Au cœur de la fiction (Seconde partie) ⁿᵃᵐᵍⁱ

Walking home.

Je me frictionnais les bras afin de me procurer de la chaleur. Je suis ici depuis plus d'une heure. Je me balançais les pieds. J'attirais les regards de certains résidents qui passaient devant moi, mais heureusement que mes habilles étaient propres et que je devais avoir une assez bonne mine pour ne pas qu'ils pensent que je suis là pour voler ou je ne sais pas quoi d'autres. La faim me tenaillait l'estomac mais c'est surtout la soif qui me brule la gorge. Il me reste bien quelques billets en poche mais avec eux, je n'irais pas loin. Respirant un bon coup, je me donne du courage puis toque finalement. Cet appartement niché au beau milieu de tant d'autres, avec son allure 'vieillotte' et discrète m'a paru être une bonne option pour se terrer durant quelques temps, bien sûr, à condition que j'obtienne l'autorisation. A condition que je sois encore le bienvenu, chose dont j'en doute fortement. Je sais que je l'ai « laissé » ou « abandonné », je ne sais pas comment il le voit. Je me décalais un peu et en tournant le dos pour qu'il ne puisse pas me voir s'il regardait par le judas de la porte. J'attendis, et comme le porte ne s'ouvrait pas. Je toquais plus fort et plus insistants. Finalement la porte s'ouvre et j'ai failli manquer un battement de cœur. La personne devant moi est un jeune homme à l'allure athlétique, il me considère avec un haussement de sourcil, puis me regarde rapidement de haut en bas. J'esquisse un sourire gauche qu'il ne rend pas. Je le salue à voix basse et en répondant par un bref signe de tête, il me demande qui je cherche.

« Hum, NamJoon. Kim NamJoon. » Avais-je un peu bafouillé. Il me scrute encore durant quelques secondes avant de m'inviter à entrer en se décalant. Je le suivais en me sentant un peu mal à l'aise. Le garçon crie fort et le seconde suivante, NamJoon apparut dans mon champ de vision. Comme moi, je le vis tressaillir. Durant un instant, j'ai l'impression de me transporter en arrière. Diverses émotions me transpercent mais la principale chose que je souhaite en ce moment est de l'étreindre fortement, de lui dire qu'il m'a manqué et que je regrette...

Mais nous sommes restés là, enveloppés par ma gêne et par sa...colère. Si au début, la surprise s'est transcrite sur son visage, à présent, son visage se renferme et je perçois clairement la tension qui s'émane de son être. J'essaie un sourire mais j'échoue lamentablement. Ce fût la voix de son ami –je présume- qui nous arrache de notre bulle. Le garçon a l'air de ne pas ressentir ce qu'il y a entre nous, et finalement, NamJoon semble se ressaisir. Il remercie son ami, et sûrement, en s'efforçant de parler normalement, il m'invite à le suivre.

C'est plus beau et plus propre ici à l'intérieure. Je sens l'odeur caractéristique de son parfum lorsque je passe près de lui et de nouveau, cela fait remonter les souvenirs en moi. Je les chasse et pris place sur le canapé. Son ami dont je ne sais toujours pas le nom m'offre à boire. NamJoon s'est esquivé quelque part. Ce retrait semble enfin ouvrir les yeux du garçon car il me regarde d'une manière curieuse et scrutatrice, sans toutefois receler de la malveillance ou autre chose négative. Je détourne mon regard, non désireux de devoir lui expliquer ni même lui parler simplement. Je bus l'eau, peut-être un peu trop rapidement.

« T'es un ami de Nam ? » Demande-t-il d'une voix plaisante. Je me racle la gorge et répond contre mon gré. Je sais bien que la politesse me dicte de me présenter mais là, je n'ai tout bonnement aucune envie. Au diable les courtoisies. NamJoon réapparut et je n'osais toujours pas le regarder en face. Le garçon se relève prestement en s'étirant.

« Bon, Tae doit m'attendre. Il est temps de filer maintenant. » Et après un radieux au revoir, il est partit. Dire que nous ne sommes même pas présentés me suis-je dit en entendant le bruit de la porte se renfermant.

Je suis là, assit en face de NamJoon. La tension est bien palpable entre nous et le pire, j'attendais qu'il la brise, pourtant, c'est bien à moi de faire retomber cette ambiance désagréablement électrique. Mais comme un idiot, je me tasse sur moi-même et reste parfaitement silencieux et immobile.