(Pour les nouveaux ici, afin de bien comprendre: il vaut mieux lire le chapitre "Bring me back home" dans la première partie du Mielleux NamGi)
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Les gens s'imaginent que parler; partager par les mots et tout expliquer soulagent. C'est qu'un vaste mensonge; une énorme arnaque... Peut-être que cela a marché pour certains mais pas pour moi; car mon histoire ressemblait à un récit à dormir debout. Seule une minorité de la population mondiale croit aux paranormales, la grande majorité pense que ce sont des conneries; des attrapes cons; des lubies d'illuminés; des inventions des esprits fêlés; une échappatoire des désespérés...bref.
Voir 《quelque chose》 qui ne repose sur aucun fait scientifique n'a rien de luisant. On vous prend pour un halluciné. Pour les gens; lorsqu'un scénario ne colle pas à ce qu'ils veulent entendre; ils ont tendance à chercher un autre qui se conforme plus à ce qu'ils connaissent et ce qu'ils ont habitude. Face à un grand nombre de personne qui n'en croit aucun mot à votre histoire; peu importe combien vous insistez et vous réaffirmez; quand ces personnes décrètent que vous avez simplement inventé ou pour un autre terme plus clément comme 《imaginé》; insister sur la véracité de votre histoire ne servira à rien; sauf à vous faire paraître plus taré et plus suspect à leur yeux. Je sais pertinemment que je l'ai vu et que je l'ai parlé. Les sensations lors de ce moment-là et notre discussion ont été bien réelles. Je n'arrive pas à me débarrasser de son visage; mais le pire c'est l'odeur et la vision du corps lorsqu'on l'a découvert...Il fût difficile d'associer ensembles ce qu'il paraissait et ce qu'il en restait...
Au début; ce fût l'effervescence qui avait un semblant de songe. Puis tout s'est précipité: les sollicitations; les questions; encore les questions et toujours les questions. Au début; ils ne vous voient que comme l'étudiant que vous êtes supposé être, puis après quelques jours, ils se penchent plus sur votre vie: des détails sur vos goûts tels ce que vous aimez faire lors de votre temps libre; êtes-vous déjà venu à tel ou tel endroit... Il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'ils dissèquent votre vie en vue d'établir si oui ou non; d'une quelconque façon, la victime et vous ont été en relation: avons-nous fréquenté le même café; prenions nous le même bus; empruntions-nous le même trajet; étions-nous connecté sur les mêmes réseaux sociaux; en gros: sommes-nous déjà entré en contact, virtuellement ou réellement. Et bien évidemment: non. J'ai une excellente mémoire des visages: je n'oublie jamais un que j'ai vu, jamais. Je suis donc catégorique en affirmant que je ne l'ai jamais croisé lors de son vivant.
Rencontrer « un mort » et sans personne de votre entourage pour comprendre est un événement qui vous change...Rencontrer une victime vous désignant où repose son reste est un de ces types d'histoires qui vous hante et qui vous poursuit même dans vos sommeils. Ça vous remet en question: suis-je voyant? Un de ces extra-lucide? Ai-je un don? Vous commencez à se documenter, à chercher si des gens ont expérimenté la même chose. Vous essayez de comprendre; d'y voir avec objectivité mais la vérité ne change jamais: un 《esprit》 vous a parlé : c'est ainsi...Y'a de quoi se rendre fou ou à se rendre croyant ou pire; à se pencher dans des domaines sombres et obscurs.
Les amis sont là; des amis de longues dates et des personnes de confiance vous épaulent en disant qu'ils vous croient (alors que leurs voix manquaient de motivation) et qu'ils comprennent mais malheureusement, ils mentent car aucun ne comprend puisque qu'aucun n'a expérimenté pareille chose...
On se perd dans ce qu'on a vu ou dans ce qu'on a cru voir (d'après les autres). On veut y échapper mais la soif de réponse vous tient éveiller durant la moitié de la nuit (au moins). Toutes sortes de questions s'ajoutent alors que les précédentes attendent toujours des réponses.
J'ai regardé et j'ai fouillé pour savoir plus que son nom et son âge qui ont été les seules informations qu'il m'a communiqué avant de...disparaître; de se fondre (ou s'élever) dans l'air (je ne suis plus certain du comment ça s'est passé).
