Epilogue

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Alyssia ~ 5 ans et demi plus tard ~

- Tu auras fini à temps de traduire ce roman ? je lui demande.

- J'espère ! Tu as encore ramené du boulot à la maison ?

- Oui, je voudrais finir de lire ce manuscrit dans la soirée. Je suis vraiment happée par l'histoire.

Régulièrement, je rentre chez nous avec de la lecture. Je prends mon travail à la maison d'édition très au sérieux. Et c'est que du plaisir. Je lis aussi ceux que Mattew traduit, ce sont quand même en partie ses mots. Il met tout son cœur pour rendre sa version la plus fidèle possible à l'original.

- Et comment s'est passé ton cours aujourd'hui ?

Il enregistre son travail et ferme son ordinateur pour me rejoindre au salon.

Nous avons emménagé dans cette maison il y a deux ans de ça. Ce n'était pas tant par manque d'espace, mais nous voulions du changement et surtout un lieu de vie que nous aurions choisi ensemble.

Elle reste assez proche de la salle de boxe que nous fréquentons toujours. En revanche, l'intérieur n'a rien à voir avec notre ancien appartement. Nous avons refait toute la décoration, nous chamaillant sur les couleurs que nous voulions pour telle ou telle pièce.

- Bien, je crois que je ne suis pas si nul que ça. Louis a enfin compris quand utiliser quelle conjugaison.

- Quelles plaies !

- Moi ou les conjugaisons ?

- A ton avis.

Je ris et l'embrasse. Nous nous asseyons côte à côte dans notre canapé et je lui parle de ce manuscrit que je suis en train de dévorer. Il m'écoute toujours avec attention, fasciné par mes mots et amusé par mes gesticulations.

- Il y en a un nouveau que je vais commencer demain. Je crois que ça parle d'une fille folle amoureuse de son ancien prof, avec qui elle sort et a un enfant.

- C'est pas un peu étrange comme synopsis ? On dirait nous, sauf qu'on n'a pas encore...

Il marque une pause et me regarde attentivement, cherchant la vérité sur mon visage. Je le regarde le sourire aux lèvres, les yeux taquins.

- Congratulations !

- Tu déconnes ?! s'exclame-t-il. Est-ce que c'est moi qui m'imagine des choses ou c'est bien ce que je crois ?

- Si ce à quoi tu penses c'est que je suis enceinte alors ceci devrait te donner une réponse des plus claires.

Je lui tends l'échographie que je suis allée faire la veille. Les larmes roulent déjà sur ses joues, je ne peux retenir les miennes plus longtemps.

- Je suis à tout juste deux mois, chuchoté-je pour ne pas hoqueter.

- C'est le plus beau cadeau que tu ne m'aies jamais fait. Je t'aime tellement mon amour.

Il m'embrasse passionnément, me faisant monter sur ses genoux. Son amour et sa joie me transporte et apaise mes craintes les plus profondes.

Nous sommes interrompus par un intrus qui tentent d'ouvrir la porte. Voyant que ça ne fonctionne pas il persiste et j'ai bien peur qu'il ne finisse par enfoncer la porte. Mattew aussi, puisqu'il soupire et rejette sa tête en arrière de dépit.

- On ferait mieux de lui ouvrir.

On a mis un point d'honneur à ne pas passer un double de clef à Henzo pour éviter d'être envahis. Ça ne l'a jamais arrêté, alors on a pris l'habitude de toujours fermer derrière nous. Mais bon...

Je me lève et lui ouvre. Il me tombe presque dessus, étant en train de donner des coups d'épaule dans la porte.

- Je dérange ?

- On aurait apprécié profiter de notre moment de bonheur encore un peu, mis à part ça... répond Mattew

- Oh parfait, pour une fois que vous n'êtes pas sous la couette.

On lève tous les deux les yeux au ciel. Il est vrai que nos moments d'intimité sont parfois perturbés par cet énergumène qui ne peut se passer de nous, visiblement.

- Attendez, un moment de bonheur ? On fête quelque chose ?

- Nous DEUX, insiste Mattew là-dessus, nous étions en train de nous réjouir de la naissance prochaine de ton ou ta filleule. Enfin je ne sais pas si c'est une bonne idée que tu sois parrain.

Je me demande aussi. J'ai souvent imaginé que ce soit le cas et j'ai bien peur qu'Henzo ne perturbe le développement psychologique de notre enfant avec toutes ses bêtises.

- Tu es enceinte ?

- Il semblerait.

Il me soulève et me serre contre lui, heureux comme tout. A croire que c'est lui le père. Il nous félicite pendant près d'une minute, n'en revenant pas. Sa réaction me fait rire, il n'y a que lui pour en faire autant.

- Je pose mon véto pour le prénom Ashley, il est maudit pour la fin des temps, affirme Henzo.

- On n'aurait jamais eu à l'idée de faire ça !

- Et sinon avec Nell ça avance ? changé-je de sujet.

- Oui et non, disons qu'Erwann me met des bâtons dans les roues.

Le frère de ma meilleure amie n'a pas changé, malgré qu'elle ait maintenant 23 ans. Je suis de près l'évolution de la relation entre Henzo et Nell, depuis que je les ai vus se bouffer des yeux lors d'une de nos escapades entre amis. J'ai espoir de les voir un jour enfin en couple. Me débarrasser de lui serait un bonus.

Je suis toujours en contact avec Matylde et Laélïana, bien que nos chemins se soient séparés après le lycée. J'ai aussi renoué avec Luca, qui est maintenant fiancé. Il m'a présenté des excuses pour son comportement et je les ai accepté après l'avoir fait attendre presque un mois.

Avec mes parents c'est toujours tendu, mais il y a un peu plus de dialogue entre nous qu'auparavant. Ma mère a fait le premier pas. Mon père, lui, a mis l'échec des élections auxquelles il se représentait sur le compte de mon histoire avec Mattew, ajoutant des disputes familiales ridicules. A présent, il s'en est remis.

On peut dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ces derniers temps. Ce que l'avenir nous réserve, je n'en ai aucune idée. Tant que l'amour et l'amitié m'accompagnent, je poursuivrais cette aventure pleine de surprises qu'est la vie.

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Et voici la fin de mon premier roman Apprends-moi... à t'aimer. J'espère que Mattew, Alyssia, Henzo et tous les autres auront su vous toucher et que leur histoire vous aura un petit peu marqué. Dites moi tout !

Apprends-moi à t'aimer [premier jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant