Fake love.

72 6 4
                                    


Il ne faisait que se raser, mais je le dévorai littéralement des yeux. Je l'ai aimé au premier regard. Avoir des papillons dans le ventre, je suis capable de décrire précisément ce que c'est parce que jusqu'à maintenant, Je l'aime toujours autant. Mon cœur se serre ; les battements s'accélèrent et mon bas ventre picote. NamJoon envahit constamment ma tête ; chose que j'essaie de dissimuler au quotidien.

Un sentiment inexplicable rempli de légèreté me sature dès que mon regard se pose sur lui. Une béatitude incomparable emplit mon être à chacun de ses rires, à chacun de ses sourires et à ses mots tendres. Le grand amour, depuis cette soirée d'hiver où ses prunelles marron foncé ont plongé dans les miennes, j'ai su...L'homme de ma vie a murmuré une voix en moi. Avant cela, je n'ai jamais cru au coup de foudre mais voilà ; à la fin d'une journée d'hiver éreintante, quelques secondes ont suffi pour tomber pour cet inconnu... Je ramène mes souvenirs à l'instant présent et m'éclipse avec discrétion car malgré ces longues années d'union, il y a des habitudes et des traits de soi qu'on ne change pas...

Je m'en vais dans la cuisine. Au lieu de m'apaiser, le calme dans notre appartement me semble insolite. Ce calme s'explique par l'absence de notre fils de cinq ans qui est parti pour deux jours chez son oncle, enfin, le meilleur de NamJoon qui est aussi le parrain de notre fils. J'avoue que HaJoon me manque déjà mais la perspective d'avoir ces deux jours avec mon mari seulement me ravit. J'élabore des plans : peut-être pourrions-nous sortir dîner dehors ou mangerions-nous sur le toit, à la belle étoile et autour d'un verre de vin. Je souris à cette idée et m'active à préparer le repas, l'un de ses plats favoris : le délicieux Kalguksu. Après avoir mis des crevettes congelées dans un bol d'eau, je décidais d'aller voir ce qu'il faisait. Je le considère avec surprise en le voyant se préparer.

« Tu sors ? » Questionnais-je en rangeant malgré moi les chemises qu'il a laissées sur notre lit. Il me sourit et hoche simplement la tête. Je me mordis les lèvres, essayant de refouler une bouffée de sentiment négatif qui menaçait de m'assaillir.

« Tu viens à peine de te remettre de ton accident. Ne sois pas déraisonnable. » Dis-je fermement, essayant de jouer cette carte tout en sachant d'avance son échec. Je cherchai quoi faire afin de ne pas montrer mon trouble. Il est maintenant apte de sortir, sa fracture costale est soignée et il va très bien. Quoique je dise, il sortira et je sais pertinemment pour aller où... Avec une nonchalance loin d'être ressentie, je lui propose de le conduire mais toujours avec cette douceur qui lui est propre, il décline et assure qu'il est capable de prendre le volant. Je n'insiste plus et m'en vais m'enfermer dans la salle de bain où je laissais couler quelques larmes de rage et de chagrin. En sortant, il était prêt : beau, charismatique, intelligent ; on ne pouvait qu'avoir ces mots dans l'esprit une fois que vos yeux se posent sur lui.

« Je rentrerai sûrement tard, ne m'attends pas. Il se peut même que je ne rentre pas tout court puisque j'irai chez Tae. » Je hochai la tête et en m'approchant de lui, je lui dis que je profiterai alors de l'absence des deux hommes de ma vie pour m'accorder un moment de détente. Je dépose brièvement mes lèvres contre les siennes et il part après un dernier au revoir.

Mais à peine la porte fermée, je m'en vais chercher mes clés et au passage, j'en profitais pour enfiler dare-dare l'un de ses sweat-shirt qu'il n'a plus guère l'occasion de mettre. Trop occupé dans ses pensées, trop heureux de sortir, il ne me remarque pas le filer. D'ailleurs, il est peu probable qu'il puisse s'apercevoir que je le suis. Comme je m'y attendais, il conduisait prudemment et même parfois, d'une lenteur exaspérante. Moi lui collant au train, nous longeâmes la rivière Han, traversâmes le pont et arrivèrent dans le quartier de Gangwon-do. Il s'est arrêté devant un édifice nouvellement construit, le genre qui offre un logement pas très cher mais convenable. Pas moins d'une minute ne passe où resté dans nos voitures respectives, je le surveillais. Puis, soudainement, je Le vis.

Au cœur de la fiction (Seconde partie) ⁿᵃᵐᵍⁱ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant