Au cœur de la fiction (Seconde partie) ⁿᵃᵐᵍⁱ

Gravity.

           Probablement parce qu'il s'y trouvait à présent seul étant donné qu'il est l'unique personne à être restée, les mouettes ont sûrement cherché en lui la compagnie qu'elles voulaient. Une nuée d'elles voltigeait autour de lui pendant que certaines ont rejoint le phare. Leurs cris se mêlaient aux bruits des fracas des vagues contre les rochers.

            NamJoon leva ses yeux au ciel et son griseur l'interpella brutalement sur la situation qu'il a réussi à ne point évoquer depuis quelques misérables heures. Il ferma les yeux et subit le fouet d'un vent froid qui en plus des nuages gris, l'incitait à aller se réfugier confortablement et chaudement entre quatre murs et un toit. Parce que le soleil ne perçait pas à travers les lourds nuages, la lumière est donc devenue faible. Les gens pensaient que la couleur bleu de la mer est le résultat du reflet du ciel bleu, ce qui était fausse bien évidement car il suffit de prendre un peu d'eau dans sa main pour voir qu'elle est transparente. La vérité n'est pas difficile à comprendre : les rayons solaires sont formés d'un ensemble de sceptre visible de couleur mais non pas de blanc uniquement. Au fur et à mesure de leur progression dans la profondeur de la mer, ces spectres s'atténuaient jusqu'à disparaitre. D'abord, les rayons sont jaunes, ensuite, rouges, puis verts et enfin, bleus. Et la profondeur définie également la teinture de la mer, en effet, au bord, étant donné qu'elle est peu importante, cela empêche l'absorption des rayons solaires et c'est l'explication pourquoi c'est beaucoup plus transparent. Contrairement au large où l'eau devient de plus en plus sombre. NamJoon avait expliqué cela à YoonGi lors de leur voyage aux Philippines où l'eau était si clair à leur arrivé mais quelques jours plus tard, durant un mauvais temps, c'est devenu d'une couleur terne. YoonGi ne s'intéressait pas aux sciences et se tenait loin de toutes publications ou revus scientifiques, cependant, il prêtait toujours attention aux explications de NamJoon qui, à l'opposé de lui, adorait la science, les maths et les physiques.

            Le griseur autour de lui criait une tristesse oppressante. Le gris de la mer donnait un ton si éteint que la peine de NamJoon lui donnait l'impression de suffoquer. A cet instant précis, il lui semblait qu'un gouffre l'aspirait. Il n'amorçait aucun mouvement alors que le crachin a déjà humidifié ses cheveux. Deux mouettes se posèrent près de lui, et après quelque instant, l'une d'elle s'est envolée pour se poser sur son épaule. Cette intervention inattendue ne lui arracha aucune réaction et il continua de se perdre dans ses pensées confuses. Ses yeux vides fixaient devant sans réellement voir quoi que ce soit. C'était donc ainsi comment on se sentait lorsqu'on était vraiment malheureux. Pour la seconde fois, il regarda le ciel et constata que les nuages sont devenus encore plus gris, presque noirs.

            Une citation lui revint en tête et il le murmura : « Au-dessus des nuages, le ciel est toujours bleu. » Malheureusement, il se trouvait sur terre et cette bleuté était caché.

            NamJoon essuya fugitivement ses larmes. Quand le froid s'est fait finalement ressentir à travers ses vêtements, il tourna les pas et marcha lentement vers le phare.

            Le temps et l'alentour se sont donnés le mot pour refléter son humeur et son état d'âme. Quand le crachin s'est intensifié, il a accéléré les pas et est arrivé à l'hôtel en un temps de record avant qu'il ne soit totalement trempé de la tête au pied. Il fouilla dans son sac et sortit des habits secs qu'il changea en jetant négligemment les humides sur le sol.

            Quinze heures trois indiqua son montre. Il s'allongea sur le lit et écouta les bruits des vagues. Dans à peu près moins d'une heure, l'avion en destination de Tokyo décollera. NamJoon aurait voulu oublier ou du moins, sombrer dans le sommeil afin de ne plus penser mais il n'avait pas de somnifères sous les mains.