Tomorrow.

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Est-il possible que des familles n'ont aucun cadavre à cacher dans leur armoire ? Je répondrai moi-même à cette question : oui certaines en sont épargnées, chose que j'envie fortement. Je crois même en être jaloux. Les hommes constitués sainement s'associent naturellement avec ses semblables et ressentent de l'empathie à l'égard de n'importe quel être vivant. La principale caractéristique d'un être humain est sa capacité à raisonner car il est un être intelligent et donc, un penseur. Et à part cela, l'homme se différencie également de l'animal par son mode de déplacement bipède, son langage articulé, ses mains préhensiles et par ce que j'ai déjà dit : son intelligence développée.
Ce serait génial si effacer les souvenirs douloureux et indésirables sont possibles comme dans les films : dans Men in black par exemple, il suffit à l'Agent Kay de mettre ses lunettes noirs et de brandir une appareille mystérieuse devant une foule en état de choc pour effacer leurs mémoires. L'appareil en question émet un flash lumière annihilant la mémoire des mortels ayant vu une violente attaque de créatures extra-terriennes. Nombreux gens ont vécu des événements traumatisants et douloureux dont leur éradication de leurs mémoires rendrait meilleur leur vie...Ces gens souffrent de trouble post-traumatique en étant submergé par des sensations incontrôlables de peur et d'horreur et cela pourrait provoquer des difficultés d'intégrations sociale ainsi que des troubles psychiatriques pouvant être très graves : comme la dépression, l'alcoolisme, la toxicomanie et même le suicide. N'en parlons même pas des effets physiques...Même dormir devient problématique car ces événements traumatisants surviennent sous forme de cauchemars récurrents. De nos jours, on se soigne par des psychothérapies et des calmants mais comme je l'ai dit, le meilleur remède reste la disparition à jamais de ces événements. Avec l'avancée de la science, les neuroscientifiques seront peut-être en mesure de créer ce genre de procédé un jour ? Parce que maintenant, on comprend mieux le fonctionnement du cerveau et sa façon de mémoriser ainsi que d'oublier. Pour ma part, même si des incidents choquants se sont survenus durant mon enfance, je n'en ai gardé aucun souvenir...En fait, si, j'en ai gardé mais ce sont des fragments pas du tout traumatisants : je me rappelle de mon Père qui est rentré mais ne m'a pas souhaité son habituel « Salut mon grand ! » , il a juste disparu dans le sous-sol et quelques temps après, nombreux hommes sont entrés de force chez nous. Et là, c'était la confusion et l'effervescence...C'est à peu près ce que je me souviens car quelques jours plus tard, ma mère m'a expédié chez mes grands-parents en Corée, à Myriang. A cette époque, je ne comprenais encore rien mais je savais que quelque chose de mal était arrivé. Puis lorsque ma mère fût de retour, elle a changé : son visage s'est émacié, elle avait peut-être perdu dans les dizaines de kilos : elle est devenue frêle ; physiquement faible...J'avais l'impression de ne pas la reconnaître puis au fil du temps, elle est devenue songeuse et absente. A l'âge de 7 ans, sans savoir,  j'ai assisté ma mère en train de sombrer lentement dans la dépression...

Ce qui me fait le plus peur en ce moment est la vérité...car même très bien cacher, on ne peut jamais prédire quand notre passé nous rattraperait. Je suis constamment hanté par la peur que mon passé revienne dans ma vie en plein face. C'est angoissant...ce sentiment est épuisant car lorsqu'il survient, il persiste longuement et crée de l'anxiété avec une crainte qui affaiblit le morale. Mais durant les temps où j'oublie, je suis comme les autres personnes...Comme si ma vie ressemble à celle des gens normaux. Des enfants orphelins arrivent très bien à s'en sortir après tout. Quoiqu'il en soit, je suis assez satisfait de mon parcours, merci à mon quotient intellectuel.

La seconde chose qui m'effraie le plus encore : la transmission génétique. Que faire si moi aussi je deviens comme mon Père ? Que faire s'il m'a transmis son morbide plaisir ? S'il m'a légué une part de sa « personnalité » et qu'elle attendait juste le moment opportun pour se manifester ?
Pourtant, nous avoir, moi et ma mère constitue un fait paradoxal qui contredit son soi-disant « personnalité ». Lorsque j'étais en âge de comprendre, des longues recherches sur lui et sur le sujet ont été réalisé. Heureusement que les médias s'en sont donnés à cœur joie car des meurtres en séries de cette envergure dans une ville aussi charmante que Savannah attire l'attention du chronique. « Ne jamais se fier aux apparences » dit-on mais apparemment, peu de gens suit ce conseil. Qui se méfierait de cet homme affable et séduisant ? Qui se méfierait d'une aimable famille qui entretient une relation chaleureuse avec presque tout le monde ? « Il avait l'air gentil » disaient les gens ; « Il ne donnait absolument pas l'air d'être un psychopathe » affirmaient-ils. Et les gens avaient raisons : mon père n'avait rien d'anormal, c'était un mari affectueux, un père présent, un employé modèle...En apparence du moins, il n'avait strictement rien d'un psychopathe. En fait, il n'en était pas. Non, il était plutôt un sociopathe, au moins l'autorité ne le qualifiait pas de pervers narcissique. La majorité des gens pensent que les deux sont pareils alors que non, mais tout de même, des points communs existent entre eux.

Au cœur de la fiction (Seconde partie) ⁿᵃᵐᵍⁱ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant