« Have you ever wanted to save someone from their own darkness so badly that you are willing to set yourself on fire just to light the way ? [...] »
Odett G
À quoi m'étais-je attendue ?
Pensais-je réellement qu'Ayaan serait meilleur que son père ? Qu'après la mort de ce dernier et de Ravana, la Tour redeviendrait un lieu respirable ?
Oui, peut-être avais-je été assez sotte pour y croire.
Heureusement pour moi, Ayaan brisa très rapidement tous mes espoirs.
Cette fois, cela se passa sur une des grandes places, d'une blancheur immaculée, de l'allée des brumes. Tous les hauts dignitaires étaient présents, et l'évènement diffusé en direct dans toute la Tour, et très certainement également à Narda...
Assise dans un trône immense, je serrai les poings, essayant vainement de me réveiller, mais je n'étais pas dans un cauchemar, tout ceci était bien réel.
Ayaan, vêtu de blanc, mon frère à ses côtés, fixait la foule avec une raideur calculée. Jamais je n'aurais pensé qu'il serait encore plus effrayant maintenant. Pourtant, tout était fini. Melech était mort. Mort. Nous étions libres. Pourquoi continuait-il toutes ces folies ? Où était donc passé le garçon attentionné qui m'avait tant de fois sauvé de faux pas quand j'étais enfant ? Où était l'homme qui avait failli s'effondrer lorsqu'il avait appris qu'il allait être père ?
Envolé. Perdu.
Iris avait eu tort. Ayaan était irrécupérable.
C'était la dixième exécution publique depuis le début de la semaine. Nous étions mercredi. C'était la première à laquelle j'assistais, pour les autres j'avais réussi à convaincre Ayaan de m'autoriser à rester dans nos appartements. Il avait accepté, mais pas cette fois.
Je posai une main sur mon ventre, comme pour empêcher mon fils d'assister à ce massacre.
Pitié, faites qu'il n'ait jamais à voir ce genre d'horreur...
Je ne savais même pas pour quelles raisons ces gens allaient mourir. Ayaan m'avait simplement expliqué que certains étaient des fidèles de Melech, trop dangereux pour vivre. Lâchement, je n'avais pas posé plus de questions. Refusant de savoir, refusant d'être complice. Pourtant, je l'étais.
Les condamnés furent amenés sur une petite estrade noire.
J'allais fermer les yeux lorsque je vis des enfants parmi eux.
Non.
Il ne pouvait pas faire ça.
Je cherchai mon père du regard. Il demeurait impassible, les yeux rivés sur la scène.
Je me levai discrètement et le rejoignis.
Je saisis son bras, et y enfonçai mes ongles avec brutalité.
-Qu'est-ce que c'est que cette mascarade ? crachai-je entre me dents serrées.
-Je ne vois pas de quoi tu parles.
Ce ton si froid, si dur. Je le détestais.
-Ce sont des enfants.
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La Tour d'Ivoire - Tome 3
Science FictionAlors qu'elle s'apprête à découvrir la tristement célèbre Nation de Rubis, Era n'a qu'une idée en tête : protéger les siens et empêcher son cœur de mettre le monde en danger. Attiré par ses yeux rouges sang semblables à ceux de son peuple et par le...