Apprends-moi à t'aimer [premier jet]

Chapitre 1

Alyssia

   Pourquoi les bus sont constamment en retard le jour de la rentrée ?! J'en ai déjà marre ! Je n'ai jamais aimé la rentrée, on a de nouvelles classes donc de nouveau « camarades », un nouvel emploi du temps -alors que je venais enfin de connaître celui de l'année passée- et surtout de nouveaux professeurs.

   Je cours un peu, avant d'apercevoir mon groupe d'amis qui me fait signe. Laélïana me saute dessus dès que je suis à moins de deux mètres :

- Aly ! Tu m'as tellement manqué !

- On s'est vu il y a deux semaines à peine Laly, dis-je en levant les yeux au ciel, un sourire en coin.

   Mon amie est toujours aussi joviale que lorsque je l'ai connue. Et toujours aussi belle. Le métissage fait des miracles.

- Maty, soutiens-moi non ! réplique celle-ci telle une enfant.

- J'avoue que tu m'as aussi manqué, mais pas toi Laly... confirme-t-elle en appuyant bien sur son surnom.

- Bon les filles, ces retrouvailles sont magnifiques mais on est en Terminale maintenant, nous interrompt Luca. Alors primo, arrêtez avec vos surnoms assortis, secundo plus de câlins en public et tertio...

- C'est bon Lulu on a compris, je le coupe en le prenant dans mes bras, toi aussi tu m'as manqué, sois pas jaloux comme ça !

- Je ne suis pas du tout jaloux et arrêtes de m'appeler Lulu c'est trop la honte sérieux...

   Mon meilleur ami en revanche a un caractère de cochon, mais un grand cœur alors je l'aime quand même.

- Schtroumpf grognon est de sortie les filles, toutes à couverts !

   A ces mots, nous entrons dans la cour pour nous glisser dans la foule et voir la répartition des classes. Je suis avec mes deux acolytes mais pour la première fois je me retrouve séparée de Luca.

   Inspire. Expire.

   Surtout ne pas paniquer, sinon je risque de faire un scandale avant même de commencer les cours.

   Mon ami d'enfance le remarque et me prend dans ses bras.

- Hé, ne pleure pas pour ça ma beauté. On se verra à chaque récré et chaque repas. Tu ne te débarrasseras pas de moi de cette manière tu sais.

   Je n'avais pas remarqué que des larmes avaient coulées sur mes joues. Sales traîtresses. Je les essuie furtivement et ris de bon cœur à sa réflexion.

- Je croyais qu'on ne devait plus se faire de câlins.

- Sauf en cas d'extrême urgence, c'est stipulé dans les petites lignes du contrat.

   Il me fait un clin d'œil et nous nous séparons.

   Plus que 8 heures et la journée sera finie. Je récupère mon emploi du temps et constate que je ne connais qu'un seul des professeurs que j'aurais cette année. Courage Alyssia, c'est la dernière ligne droite.

   Dans notre lycée, les cours commencent dès le premier jour. Je vais donc en philosophie pour deux heures. Ça démarre plutôt bien finalement. Suis-je la seule à aimer cette matière ?

   Nous entrons dans la salle indiquée et nous choisissons trois places au deuxième rang. Le professeur met du temps à arriver. Juste avant que je dise aux filles à quel point cette journée est pourrie, l'intéressé entre dans la classe.