Au cœur de la fiction (Seconde partie) ⁿᵃᵐᵍⁱ

If You.

2014.

Il y a longtemps, quelqu’un m’a demandé « Qui est ton boy crush ? ». Je me rappelle bien n’avoir pas eu besoin de réfléchir beaucoup pour sortir un nom. A cet époque-là, pour moi, le terme ‘boy crush’ se résumait à « s’il était une fille, je pourrai m’enticher de lui. » : sortir avec la version féminine du garçon, une version physique en ayant sa personnalité c’est-à-dire toutes ses caractères qu’elles soient des qualités ou des défauts ; c’était ça ma définition. C’est bien plus tard que j’ai appris que le terme « boycrush » selon un gars est définit comme une affection non sexuelle envers un autre gars qu’il admire et qu’il idolâtre. Un garçon dont on prend exemple en voulant avoir les mêmes qualités et capacités que lui.

A l’époque aussi, je n’avais aucune idée de la notion du mot « Homosexualité ». Cela n’était pas encore dans mes connaissances générales. Aimer les personnes du même sexe ; que pareille chose puisse exister ne m’a même jamais effleuré l’esprit. Puis, en faisant parti d’une famille croyante et pratiquante qui prenait garde de respecter ‘des principes conservateurs’, il est normal que ce milieu me soit étranger. Mon grand frère me protégeait du ‘monde’ ; il contrôlait ma vie de façon plus serrée que l’aurait fait mes parents. C’est cette ‘soumission’ et cette ‘discipline’ qui m’ont gardé du monde extérieure en m’épargnant des ‘laideurs’ ou des ‘animosités’ existant. Il a cru qu’agir de la sorte me garderait innocent et pur,- une idée que je trouvais risible maintenant. Le fait qu’il me contrôlait comme ça a fait naître la rébellion chez moi, et ce fût dans ces circonstances et états-d’âme que j’ai fait la connaissance de NamJoon. Au premier regard, il m’a tout de suite plu et c’était réciproque.

A notre première rencontre, NamJoon était sur le point de débuter ses études universitaires tandis que j’entamais ma seconde année de lycée. Mais par la suite, pour une raison m’étant inconnu, il a pris deux années sabbatiques, et c’est comme ça qu’on s’est retrouvé à entamer l’année universitaire ensemble. Pour lui, l’Université Nationale de Seoul l’a accepté grâce à ses bonnes notes et son intelligence tandis que pour moi, merci à mes aptitudes sportives plutôt qu’à mon intellect. Malgré nos horaires qui différaient, nous parvenons à passer du temps ensemble et on en profitait chaque weekend. NamJoon, je l’appréciai vraiment. Il est la figure fraternelle que je désirais avoir puisqu’il m’écoutait et me comprenait. NamJoon m’éduquait à sa manière et ce que j’aimais le plus c’est le fait qu’il me faisait confiance et ne me considérait pas comme un gamin à surprotéger, à l’inverse de mon grand frère. Parce qu’à 19 ans, je gardais encore un visage juvénile malgré mon corps déjà assez bien bâti.

Au début, cette amitié qu’il me témoignait est restée comme telle de ma part. Mais ça a changé au moment oû j’ai eu connaissance de sa préférence sexuelle. Que les mecs l’attiraient également fût une sorte de révélation pour moi. Malgré ma famille, malgré l’éducation pieuse que je recevais depuis l’enfance, son attirance pour les mecs ne m’a pas du tout dégoûté, si je devais absolument mettre un mot : la fascination, oui, ça m’a fasciné. Jamais, depuis que je le connaissais, je ne fus témoin d’un quelconque geste ou parole ou regard qui puisse indiquer que le même sexe l’attirait. Et d’ailleurs, plus d’une fois l’ai-je vu flirter avec des jolies filles, parce qu’en plus d’être quelqu’un de très intelligent, NamJoon avait une grande taille remarquable et n’était pas dénué de charme. Des plus beaux, des charmeurs existaient en grand nombres à la fac, mais sans faire quoi de compliqué, NamJoon attirait le regard des gens. C’est pour toutes ces raisons que je fus si fier d’être compté parmi ses plus proches amis, c’était avec moi qu’il traînait la plupart de son temps libre, je fus l’un des rares élus à être invité chez lui, et quand je piquais dans son assiette, il ne disait jamais rien mais me lançait juste un regard excédé. Voilà la place que je tenais. A l’époque, j’étais encore qu’un gosse naïf ne comprenant qu’à moitié les choses ou interprétait mal les situations.