Chapitre 60

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Alyssia

Passer le week-end chez son ex petit-ami est différent de ce que j'imaginais. Mattew est très facile à vivre. En revanche, il adore me mettre dans l'embarras.

Qui traine dans son salon quasiment nu, mis à part lui ? Je n'ai de cesse de lui dire de s'habiller directement après sa douche. Il me répond chaque fois en riant, que la serviette est bien plus confortable.

Cela fait moins d'une semaine que je vis avec lui, et j'ai déjà rougit plus de fois que pendant mes dix-sept années de vie.

Je ne parle pas de ses regards en coin au lycée. Il se fait le plus discret possible pour ne pas relancer la rumeur.

Les nombreuses discussions avec les filles enjolivent également la nouvelle couleur de mes joues. Elles me prennent avec des pincettes, mais ne manquent pas de poser des questions sur ma relation avec mon beau professeur. C'est compliqué de ne pas cracher le morceau. Néanmoins, si elles savaient que je cohabite avec lui, on ne parlerait plus que de ça. Et tout le monde serait au courant.

Je n'ai plus eu de problèmes depuis la dernière fois, bien que les chuchotements ne s'arrêtent pas. Personne ne peut rien contre cela.

Je me blâme de plus en plus pour le sacrifice que Mattew a dû faire. Cette histoire va finir par se tasser, démission ou pas. Peut-être que je peux encore le faire changer d'avis ?

- Ça va devenir une habitude de ne pas m'écouter ? m'interpelle Mattew.

- Excuse-moi. Tu disais ?

Je m'en veux de m'enfermer sans arrêt dans mes pensées. J'aimerais le remercier mieux que cela pour son accueil. Je ne peux cependant pas m'en empêcher. Mon cerveau retourne en boucle les évènements de ces dernières semaines.

- Que tu devrais te faire des fiches de révision.

- Tu ne peux pas me passer les tiennes ? tenté-je d'esquiver.

- Je n'en a jamais faite. Je n'ai pas fourni beaucoup d'effort au lycée je te rappelle.

J'avais oublié ce détail. J'ai encore du mal à y croire. Malheureusement pour moi, ça ne va pas me permettre d'échapper aux fiches. J'ai l'impression que tous les élèves sont condamnés à en faire à un moment donné de leur scolarité.

- Comment as-tu pu avoir ton bac dans ces conditions ? le questionné-je.

- Je me suis remis au boulot deux mois avant et j'ai misé sur la chance pour tomber sur les bons sujets.

- Tu es le premier prof que j'entends dire ça, je lui fais remarquer avec amusement.

Il sourit, constatant sans doute le décalage entre son métier et sa scolarité foireuse. Je m'accroche quelques secondes à ses lèvres, avant de me détourner.

- Je te conseille justement de t'y prendre à l'avance, corrige-t-il.

- Je n'ai pas envie. Et puis je n'ai rien pour les faire.

Je fais une moue, tentant de le faire abandonner cette idée. Il serait capable d'aller dans une papeterie pour me fournir ce dont j'ai besoin.

- Et tu as envie de faire quoi dans ce cas ?

Il se penche vers moi, un sourire en coin.

Il attrape toutes les perches qu'il trouve depuis que je suis arrivée, même celles que je ne tends pas. Sa constante bonne humeur me réchauffe le cœur, autant qu'elle m'inquiète quant à ses attentes.

Apprends-moi à t'aimer [premier jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant