Chapitre 43

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Mattew

Ce qui est bien quand j'ai cours, c'est que je n'ai pas vraiment le temps de penser à Alyssia. Je rumine dans la salle des profs en attendant que cette heure passe. Je repense à ces filles qui s'en sont pris à elle il y a deux jours. Elles se croient mieux peut-être ?

Je ne suis pas intervenu immédiatement pour voir comment Alyssia s'en sortirait. Mais quand l'autre a ouvert sa bouche pour dire que personne ne l'aime, je ne pouvais qu'agir. Parce que moi je l'aime.

Je ne supporte pas de voir tout ce que des adolescents peuvent faire subir à d'autres. Surtout quand il s'agit d'Alyssia. J'espère que ce genre d'incidents ne se reproduira plus.

C'est à ce moment précis que je reçois son appel. Je fronce les sourcils surpris et je décroche pas très sûr de moi. Je n'entends rien pendant une seconde, puis un juron résonne dans mon oreille. C'était la voix d'un homme. C'est quoi ce bordel ?!

J'hésite à raccrocher. La voix d'Alyssia m'en dissuade.

- Il y a sûrement un cours en A306 dans pas longtemps vous croyez que vous allez faire quoi ?

Il se passe quoi putain ?! Je me retiens de crier comprenant que ce n'est pas le moment. La réponse de son interlocuteur ne fait que confirmer mes craintes.

- On a encore assez de temps, ne t'inquiètes pas. Maintenant ferme là.

Je suis déjà dans les couloirs et j'essaye de me rappeler le plus rapidement possible où est la A306. Mon dieu qu'est-ce qui lui arriverait si elle n'avait pas retenu le numéro de salle ?

Mes pensées me mettent hors de moi et me font accélérer ma course. Les quelques étudiants que je croise me regardent bizarrement, mais je n'y prête aucune attention. Mon esprit est tourné vers Alyssia que je dois trouver immédiatement.

J'entre dans la salle en trombe, la porte percutant violemment le mur, et découvre un tableau d'horreur. Deux mecs l'entourent et l'un d'eux a son pénis près de la bouche d'Alyssia.

Je suis à deux doigts de vomir, et à seulement un seul de le buter. Je me rappelle que je suis enseignant et que je ne dois surtout pas le tabasser. Surtout pas devant un témoin.

Je m'approche à grandes enjambées de lui et l'attrape par le col, le soulevant du sol sans problème. Il a beau être musclé ma rage est plus forte que lui. Je le balance du côté de la porte, son pote a tout juste le temps de le rattraper. Il range précipitamment ses bijoux de famille devenu soudain bien mollasson.

Je me dirige à nouveau vers eux, ils reculent instinctivement vers la porte. Leur réflexe a le mérite de me remettre les idées en place. Je suis au lycée je ne dois rien faire qui pourrait retourner la situation en leur faveur.

Je connais les salauds dans leur genre. Ils seraient capables de porter plainte pour violences physiques et nier l'agression qu'ils viennent de commettre. Si je leur avais permis de sortir de cette salle vivant évidemment.

Ils ne bougent plus et me regardent attendant que je dise quelques chose. J'inspire plusieurs fois pour tenter de me contenir, c'est plus dur que je pensais.

- Je vous assure que vous allez être viré pour ce que vous avez fait. J'aimerais bien vous broyer les couilles, mais à la place je vous promets de pourrir votre avenir. DEGAGEZ !

Je n'avais pas mieux à dire, mais c'est certain que je ferai tout pour qu'ils disparaissent rapidement. Je referme la porte précipitamment et rejoins directement Alyssia en panique. Elle s'est recroquevillée par terre, les larmes ravageant son beau visage.

Apprends-moi à t'aimer [premier jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant