Chapitre 38

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Alyssia

Mon vendredi a été fait de regards en tout genre et de chuchotements. Je crois que l'on ne s'est jamais autant intéressé à moi. Le problème est que j'aimerais oublier Mattew, et cette attention que l'on me porte ne fait que me rappeler que l'on n'est plus ensemble.

En revanche ça ne pourra pas être pire que ce qui m'attend dans moins d'une heure. Le repas de famille.

Ce sont mes parents qui reçoivent et la maison a été préparée pour l'occasion. Elle est assez vaste pour recevoir ma famille maternelle, d'autant plus qu'une partie des retrouvailles se passera dans le jardin si le temps nous le permet.

J'ai opté pour une robe accompagnée de collants pour être à l'aise peu importe le pièce où je serai. Mes parents ce sont habillés plutôt chics et ont mis les petits plats dans les grands. Un peu trop ostentatoire à mon goût.

La famille arrive au compte-goutte et je tiens bon en restant à l'entrée pour tous les accueillir un par un. Je n'ai jamais été proche de mes cousins, donc nous n'éternisons aucune de nos conversations. Quant à mes oncles et tantes je coupe court aux discussions dès qu'ils me posent une question plus personnelle. Mêlez-vous de vos affaires au lieu de vouloir faire dans la politesse.

J'ai néanmoins tenté le dialogue avec une de mes tantes, mais elle n'a pas attendu la réponse à sa question pour aller voir ailleurs si j'y suis.

Les derniers à arriver sont mes grands-parents. Ils ont toujours apprécié se faire désirer. Comme si nous étions impatients de les voir.

Ils ne manquent pas de se faire remarquer en saluant mes parents avec effusion. Les deux hommes se font une accolade tandis que ma mère s'enquiert de la santé de la sienne.

- Alors Clark comment se déroule votre mandat ? demande ma grand-mère

- A merveille ! Anne ne manque pas de m'épauler quand il le faut.

- Ma fille a toujours su aider dans les situations de crise, affirme mon grand-père.

Tu parles !

Les conversations vont bon train et je reste à l'écart comme j'ai l'habitude de le faire. Je regarde les plus jeunes courir dans le jardin. J'observe les manières de ceux qui me sont le plus proche en âge et qui se prennent déjà pour des êtres supérieurs. Je constate que les adultes enchainent des sujets de discussion plus futiles les uns que les autres.

Et moi, je suis là au milieu de tout ça, et j'ai l'impression d'être une intru, alors qu'en réalité je suis la seule personne un tant soit peu normale.

Je suis aussi la seule à penser au garçon qui m'a brisé le cœur. Ou alors c'est moi qui ai brisé le sien, je ne sais plus très bien.

Au moment de passer à table, je me mets au bout, m'isolant du reste du groupe et prêtant plus attention aux enfants qu'à la nourriture.

J'entends mon nom du côté de mes parents, m'obligeant à prêter attention aux inepties qu'ils vont dire à mon sujet. Ils ont l'habitude de raconter de jolis mensonges me concernant, histoire que je ne leur fasse pas honte. Avec le temps je m'y suis faite.

- D'ailleurs elle a un bulletin exemplaire comme chaque année. Particulièrement en anglais, je crois que c'est sa matière forte.

Voyez-vous cela. Je suis maintenant un petit génie de l'anglais.

- Et bien sûr, il n'y a aucun garçon dans son entourage, enchaine maintenant mon père. C'est pour ça que son travail est aussi satisfaisant.

Apprends-moi à t'aimer [premier jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant