Forever & always. [2]

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Fourbu, courbatu, ramolli, voire fracassé de partout, voilà est mon état actuel. Mes muscles sont dans un grand état de grande fatigue que même me plonger dans une baignoire remplie d'eau chaude, j'ai l'impression de ne plus avoir l'énergie pour se lever, faire couler l'eau et m'y mettre dedans afin de se lâcher et de récupérer. Mon corps entier est endolori, trop harassé par les efforts physiques. Ces dernières nuits ont été quasi inexistantes ; j'ai donné plus que j'en étais capable et comment je me sentais, c'est l'idée d'être finalement « libre » à jamais qui m'aide à garder les yeux ouverts. Je réussis à trainer les pieds et à avoir la patience que le tub se remplisse. Un audible soupir m'échappa lorsque je m'y plonge dedans. Comme toujours, l'eau à la limite du brûlant me détendit et me soulagea immédiatement que mes paupières restèrent clos afin de ressentir pleinement cet effet apaisant. Je les rouvris et constate avec indifférence les coupures, les ecchymoses ainsi que les bleus ornant mon corps déjà bien enrichi d'anciennes cicatrices. Je l'ai bien amolli hein, heureusement qu'avec l'avancée scientifique : c'est-à-dire la magie de la chirurgie, on peut faire des miracles : je pourrai être 'réarrangé' et 'réparé' afin que lorsqu'on me touche de nouveau, on ne sentira plus de rugosités. J'en sais long sur le sujet vu que lors des moments de nervosité extrême, j'ai l'habitude de toucher ma longue cicatrice au niveau de mes reins. Un souvenir douloureux m'ayant failli coûter la vie. A maintes fois, il m'est arrivé de vouloir la rayer pour de bon, enfin, de l'atténuer le plus possible mais à chaque fois, je me suis rétracté car même si elle a failli me tuer définitivement, elle est là pour me consolider, me rappeler de la douleur afin de l'utiliser comme arme. A la fois, elle est une passé douloureuse qui me hante encore de temps en temps jusqu'à maintenant, mais aussi, elle indique et elle éclaire mon futur en forgeant mon présent. Mes yeux se refermèrent et immédiatement, le visage souriant de NamJoon flashe puis persiste. Il m'a tant manqué. A chaque fois que j'étais bas, que j'étais sur le point de flancher, c'est lui qui m'a tenu et aidé. Lui et ses souvenirs. Lui et son affection. Lui et sa tendresse.

Les jours se sont prolongés en semaines dont l'accumulation a donné des mois, et puis les mois ont presque atteint une année. Pense-t-il à moi ? Est-ce qu'il m'a oublié ? Non spéculai-je, cependant, la question se posant est : est-ce qu'il m'a remplacé ? Probablement, parce que NamJoon n'a jamais aimé être seul et de plus, mon brusque départ inexpliqué l'a dû beaucoup chagriné et par conséquent, s'il a retrouvé quelqu'un, je ne lui en voudrai pas le moins du monde.

Ce fût l'eau s'étant refroidi qui me tira de mes pensées. Je restai ensuite de longues minutes sous le jet d'eau agréablement chaude avant de me sécher en me frictionnant avec des serviettes que je laissai tomber un à un sur le sol, rejoignant par le même coup mes vêtements crasseux et ensanglantés, presque en haillons. J'enfilai un boxer et avec mes cheveux encore humides, je me laissai retomber dans le lit dans l'espoir de rejoindre le pays de songe, omettant d'avaler des comprimés antalgiques et narcotiques.

Le harassement me terrassait que je m'endormis rapidement. Mon corps s'émergea de ce long sommeil réparateur et reconstructeur à midi passée. Je me sentais toujours flapi mais quoique, mieux que la veille. Me restaurer correctement puis me replonger dans un autre long sommeil, et ainsi de suite jusqu'à ce que je me remette parfaitement sur pieds ; jusqu'à ce que les blessures se cicatrisent, jusqu'à ce que les bleues disparaissent. Jusqu'à ce que je retrouve de nouveau un semblant de train de vie normale et ensuite, reprendre ma vie sentimentale là oû je l'ai laissé la dernière fois.

Quelles explications donner ? La vérité ? Mais est-ce qu'il comprendra ? Mais de toute manière, la vérité ? Je n'ai pas le luxe de la lui révéler, c'est tout un livre que je suis supposé brûler afin de n'en garder aucune trace ; cette parenthèse de ma vie dont on m'a formellement contraint d'effacer. L'un des principaux points de mon contrat stipule que je devais oublier, n'en parler à quiconque. Alors, accepterait-il de me revoir sans que je puisse expliquer pourquoi j'ai dû partir ; qu'ai-je fait ; oû suis-je allé. A sa place ? Laisserai-je cela passer ? Serais-je capable de ne pas me poser de questions ? Serais-je capable de mettre de côté mes questionnements ? Et même si sur le moment j'y arrive, qu'est-ce qui me garantis que plus tard, je n'en serais pas tourmenté ? Que d'un moment à l'autre, l'incertitude et les questions referont surface et qu'ils me hanteront au point oû je n'aurai que ça en tête...

Au cœur de la fiction (Seconde partie) ⁿᵃᵐᵍⁱ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant