Tombés du ciel - Partie II

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"Et les dieux tombèrent,
Oubliant que rien n'est plus puissant chez les mortels que la peur de mourir."

MM

« L'humanité devra mettre
un terme à la guerre, ou la
guerre mettra un terme à
l'humanité.»

John Fitzgerald Kennedy

{-Jetez toutes vos armes devant vous, continua-t-il d'une voix forte. Et si l'un d'entre vous en cachait une autre, je me chargerai moi-même de lui couper la main.}

Ils le prenaient pour un barbare, autant en jouer un peu. Avant qu'ils ne comprennent à quel point sa Nation était clémente et qu'ils en usent et abusent.

            Ils jetèrent chacun un pistolet devant eux ainsi que deux fines dagues.

            Ridicule...

            Même s'ils en avaient eu l'occasion, ils n'auraient jamais pu l'abattre. Même leurs si précieuses armes à feu n'auraient pas pesé dans la balance. Ils n'étaient pas assez ... pas assez, tout simplement.

            La jeune femme le fusilla de ses yeux étonnants.

            D'un bon gracieux, il sauta de son perchoir et atterrit souplement sur le sol, à quelques mètres des deux intrus.

            Ils restaient tous deux silencieux, l'observant de leurs yeux inhumains. Ils n'appartenaient définitivement pas à ce monde. Ils sortaient tout droit des légendes et mythes d'avant. Il lui rappelait les dieux grecs et romains de l'époque antique. C'était il y a des milliers et milliers d'années. Pourtant, dans l'ossature fine et le regard d'aigle d'Iris Dolora il vit Diane et Artémis, la chasseresse. Dans le doux maintien et le calme de Morgan Razane, il aperçut un éclat d'Apollon.

            Il avait l'impression de contempler le passé et l'avenir en même temps.

            Et eux ? Que voyaient-ils en lui ? Il n'aurait su le dire tant leur regard visage restait de marbre.

            -Pouvez-vous m'expliquer ce que deux dignitaires Ivoiriens font ici, sur les terres de mon peuple ? Armés, qui plus est ?

            Il avait parlé l'ivoirien, la langue de la Tour.

            La jeune fille ouvrit de grands yeux étonnés.

            -Alors, c'est donc vrai, murmura-t-elle, vous savez parler. Et notre langue, en plus.

            Gabriel cligna plusieurs fois des yeux, stupéfaits. Se moquait-elle de lui ?

            La voix d'Iris Dolora était grave, chaude, complètement différente de celle, aussi pure que du cristal, de Lévana.

            -Cela fait des millénaires que nos peuples communiquent entre eux. J'imagine qu'il est préférable que l'on parle la même langue. Vous ne pensez pas ?

            Iris et Morgan le regardaient maintenant comme s'ils étaient face à un fou, ou à une énigme particulièrement complexe.

            Gabriel sourit.

            -Je suis Gabriel Sarkis, Prince de la Nation d'Émeraude. Et vous, je suppose que vous êtes Iris Dolora et Morgan Razane ?     

            -Vous supposez bien, fit Iris en continuant à le dévisager. Comment vous nous avez reconnus ?

La Tour d'Ivoire - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant