"Toi et moi comme derniers mots d'une histoire inachevée."
MM
Elle courut aussi vite qu'elle put, et lorsqu'elle arriva devant les appartements de Constantin, elle était essoufflée. La lettre serrée contre son cœur, elle jeta un regard froid aux gardes postés devant la salle.
-Laissez-moi entrer, fit-elle d'un ton dur. Je dois voir le chef des armées.
Ils firent comme s'ils ne l'avaient pas entendu.
-C'est pour une urgence, insista-t-elle.
Elle savait qu'il était ici. Il passait chaque matinée à discuter avec ses généraux, puis il revenait se reposer quelques minutes dans ses appartements privés.
-Je me souviens de toi, fit soudain un garde en baissant vers elle ses yeux cramoisis. Myriam Devon. La fille du plus grand forgeron que la Nation de Rubis a connue... Marek.
La jeune fille ne répondit rien, se contentant de fixer le soldat dans les yeux.
-J'étais là lorsque tu courais dans les couloirs avec notre souveraine et le prince Constantin. (Il fit une pause.) J'étais là quand ta famille a trahi son sang.
Myriam serra les poings, mais ne se laissa pas déstabiliser.
-Le nom que tu portes fut grand, jadis. Et nulle couronne ne vacille.
Nulle couronne ne vacille.
Cela faisait longtemps que Myriam n'avait plus entendu l'adage de la Nation de Rubis. Elle ne comprenait pas ce que voulait dire le garde, mais il la fixait avec intensité.
-Laissez-moi passer, siffla-t-elle entre ses dents.
Devant son refus, elle essaya de se ruer vers la porte. Les soldats plongèrent sur elle pour l'empêcher d'avancer, le bruit engendré par leur altercation du venir aux oreilles du prince, car bientôt, la porte s'ouvrit. Constantin était sur le seuil, sourcils haussés.
-Que se passe-t-il donc ici ?
Les soldats firent une brève révérence.
-Cette jeune femme a tenté de s'introduire de force dans vos appartements.
Constantin posa les yeux sur Myriam, surpris. Puis il sourit.
-Cette jeune femme s'appelle Myriam Devon, et à partir d'aujourd'hui, elle a l'autorisation de rentrer quand bon lui chante dans mes appartements. Rentre, Myriam.
Constantin referma la porte derrière lui.
-Tu ne me rends pas la tâche facile, Myriam, soupira-t-il.
D'un geste brusque, elle sortit la lettre et l'écrasa contre la poitrine du Prince.
-Lis.
Constantin, méfiant, ouvrit la lettre sans pour autant quitter la jeune fille des yeux.
Myriam vit ses yeux parcourir la lettre à toute vitesse. Une fois, deux fois, trois fois. Comme s'il ne pouvait croire ce qu'il avait sous les yeux.
Elle vit son visage pâlir, ses mains se crisper, et ses yeux devenir peu à peu plus foncés. Une myriade d'émotions passa sur son visage : surprise, choc, tristesse, colère, haine.
VOUS LISEZ
La Tour d'Ivoire - Tome 3
Science FictionAlors qu'elle s'apprête à découvrir la tristement célèbre Nation de Rubis, Era n'a qu'une idée en tête : protéger les siens et empêcher son cœur de mettre le monde en danger. Attiré par ses yeux rouges sang semblables à ceux de son peuple et par le...