Soulmate.

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La vie ne pouvait pas être si cruelle. Pourquoi s'acharnait-elle sur moi de cette manière ? Me suis-je demandé. En quelques secondes, toute mon existence se bascule de nouveau. Il y a quelque heure encore, j'étais un jeune homme satisfait par sa vie en générale : ma situation professionnelle s'est finalement améliorée tout comme ma vie privée sur le point sentimentale : j'ai rencontré quelqu'un qui me faisait constamment sourire, quelqu'un qui m'inspirait confiance, quelqu'un qui s'est montré patient avec moi et qui m'aimait pour ce que je suis réellement en acceptant mes nombreux défauts et en complimentant mes rares qualités. Après des années, une personne que j'étais prêt à aimer est apparue.
Les murs édifiés par ma colère, mon amertume et ma déception s'effondrèrent à petit blocs et cela m'horrifiait et me causait de la panique. A mesure qu'il s'approchait, j'ai eu l'impression que le temps se ralentissait et que le monde autour de moi cessait d'exister en s'effaçant peu à peu. Je n'aurais jamais cru me sentir défaillir à ce point. A la fois, il était un étranger et un familier. Lorsque mes yeux plongèrent dans les siens, ma vie qui l'incluait se défile sous mes yeux et finalement, les derniers murs qui gardaient enfermer ces souvenirs s'envolèrent en éclats.

_YoonGi ? murmura-t-il.

Je devais partir, feindre de ne pas le voir ou lui montrer que je ne le calculais plus, ou du moins agir envers lui en faisant semblant d'être détestable en le traitant comme s'il n'est plus personne de ma vie... Je devais m'en aller pour mon bien, mais je n'ai pas réussi car j'étais comme pétrifié sur place.
Après nombreuses années, nous revoilà en face de l'un de l'autre, dans un endroit qui ne prêtait pas du tout à ce genre de retrouvaille : entre deux rayons de jouets.

_Papa ! Entendis-je crier. Mon regard se reporte derrière lui et je vis un petit gamin courir sur ses petites jambes, tenant une énorme boite dans ses bras. C'est son portrait craché ! Le même visage rond avec des joues bien remplie, des petits yeux marron et une tignasse noire assez longue. Le garçonnet portait une casquette jaune à l'effigie de Mickey, comme celle portée par NamJoon quand il était enfant. En se courbant respectueusement, le petit me salue. Sans surprise, il est bien éduqué. D'une voix que je ne savais plus si ça été tremblante ou non, je lui ai retourné son salut. Je distinguais maintenant ce qu'il serrait dans ses bras : un jeu de construction de Lego. J'imagine que pour son fils, NamJoon devait être méticuleux sur les choses dont son enfant doit faire ou avoir...

_Quelle surprise de te voir ici. Entendis-je parler.

Faisant appelle à une force incroyable pour paraître calme, je sourie et réponds doucement.

_Valable pour toi, aux dernières nouvelles, tu t'installais définitivement aux Etats-Unis non ?
_ Nous sommes arrivés depuis à peine deux mois. Due à certaines circonstances, y revenir m'a paru être la bonne solution.
_Je vois. Continuais-je pendant que je m'empêchais de regarder de nouveau le petit qui se tenait silencieusement près de lui.
_Ah, en fait, je te présente mon fils : HaJoon, il a 5 ans. Et HaJoon, voici un ami ; Min YoonGi.

Une nouvelle fois ; le garçon me salut mais ajoute un grand cette fois-ci. Mon cœur se resserre une nouvelle fois. Dire que NamJoon a un enfant qui lui ressemble portait pour portait à ce qu'il ressemblant en étant gamin.

_Nous sommes ici à l'invitation des amis mais on habite à Seoul. Et qu'en est-il de toi ?

Pourquoi montre-t-il de la curiosité vis-à-vis de moi ? Par politesse ?

_Egalement pour voir des amis. Répondis-je brièvement avec un sourire crispé. Agir normalement me parut difficile.

Nous nous tenions là, un peu mal à l'aise et maladroit (moi en tout cas je le suis). Le besoin de partir me tiraillait mais je ne sais pas comment m'y prendre. Pourquoi il a fallu que je tombe sur lui ? Mon portable sonne et je saisis vivement cette occasion pour m'échapper le l'étouffante situation. Ce fût HoSeok qui me demandait où j'étais ; mais je n'ai pas encore exprimé ma réponse que j'entendis sa voix claire m'interpeller. Mon cœur a pris des battements assez accélérés, chose dont ma raison rationnelle trouvait stupide. A quelques enjambées, il nous rejoint. Mais à la vue de son visage souriant, mes soucis disparaissent comme par enchantement et mon cœur s'allège et se réchauffe en même temps.

Au cœur de la fiction (Seconde partie) ⁿᵃᵐᵍⁱ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant