Qu'est-ce que le bonheur ? C'est une question que chacun, au moins une fois dans sa vie, s'est posée : « Suis-je heureux ? » Le suis-je vraiment ?
Le bonheur absolu n'existe pas. Il se manifeste sous diverses formes au quotidien : le rire d'un proche, la bonne odeur d'un plat alléchant, la caresse d'un rayon de soleil sur nos joues lors d'une journée printanière, un moment de détente bien mérité après des heures d'efforts, les messages de soutien des fans, huit heures de sommeil réparateur, les heures de performance sur scène, l'excitation de créer une nouvelle chanson... Le bonheur se compose de bribes de vie, de petits instants ou de grands événements qui surviennent au gré de l'existence. On apprend à le saisir et même à le créer. Le bonheur est toujours présent, à condition de savoir comment s'y prendre et de garder les yeux ouverts.
Alors, pour répondre à la question : suis-je heureux ? Si je me réfère à ma définition du bonheur, alors oui, je le suis...
Cependant, se dire heureux n'exclut pas la peine et le malheur. C'est une dualité inséparable. Tout comme la lumière et l'obscurité, le bien et le mal, le plaisir et la douleur. L'un n'existe pas sans l'autre ; la lumière doit percer l'obscurité, le bien doit triompher du mal, et le plaisir prend toute sa signification grâce à la connaissance de la douleur. On ne prend jamais pleinement conscience du bonheur sans avoir expérimenté la déprime et le chagrin.
Le bonheur pourrait être considéré comme quelque chose d'éphémère, mais aussi d'électrisant et de stimulant, à condition de savoir comment s'y prendre. Comme je l'ai dit, le bonheur ce sont les petites étincelles de la vie, offertes par un moment, un événement, ou la présence de certaines personnes. Ainsi, je suis heureux, du moins par moments, lorsque je réussis à attraper ces fragments de bonheur.
Le succès professionnel et la richesse ne garantissent pas le bonheur. Parfois, ils contribuent temporairement, mais rien de plus. Un milliardaire n'est pas forcément heureux, j'en suis convaincu.
Mes yeux se ferment. Le silence de mon appartement m'horripile. Être seul me dérange ; j'avoue préférer le vacarme de notre groupe. En pensant vouloir du calme, la présence des autres m'a finalement manqué. Je me suis trop habitué à leur compagnie. Le silence ne me convient pas tant que ça, en fin de compte. Pourtant, combien de fois ai-je souhaité me retrouver seul après une journée éreintante, après huit heures d'entraînement, après deux jours consécutifs de spectacles, ou après les derniers jours de promotion d'un nouvel album ? J'aime mon travail, ce que je fais, mon groupe. Je suis satisfait de ma vie.
Ce silence me pèse, m'angoisse et menace de m'engloutir. Dans la chambre, une atmosphère presque sinistre règne, sans le moindre bruit. Je l'admets : je déteste cela. Beaucoup. Tout le monde me manque, et je voudrais simplement être avec eux. Depuis des heures, j'essaie de trouver le sommeil, mais celui-ci se fait capricieux. J'essaie de détourner mes pensées, mais même mon esprit ne coopère pas : je n'arrive qu'à me remémorer des souvenirs douloureux, des idées qui ne font qu'engendrer de la tristesse. Je ferme les yeux avec force et chantonne dans ma tête, mais rien n'y fait. Je tombe dans un de ces gouffres de déprime qui m'aspirent de temps en temps...
Puis, j'entends un bruit. Des pas feutrés. Dans mon appartement. En pleine nuit. Quelle heure est-il d'ailleurs ? Aux alentours de 2 heures du matin, je pense. Je garde les yeux fermés, cherchant à maximiser mon ouïe. Les pas se dirigent indubitablement vers moi, la porte de ma chambre est restée entrebâillée. J'ose à peine respirer.
Ai-je peur ? Oui, mais pas en panique.
En quelques secondes, une silhouette noire se profile devant moi, suivie d'une odeur familière qui chatouille mes narines. NamJoon, me dis-je mentalement. Tout doucement, il se glisse dans mon lit. Je suis surpris et heureux. À cet instant, il était censé être au Japon et ne revenir que dans quatre jours. Que fait-il ici ? Pense-t-il que je dors ? Oui. Vient-il me faire une surprise ? Que c'est adorable de sa part.
Avec une douceur infinie, je sens ma main se poser sur mon torse, à l'endroit précis où se trouve mon cœur. C'est comme s'il vérifiait qu'il battait toujours, encore. Je lui répète que ça va, maintes fois, mais chaque fois que l'occasion se présente de dormir ensemble, il ne manque jamais de faire ce geste. Cela m'attendrissait, tout en me crispant parfois. Mais je le comprenais.
« Es-tu heureux ? » questionne l'une de ces voix incessantes en moi. Confiant et apaisé, je lui réponds : « Oui, je le suis, alors, fiche-moi la paix. »
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Au cœur de la fiction (Seconde partie) ⁿᵃᵐᵍⁱ
FanficOeuvre regroupant des petites histoires sur Kim NamJoon et Min YoonGi.