thé.

Ouais, enfin, en dehors de ça, c'est...sympa les fêtes de fin d'année. On retrouve ses proches, on achète des cadeaux, on passe du bon temps...-

Je m'arrête dans mes propos en voyant le regard insistant de mon interlocuteur posé sur moi, et attrape délicatement le récipient face à moi.

Ce genre de choses quoi. rajoutais-je simplement, avant d'amener la tasse à mes lèvres pour boire une gorgée du liquide chaud.

Alors que je gardais les yeux dans mon petit bol, je sentis les siens scrupuleusement perdurer sur ma personne, me considérant longuement avec minutie.

T'as pas prévu de rentrer chez tes parents pour les fêtes et les vacances ? il me demande d'une voix posée.

Hm, si. Je pars demain. répondis-je, Et toi ?

— Non. Ma mère et mon oncle sont trop occupés par l'entreprise. Alors même si j'y allais, ce serait inutile et j'm'ennuierais plus qu'autre chose. fit-il d'une voix rauque.

COLOCATION DIFFICILE | LIVAÏ x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant