La Tour d'Ivoire - Tome 3

Commencent

"Regarde les étoiles, mon amie.

Regarde les, contemple leur beauté majestueuse,

contemple les jusqu'à ce que tes yeux s'éteignent à jamais.

Lève les yeux vers le ciel, mon amie,

et vogue a jamais dans le néant qu'est ton monde."

MM

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Bonjour à tous,

Notre chère et courageuse Arianna n'est plus... mais avant de la laisser derrière nous, laissez-moi remonter le temps et vous montrer un bout de ce qui a été sa vie. Le début de peu et en même temps de beaucoup de choses.

Bonne lecture,

Marie

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Arianna

Des années auparavant...

Arianna Eléazar avait l'habitude des bals et des réceptions, et elle aimait ça. C'était son frère, Azel, qui ne supportait pas d'y mettre les pieds.

-Essaye d'avoir l'air moins repoussant, cher frère, souffla la jeune femme en se penchant vers le garçon à côté d'elle. Ta mine renfrognée pourrait faire fuir une armée entière de spectres.

Elle lança un regard taquin à Azel. Un rictus amusé étira ses lèvres qui semblaient taillées dans le marbre tant elles étaient d'habitude figées.

-Des spectres ? demanda-t-il, sceptique.

Il haussa les sourcils. Ses yeux noisette étincelaient de cette lueur particulière que seul son frère possédait. Arianna disait toujours que c'était son intelligence, trop importante pour son corps, qui venait déborder dans ses yeux. Azel s'était toujours moqué de cette comparaison.

-Je n'ai rien trouvé de mieux sur le moment, pouffa la jeune fille.

Un éclat de rire attira leur attention. C'était leur mère.

Maria Eléazar, d'une élégance bouleversante dans sa robe blanche et or, cette dernière ondulait autour de son corps comme de l'eau. Elle discutait, accompagnée de son mari, leur père, avec Ravana Malkam. Elle aussi était éblouissante. Sa robe rouge sang faisait ressortir la pâleur de sa peau, le noir de ses longs cheveux, et le gris éclatant de ses yeux. Ravana était sans contexte la plus belle femme de la pièce, aucune femme ne pouvait rivaliser avec sa beauté, on disait que seule la défunte Elyssa Eléazar l'avait dépassé en beauté, et en bonté aussi d'ailleurs, mais ça, ce n'était pas très compliqué, pensa Arianna.

Maria et Ravana se vouaient une haine féroce, chacune ayant une vision du monde à l'opposé de l'autre. Leur terrain de jeu favori ? La parole, les mots, la rhétorique. Arianna regardait sa mère avec admiration, elle espérait un jour être digne d'elle. Mais elle ne put empêcher son cœur de se voiler, depuis quelque temps, elle avait observé de drôles de réactions chez sa mère, des discussions avec de sombres inconnus et des allés venus dont son père n'avait pas vent. Arianna n'était pas proche de son père, il était peu aimant et peu présent, mais il était étrange que sa mère se cache ainsi. Arianna sentait qu'elle cachait quelque chose et la jeune fille était déterminée à découvrir ce que c'était.