La Tour d'Ivoire - Tome 3

Prologue : l'Aigle de sang

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Bonjours à tous !
Et bienvenue dans la suite des aventurres d'Era ! :)

Je suis très heureuse de vous présenter aujourd'hui le premier chapitre du tome 3 de la Tour d'Ivoire ! J'espère que ce prologue un peu particulier vous plaira, j'ai vraiment pris un immense plaisir à l'écrire, n'hésitez pas à me partager votre ressenti en commentaire !

Bonne lecture (le chapitre est plus long que d'habitude) !

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"The memory of you will hunt me for the rest of my days."

Auteur Inconnu

17 ans avant...

Le garçon n'avait jamais encore mis les pieds aussi loin dans le village. Il dévora des yeux tout ce qui l'entourait. Il enregistra dans sa mémoire phénoménale le moindre détail, tout ce qui pouvait alimenter son imagination et la manière dont il percevait le monde. Il notait tout : la couleur des façades des maisons, la terre qui devenait plus rouge dans cette partie de la ville, l'herbe jaunie, les regards curieux des habitants qui dévisageaient avec une étrange fascination la délégation royale qui passait devant leur porte.

Les talons de Constantin Saren claquaient le pavé. Il avait revêtu pour l'occasion une tunique pourpre et une longe cape rouge sang qui descendait jusqu'à mi-cuisse. Un rubis étincelait sur sa poitrine et une fine couronne rougeoyante ornait son front pâle.

Il n'avait peut-être que 8 ans, mais il n'était pas idiot. Il savait très bien pourquoi lui et sa sœur Dana n'avaient pas le droit de sortir du Palais.

Assassinat.

Il entendait souvent ce mot dans la bouche des adultes. Aussitôt après, leur visage pâlissait et leurs yeux se remplissaient d'angoisse. Ils se rapprochaient alors les uns des autres et chuchotaient à voix basse en regardant furtivement autour d'eux comme des animaux traqués.

Le roi et la reine Rubis, ses parents, craignaient de mourir assassinés, et cela concernait également leur enfant. Dana et Constantin ne pouvaient presque pas sortir, ils étaient condamnés à errer dans les couloirs sombres du Palais de Rubis.

Constantin trouvait les adultes ridicules. Il n'était pas une proie. Il n'avait pas peur des assassinats, des empoisonnements et des pièges de la cour. Il pensait que la mort ne pouvait pas l'atteindre.

Avant sa mort, il y a quelques mois de cela, sa grand-mère lui avait dit qu'il était un loup. Que contrairement à son père, il n'était pas faible. Elle espérait que Dana et lui sauraient régner avec plus de fermeté que leur parent. La mort de la vieille femme ne l'avait pas touché plus que cela, elle lui avait appris à se détacher des événements. D'ailleurs, que ses parents meurent ou non lui était complètement égal. Ils ne l'aimaient pas, il n'allait quand même pas leur vouer une affection qui se révèlerait n'être rien d'autre qu'un fardeau.

Constantin et Dana Saren avaient été élevés pour être impitoyables, capables de régner sur un royaume violent.

Son père s'arrêta soudain devant un bâtiment que Constantin reconnut comme une forge. Un homme en sortit et lorsque son père le vit, il se précipita vers lui pour le serrer dans ses bras.

Constantin s'arrêta net. Contemplant avec méfiance la scène qui se déroulait devant ses yeux. Son père n'avait jamais été affectueux, ni avec sa sœur et lui, ni avec sa mère. Pourtant, ses yeux s'étaient illuminés lorsqu'il avait vu l'homme.