Chapitre 17

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Alyssia

Je sors tout l'après-midi avec Luca, Matylde et Laélïana. On va au cinéma, puis on traîne à notre café préféré. Simple, mais efficace pour passer le temps. Et oublier.

Pour le premier samedi d'octobre, il fait encore bon, et étant donné que les cinémas sont surchauffés, je ne prends pas le risque de m'habiller avec de grosses épaisseurs. J'envoie un message à Laélïana dès que je suis prête, car sa mère passe me prendre pour nous déposer en ville.

Je descends et rappelle à ma génitrice que je sors. Grâce à ma super note en anglais, elle me lâche un peu la bride ce week-end. Avec, en contrepartie, l'assurance que j'ai fait tout mon travail pour la semaine à venir. Oui elle a regardé mon agenda et vérifié que chaque matière soit bouclée.

Mon amie ne tarde pas à apparaître et je rentre dans la voiture, un grand sourire aux lèvres. Sa mère est super cool, autant dans sa philosophie de vie que dans sa garde-robe. Ça n'a pas changé depuis le début du collège. Moi ça me fait rire, néanmoins je sais que Laélïana est gênée lorsque sa mère vient la chercher. J'échange volontiers.

Lorsque l'on arrive, les autres sont déjà là.

- On a cru qu'on allait devoir y aller sans vous, commence Luca, à peine arrivées à sa hauteur.

- Ce n'est pas que je ne veux pas être seule avec lui, mais c'était pas un rencard non plus, renchérit Matylde en rigolant.

Mon meilleur ami lui tire la langue et nous entrons en faisant un sacré raffut. On se décide pour voir le dernier Star Wars, même si nous allons plus le critiquer qu'en profiter. Nous nous installons au fond comme nous avons l'habitude de le faire, afin de ne pas trop déranger la séance. Et ne pas nous faire virer.

Pendant près de deux heures je m'amuse comme une folle et ne pense plus à celui qui pourrait être mon Kylo Ren. Je ne parle évidemment pas de Luca, qui a posé son bras sur mon fauteuil pendant le film. Complètement cliché.

Je ne sais plus trop comment me comporter avec lui. Cela fait seulement quelques jours que nous avons repris notre amitié là où elle était restée, pourtant j'ai l'impression qu'il a toujours les mêmes attentes. Je croyais avoir été claire.

C'est sûr qu'avec la promesse de ne plus adresser la parole au seul homme qui me plaît depuis ma naissance, j'ai dû créer une bulle d'espoir. Il faudrait peut-être que je remette les choses au clair. Plus tard.

Nous nous dirigeons maintenant vers notre café favori. Nous passons toujours la même commande à chaque fois et nous partageons notre butin.

- Je paye pour toi aujourd'hui, m'annonce Luca.

- Non ne t'inquiètes pas, j'ai de quoi payer.

- Je te l'offre. Ça me fait plaisir.

Qu'est-ce que je disais.

- Luca qu'est-ce qui t'arrive depuis quelques jours ?

Ma remarque le fait grimacer et il se renferme automatiquement. Je ne voulais pas être méchante, mais il doit comprendre qu'il est toujours mon meilleur ami et que je ne veux pas changer ça. D'un autre côté, je ne peux pas me confier sur ce qu'il s'est passé mercredi après-midi, et ça me désole.

Autrefois je pouvais tout lui raconter, on était vraiment bien tous les deux. On passait par la fenêtre de sa chambre et on montait sur le toit. De là-haut, les gens paraissent plus petits, plus insignifiant. Seuls nous comptions. Je souris à ce souvenir, mais je reviens sur terre quand je reçois un coup de coude de la part de Laélïana.

Apprends-moi à t'aimer [premier jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant