Chapitre 4

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Alyssia

 Lorsque je rentre chez moi, ma mère m'attend, l'air furibond. Ça va mal se passer pour moi, je le sens.

- Viens par ici Alyssia, s'il te plaît.

- Que se passe-t-il, maman ?

- J'ai trouvé ça sur ton bureau, enchaine-t-elle.

 Elle me tend ma copie d'anglais, que j'avais caché au milieu d'autres feuilles. Sale fouineuse.

- Tu m'expliques ? C'est la pire note de ta scolarité !

 Son visage devient rouge de colère. Je suis dans la merde.

- Je ne me sentais pas bien ce jour-là. Je vais me rattraper aux prochains devoirs, tenté-je sans grands espoirs.

- Des excuses, encore des excuses. Quand est-ce que tu vas réagir ? Tu veux rater tes examens et ton avenir, c'est ça ? Dis-le tout de suite, ça peut s'arranger !

 Ses mots me blessent. Je bouillonne intérieurement et les larmes menacent de jaillir.

- Je vais prendre des cours particuliers ! je m'exclame soudain.

 J'ai dit ça sans réfléchir et quand je me rends compte de ce que ça signifie, je commence à paniquer.

- Enfin c'est une idée comme une autre, bégayé-je.

- Elle est plutôt censée. Pour une fois, ne peut-elle s'empêcher d'ajouter.

 Merci maman. Je me rends compte à quel point tu m'estimes. Je sens bien que mon annonce l'a calmée, pourtant cela provoque l'effet inverse sur moi.

- Comment vas-tu t'y prendre pour trouver ? continue-t-elle d'une voix toujours autoritaire.

- Je vais chercher sur Internet et mettre des affiches au lycée.

- Pourquoi ne demanderais-tu pas à ton professeur ?

 Dites-moi que je rêve. Je dois être maudite ce n'est pas possible ! Pourquoi tout me ramène à lui ? Je dois vite lui retirer cette idée de la tête.

- Eh bien c'est lui qui m'a dit de l'envisager... mais je ne pense pas qu'il parlait de lui. Il doit déjà être assez occupé. Je ne peux pas lui demander de faire des heures supplémentaires, pour moi.

- Moi je vais le faire. Je le contacte par mail dès maintenant.

 Rien ne l'arrête.

- Maman... la supplié-je.

- Il n'y a pas de maman qui tienne. C'est pour toi que je fais ça. Ta scolarité est déjà assez chère. Alors estime-toi heureuse que j'accepte de te payer des cours en plus, simplement parce que tu es une incapable.

 Ça, c'est fait.

- Bien sûr, excuse-moi maman. Merci de te soucier autant de moi.

 Je lui fais le sourire le plus faux du monde et me détourne, non pas sans l'avoir d'abord vu lever les yeux au ciel.

 Je monte les marches quatre à quatre et claque la porte de ma chambre. Je le regrette immédiatement quand la voix de mon père parvient à mes oreilles.

- Tu paieras les réparations quand tu auras cassé cette porte !

 Inspire. Expire.

Apprends-moi à t'aimer [premier jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant