Le même réveil chaque matin : à quatre heure et demie, un bref bip suivi du bruit d'une fenêtre qu'on ouvre.
La sonorité du jet d'eau de la douche, la faute au robinet qui faisait un bruit infernal et non pas à cause de la faible épaisseur du mur et de la porte.
L'odeur du riz cuit qui emplissait la maison, l'arôme du bouillon de poulet et de l'omelette parsemée de civette, suivie de près par les tintements des couverts.
Le carillon de la clochette d'une bicyclette à sept heures dix.
Tout cela se répétait en boucle de Lundi au samedi, cela depuis trois semaines maintenant. Le dimanche, tout était calme jusqu'à ce que, vers six heure et demi, le minuscule chien du voisin pousse des petits aboiements aigues qui finissent par réveiller ceux souhaitant rester plus longtemps au lit, ceux ayant l'oreille fine.
Trois semaines à s'habituer à un tout nouveau train de vie. Vingt-un nuit à dormir dans une chambre autre que la sienne, un lit qui n'offrait pas la même douceur ni la même chaleur que le sien, sentir une flagrance différente de ce qu'il utilisait habituellement, se conformer à des journées à traîner d'une pièce à une autre, à ne rien trouver à faire ; à part rester sous la fenêtre en observant les rares passants ou à lire des livres qui auparavant, ne l'a jamais intéressé. Voilà ce que YoonGi vivait depuis trois longues semaines. Son appartement lui manquait, tout comme sa vie ainsi que ses amis...
Il fixa le plafond. Mis à part le chien, tout était relativement calme. Contrairement à l'endroit où il vivait depuis des dizaines d'années. Du quatrième étage où il habitait, on pouvait tout entendre : les bruits du klaxon de voitures, les pétarades des motos, les cris et les rires des gamins parce à côté de son immeuble se trouvait une école élémentaire. YoonGi n'a jamais été bien à l'aise avec les enfants, mais les écouter lui procurait une sorte de sentiment de rassurance. Vers la fin de certaines journées, quand il rentrait tôt, il croisait une ribambelle d'enfant de voisinage qui rentrait chez eux et dans ces moments, les voir lui arrachait malgré lui un petit sourire attendri. A présent, il regrettait ces moments et trouvait insupportable tout ce silence.
Il remonta la couverture et essaya de chasser ses pensées trop nombreuses et trop disparates afin de retomber dans le sommeil, même léger. Le changement d'air était notable pour ce mois de Novembre. Depuis quelques temps, la pluie s'est calmée mais c'est la température qui chute et annonce l'arrivée de l'hiver.
L'hiver, il voudrait la passer chez lui, bien au chaud et confortablement installé devant son ordinateur, avec une grande tasse de café. Il ne voyait pas passer Noël en compagnie d'un parfait inconnu avec qui il a à peine échangé quelques banalités. YoonGi n'est pas une personne hostile ni froide, juste que ce qui lui est arrivée récemment le bouleversait encore. En effet, trois mois auparavant encore, sa vie avait de tout ce qui était normal pour un jeune homme de son âge, mais il a fallu qu'il soit dans un mauvais endroit au mauvais moment. Durant ses heures perdues, parce que des heures, il en avait à perdre, il ruminait cette journée où sa vie a basculé. Il cherchait ce qui l'a emmené à vivre cette...épisode fâcheux que par dépit, il a fini par nommer par 'Fatalité' parce que oui, ça a gâché sa vie, certaines nuits même les cauchemars le poursuivaient.
Après une dizaine de minutes à faire semblant d'être endormir, résigné, il sortit du lit. Au moins, s'il n'échangeait pas une conversation de deux heures avec son hôte, celui-ci est gentil : il lui préparait à manger ; il lui laissait des sandwichs et de milkshake, il veillait toujours à ce que le réfrigérateur ne manquait de rien. Peut-être un peu 'marginal' comme individu mais attentionné et serviable pensa YoonGi. Il mangea puis rangea comme il put la maison. Mais il avouait que cette maison de style traditionnelle lui plaisait beaucoup.
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Au cœur de la fiction (Seconde partie) ⁿᵃᵐᵍⁱ
FanfictionOeuvre regroupant des petites histoires sur Kim NamJoon et Min YoonGi.