Malgré sa petite taille; il jouait au basket-ball et était assez doué pour ça. Il venait d'entrer à l'université et a entamé son second semestre lorsqu'en rentrant de chez lui, suite à une visite chez ses parents qui vivent à Daegu; il n'a jamais remis les pieds dans sa chambre d'étudiant. D'après sa famille et ses proches; ce fut un garçon sérieux, consciencieux et gentil; quelqu'un 《sans problème》 a cité un ami. Ceux qui le fréquentaient de loin le qualifiaient d'impassible, voire même quelque peu détaché. Bref, un garçon amical mais qui gardait quand même une certaine distance aux gens qui n'appartenaient pas à son cercle amical et familiale et aux activités et domaines qui ne l'intéressaient pas (n'est-ce pas ainsi que la plupart d'entre nous marche ?).
Les adultes ont tenu à ce que je me rende à son enterrement. La peine fût palpable dans l'assemblée. Certains eurent des visages ravagés par l'affliction tandis que d'autres eurent des expressions de résignation et un certain soulagement car une des grandes questions a été répondu. J'avais l'impression de détonner dans le cadre; le sentiment de se sentir comme le parfait inconnu m'a rendu mal à l'aise. Pourtant, les familles et les amis m'ont témoigné leur reconnaissance. J'ai longuement contemplé sa photo. Pendant cette contemplation, une prière que je qualifierai d'absurde et d'extravagant a traversé ma tête: le revoir là devant moi pour que je puisse lui reparler, afin de réentendre sa voix. Ce serait comme un rêve ou une preuve qui attesterait que je ne suis pas fou; que c'était réel et non le produit de mon imagination.
L'alerte de sa disparition ne fût donnée que trois jours plus tard suivant son absence. Il n'était pas du genre à ne point signaler son absence et encore moins du genre à ne pas prévenir ses professeurs et ses amis proches en cas de problèmes. L'enquête a été menée dans le plus gros soin: c'était un étudiant qui valait la peine qu'on se mobilise pour lui.
Ça a pris des jours; puis des semaines et ensuite des mois. Y'avait rien : l'unique piste tangible communiquée au public c'est qu'il est descendu du bus (le chauffeur s'en souvenait vaguement) et qu'il a disparu de la circulation ensuite.... Les vidéos fournis par les caméras qui étaient susceptibles de receler des indices furent étudiés avec soin mais il s'est juste volatilisé dans la nature...Personne n'a rien vu...L'enquête a piétiné et au bout de onze mois sans résultat, ça été « abandonné »...Et oui.
Ce qui lui est arrivé reste un mystère complet, une énigme qui attend encore d'être résolue, en ensemble de question sans réponse... Au moins; j'ai mis un terme définitif à ce qui lui est advenu. Ses parents et ses proches n'auront plus à se soucier s'il était encore en vie ou si son reste pourrissait quelque part...
Aurait-il dû rester plus longtemps pour me raconter son histoire? Aurai-je dû me montrer insistant, plus rapide dans mes réactions afin de pouvoir le 'retenir' ?
J'y songe durant des longues heures...Ce garçon ne méritait pas cette mort soudaine mais après tout, la vie est une injustice non? Elle est vicieuse et joueuse: les vivants n'ont pas le même chemin, les vivants ont leur propre "destin" (la bonne blague). Y'en a ceux qui rencontrent chance et bonne fortune puis y'en a ceux qui traversent échec et misère. Lui, il est passé d'un monde à un autre dans un très court laps de temps.
J'ai appris son histoire, j'ai également tâtonné à savoir le plus sur comment il était en vie; je veux dire: pas des informations personnelles mais une idée précise de 《lui》; de 《sa personne》. Son singulière apparition a donné naissance à un 《attrait》.
Une rage presque indescriptible est montée en moi: j'ai éprouvé la nécessité vitale de retrouver la ou les personne(s) responsables de sa mort afin de leur faire payer au centuple leur monstruosité. Mais je ne suis qu'un étudiant; que pourrai-je trouver ou faire de mieux que les professionnels? Ce sentiment d'inutilité et faiblesse vous bouffe de l'intérieur. Ça décuple la rage. Puis, lorsque la rage se dissipe, c'est au tour du regret de s'emparer de vous...En quelques mots: 《C'est un enfer》. Plus on se raisonne; plus on perd les boules...Et finalement, la folie a implanté son grain et on n'a plus qu'à attendre qu'il germe et fleurit. Ça fait peur et aussi, on attend ce que cela donnera dans le futur.
Je suis Kim NamJoon; un étudiant de 21 ans. Il y quelques mois, un disparu m'a fait la requête de ramener son corps chez lui, à ses parents car il se sentait seul et qu'il avait trop mal...Et je suis en train de me perdre dans un état nébuleux dont je n'ai aucune envie d'en sortir.
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Au cœur de la fiction (Seconde partie) ⁿᵃᵐᵍⁱ
FanfictionOeuvre regroupant des petites histoires sur Kim NamJoon et Min YoonGi.