Au cœur de la fiction (Seconde partie) ⁿᵃᵐᵍⁱ

Everything goes (last part).

Le fait d'éviter de parler de la sortie du revu et éventuellement des répercussions ainsi que les réactions du public amusait quelque peu NamJoon. Cinq jours plus tôt, le journaliste a débarqué sans prévenir, avec un local chargé de 10Kg de légumes frais et de viandes, ma participation puisque je m'incruste sans même prévenir, il a expliqué avec un grand sourire. Bien sûr que NamJoon ne s'est pas mal convenu de cette soudaine arrivée, pas à cause de la solitude mais parce que la compagnie de YoonGi lui plaisait sincèrement. Le journaliste se montrait inhabituellement loquace, et à chaque fois que NamJoon essayait d'insérer le sujet, ce dernier se dérobait. Le soir du jour de la publication, NamJoon a proposé de se rendre au village mais YoonGi a bêtement prétexté une fatigue. Même en ne le connaissant pas, son caractère de petit mensonge mal cherché sautait aux yeux.

En vérité, l'hésitation de YoonGi a rapidement dégénéré en culpabilité, c'est pourquoi il fuyait toute discussion sur le sujet. Cependant, voir NamJoon totalement détendu l'allégeait quelque peu. A l'heure présente, Hyejin devait déjà avoir inondé sa messagerie quant aux résultats et tout ce qu'il y avait à dire sur la publication et sérieusement, il n'avait aucune envie de s'y confronter. Participer à la ruine de la vie d'une personne n'était jamais agréable de toute façon... Mais fuir éternellement sera impossible, il le savait pertinemment mais il continua de repousser et de faire comme si de ne rien n'était.

Contrairement à son dernier séjour, il participa pleinement à tout : que ce soit au décrassage de la maison ou à la préparation des repas.

– Et si nous laissons tomber cette formelle façon de s'adresser l'un à l'autre ? Ou bien cela vous pose un problème ?

– Non bien-sûr ! Alors, ça te dit une promenade tout à l'heure ? Sourit YoonGi. Cette suggestion d'adopter l'échange informelle le ravit car en réalité, il était sur le point de le proposer lui-même. Pour NamJoon, est-ce qu'il l'a fait à cause de l'incommodité ou par sincère envie de se rapprocher ? Dans le cas de YoonGi, c'était pour la seconde raison. Etre en compagnie de l'auteur lui plaisait beaucoup. Ce dernier s'enthousiasma :

– Ça me tente ! Allons à la ville, je connais un raccourci et il offre un joli parcours à travers le bois.

Et bien entendu, la gaîté de YoonGi se ternit. S'y dérober ne se fera pas interminablement ; alors autant en finir une bonne fois pour toute se décida-t-il. NamJoon s'approcha de lui.

– YoonGi, je t'assure, tout va bien. Tout révéler a été ma décision, personne ne m'a forcé. Les retombées, quelles qu'elles soient, ne sont pas de ta faute.

NamJoon a refoulé sa main qui était sur le point de se poser sur celle de YoonGi. Il l'a retenu au dernier moment. Avec ses préférences, qui sait ce que ce dernier aurait pensé de ce geste. Ils se préparèrent en prenant soin de bien se vêtir chaudement, en ce temps de Novembre, le froid mordait beaucoup. Sur le chemin, NamJoon lui a appris le nom scientifique des arbres et des plantes qui ornaient le sentier. YoonGi en fut fasciné, décidément, l'auteur réservait de plus en plus de surprise. A cause de leurs nombreux arrêts et des cours improvisés sur la biologie végétale, ils ont mis plus d'une heure avant d'arriver à destination. Il était aux alentours de seize heures. En ce jour de jeudi, les rues étaient désertes et silencieuses. En étant habitué aux brouhahas et à l'agitation de la capitale, YoonGi avait presque l'impression de déambuler dans une ville fantôme, c'est à peine s'ils ont rencontré trois personnes jusqu'à la plus grande superette. Le nombre d'habitants devrait diminuer chaque mois, je ne serai pas surpris de découvrir qu'ici seuls les âgés restent songea YoonGi. La supérette était également vide, même pas un seul client. Au moins, les légumes et les fruits semblaient fraîchement cueillis. Le visage fripé de la vieille propriétaire se rida d'avantages suite à son grand sourire à l'adresse de NamJoon, dire qu'il était très estimé et apprécié n'est que stricte vérité. Les habitants curieux ne comprenaient pas pourquoi un jeune homme comme lui s'exilait et se coupait du monde, pour si peu et certains auraient pensé qu'il fuyait la justice.