Chapitre 29

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Alyssia

Il est dans les alentours de 20 heures quand je reçois un appel de Mattew. Je me jette -à proprement parlé- sur mon portable et décroche après une sonnerie.

- Hey, salut ma belle ! Bonne fin de journée ?

- J'ai pas arrêté de penser à un beau gosse !

- Ça me touche, merci, rigole-t-il de l'autre côté de la ligne.

- Je parlais d'Henzo, dis-je le plus sérieusement du monde en retenant mon envie irrépressible de rire.

- Ne lui répète jamais ça surtout. Sinon il va nous bassiner pendant des semaines – peut-être des mois – avec cette histoire.

- C'était pour que tu ne prennes pas la grosse tête, désolé, pouffé-je. Sinon ça s'est passé comment à ton ancien lycée ?

- Ils étaient surpris mais en bien.

Son ton reste impassible, j'ai l'impression qu'il ne veut pas trop en parler ou qu'il me cache quelque chose. Peut-être les deux ? Je fais mine de ne pas me rendre compte de son air distant et remet du peps dans la conversation.

- Super ! Tu pourrais y retourner de temps en temps !

- Oui, j'en ai l'intention.

Bon ma tentative à échouée. Il vaut peut-être mieux être directe finalement.

- Tu es certain que ça va ? Tu es bizarre.

- Oui ne t'inquiètes pas ça doit être la fatigue. Donc on ne se voit pas ce week-end c'est sûr ?

- Ouais désolé, il faut que je travaille. En plus à force de sortir autant mes parents vont se poser des questions, et finir par refuser.

Sachant qu'ils ont le numéro de mes amis, je préfère ne pas jouer avec le feu sur ce coup-là. Je n'ose pas imaginer leur tête s'ils apprenaient que je fréquente un de mes enseignants.

- Pas de soucis, j'ai aussi du boulot. Je prépare une compréhension écrite pour les terminales...

- Oh non, pitié ! imploré-je.

- Je n'épargne personne, désolé !

- Si j'avais su que ça n'apportait pas plus de privilèges que ça de sortir avec toi, j'y aurais réfléchis à deux fois !

Je sais bien qu'il comprend que je plaisante. Je suis contente d'enfin l'entendre ricaner. Je ferme les yeux et j'essaie de matérialiser son image dans ce noir.

- Tu n'es pas passé sous le bureau à ce que je sache.

- On ne m'en a pas laissé l'occasion, bougonné-je.

- Alyssia non.

Je l'imagine poser sa main sur ses yeux, las de devoir se justifier.

- Je sais que tu as besoin d'attendre même si ton corps – ou plutôt tes hormones – te disent le contraire.

- Je vais devoir patienter combien de temps encore ? ronchonné-je à nouveau.

- Tu quémandes du sexe là ?

- Question de point de vue, je déclare en me rendant compte de la situation.

Je constate qu'il n'a pas répondu, mais le rire l'emporte sur la curiosité et l'envie de son corps. De lui.

Nous papotons encore une bonne heure, échangeant principalement nos avis sur des films incontournables, nous menant à des débats houleux. Nous décidons qu'il est temps d'arrêter nos chamailleries lorsque nous devons nous rendre à l'évidence. Nous ne sommes vraiment pas d'accord quand il s'agit de cinéma.

Apprends-moi à t'aimer [premier jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant