Au cœur de la fiction (Seconde partie) ⁿᵃᵐᵍⁱ

All for you. (Last part)

« C'est magnifique. » Murmura le Prince en osant à peine toucher les fleurs violettes. Leur parfum rappelait une belle journée ensoleillée. Il se tourna vers le Roi qui contemplait son visage radieux. Ce dernier passa sa main sur sa joue qu'il caressait pendant un petit moment. Les yeux du Prince se fermèrent afin d'apprécier encore plus cette caresse inopinée. Que je souhaite me tenir contre lui songeait-il, mais il chassa vite cette pensée parce que c'était trop déplacée et trop grotesque il crut.

Ses devoirs et ses obligations le rappelèrent. Il n'avait pas le luxe de rester longtemps parce que rien que le chemin d'aller et du retour lui prit plusieurs journées et s'absenter du cours royale sans donner un motif valable est mal interprété par les membres du conseil. Bien qu'il ait su se montrer brillant dans la direction de cette bataille avec les Jilin, renouant aussi par la même occasion une nouvelle entente de paix avec Jeolldo, certains pensaient toujours qu'il est trop jeune pour diriger le royaume, surtout après que celui-ci se soit affaibli. Une rébellion était toujours à craindre ; rébellion initiée par les convoiteurs de la couronne. Des convoiteurs qui sont des hauts fonctionnaires ayant une relation de sang avec le Roi ainsi que son prédécesseur. La cupidité et l'amour du pouvoir sont des motivations des meurtres et de trahison ; si durant l'empire du Roi cela n'a jeté que des vagues ombres que le Monarque a rapidement mis fin, cette menace s'est accrue après la mise sur trône du Prince. Heureusement, aussi longtemps que le Roi respirait toujours, les convoiteurs n'osaient pas passer directement à l'acte. Le Prince croyait à ses valeurs tout comme il admettait ses lacunes et ses défaillances. Il planifiait des grands projets pour son pays car le redresser est son principal objectif. Il déplorait ce manque de confiance dans ses capacités, ne pouvaient-ils pas lui donner sa chance ? Afin qu'il leur montre ce dont il est capable ? Sous prétexte qu'ils aient longuement vécu plus que lui, ils se croyaient tous sages, érudits et circonspects. Depuis qu'il a su lire et écrire, il a littéralement passé toutes ces années à apprendre, à apprendre et toujours à apprendre. Et ses moments de liberté, il les passait dans la vaste bibliothèque à s'instruire sur le passé afin de mieux fonder l'avenir. Pour le côté physique aussi, il n'a pas fainéanté sur les entraînements en assimilant les techniques d'attaques de combats corps à corps, le maniement d'épée et le tir à l'arc. Sous ses airs fins et calmes se cachait en fait un redoutable martial pouvant terrasser un homme de même corpulence que lui. Il était tout à fait capable de se protéger lui-même tant qu'il restait éveillé et attentif à ce qui se passait autour de lui.

Tout en se perdant dans ses pensées, il effleura quelques pétales de myosotis avant de reporter son regard sur les freesias de diverses couleurs qui bordaient l'allée. Au loin, les arbres verdoyants et le pont en bois qui surplombait l'étang offraient un beau tableau. Au-dessus d'eux, quelques pétales de magnolia se détachaient, puis voltigeaient pendant quelques secondes et enfin, s'échouaient par terre. Un calme presque hors du commun les entourait. Soudainement, perchés sur un arbre à quelques mètres d'eux, deux rossignols bleus ont entamé un chant mélodieux à des intonations particulières. Le Prince eut un doux sourire, puis il ferma ses yeux et se laissa transporter dans ses rêveries parce qu'il se sentait très bien. Etait-ce parce que le Parc est splendide ? Ou bien était-ce causé par la douceur printanière et par cet atmosphère paisible qui en découlait ? Ou simplement, par la simple présence de Roi... ? Le Prince inspira profondément et se leva. Ses yeux s'ancrèrent dans les pupilles marron de Roi, sur le moment présent, quelque chose de suave et d'électrique se produisit entre eux. Etrangement, le temps s'est suspendu. Les rossignols ont même promptement arrêté de chanter et de gazouiller. Le monde a stoppé tout mouvement pour laisser la scène à eux seuls et cela aurait pu continuer sauf qu'une interruption sous forme d'un garde accourut vers eux.

« Pardonnez-moi de vous déranger Votre Majesté mais le Conseil Général vous demande sur le champ. »

Une assemblée non programmée, et de plus, à cette heure tardive de la journée ? Que pourrait-il bien se passer ? Se questionna le Roi en libérant d'un signe de tête le garde. Il s'excusa envers le Prince et l'invita à le suivre. Il le raccompagna dans les quartiers lui ayant été attribué avant de rejoindre la salle de réunion en continuant de se poser des questions. Pourtant, il fut certain que ce sujet 'non prévu' concernait son invité. Oui, il a outrepassé les procédures devant être suivi et il est question de sécurité intérieure.