Queen of my Empire - Tome 1

Chapitre 19 - Charlie 🏍

-Bon alors, lance Émilie, qu'est-ce que tu avais l'habitude de faire dans ton pays ?

Je lâche un rire et baisse mes lunettes de soleil en la regardant. Posées sur des transats au bord de la piscine, nous profitons de la chaleur environnementale pour prendre des couleurs. Évidemment, elle en a plus besoin que moi comme je ne suis pas blanche de peau.

-Sérieusement ? Répondis-je. Tu me poses cette question ? Vous savez déjà tout sur moi non ?

-Eh ! Rocco et Eastwood ont des informations sur toi, mais pas moi !

Je lève les yeux au ciel en me disant qu'elle aurait pu me poser cette question bien avant avec toutes les discussions que nous avons eu depuis qu'elle est revenue.

-Dans mon pays, je passais mes journées sur les circuits proches de chez moi. Autant seule qu'avec des amis. Le reste du temps, je suivais des cours d'économie depuis chez moi le soir. En général, je faisais toujours en sorte d'être disponible pour la sortie des écoles, j'allais souvent chercher mes neveux et nièces, pour les voir le plus possible.

-Tu as deux sœurs c'est ça ? Tu es proche d'elles ?

-Nous sommes trop différentes, elles et moi. Elles sont très... filles et moi, enfin voilà, tu vois ce que je veux dire.

-Mais vous avez tout de même des points communs non ? J'ai appris par le biais de Eastwood que tu joues du piano, tout comme tes sœurs.

-Ça pourrait être un point commun entre nous, mais c'est un sujet de conflit. Elles me reprochent de ne pas en faire mon métier, parce que le piano est seulement une profession pour elles, et ne peut pas simplement rester une activité.

-Et qu'est-ce qu'elles pensent du fait que tu fasses de la moto ?

-Elles détestent ça, c'est comme une honte pour elles parce qu'elles trouvent que c'est un milieu très masculin.

-Et jamais tu n'as songé à remplacer la moto par le piano ?

Je reste un instant dans le silence, pour réfléchir avant de reprendre la parole.

-À vrai dire, si, j'y ai déjà pensé de nombreuses fois, ce serait plus simple de faire ça, de suivre leurs traces plutôt que celles de mon père, mais ce n'est pas ce que je veux. Je n'ai pas à me forcer alors que je veux juste faire de la moto.

-Tu as raison. Le principal, c'est que tu t'écoutes, pas que tu écoutes les autres. Dis-moi, ça fait un mois et demi que tu es ici, pas vrai ?

-Oui c'est ça, qu'est-ce que tu veux savoir ?

-Tu apprécies plus d'être ici maintenant ?

-Je pense que oui, Eastwood me laisse un peu plus de liberté maintenant, comme je peux me rendre sur son circuit et qu'on peut sortir toutes les deux de temps en temps.

-Et ça t'es déjà venu à l'esprit d'essayer de te sauver pendant que tu étais en ville ?

-Non, jamais. Je suppose qu'il me fait un minimum confiance pour me laisser seule, je ne vois pas pourquoi je trahirai cette confiance. Je n'ai pas envie de retourner à la case départ en étant de nouveau enfermée ici.

-Et qu'est-ce que tu penses de Eastwood ?

Elle me jette un œil entendu et je me met à rougir. Qu'est-ce que je peux répondre à ça ? Et puis d'abord, qu'est-ce que je pense de lui ? Je ne sais pas grand chose sur son compte pour le moment, je pense ne pas pouvoir le juger maintenant.

-Comment ça ?

-T'as peur de lui ?

-Quoi ? Bien sûr que non ! J'ai de quoi avoir peur ?

-Non n'ait pas peur de lui, il ne te fera jamais rien. Tu es sa protégée après tout.

-Alors pourquoi tu me demandes ça ?

Elle hausse les épaules puis demande à son fameux mari de nous resservir de la limonade. Il part en marmonnant plusieurs insultes à notre encontre.

-Pour savoir ! Tu habites chez lui, savoir si tu as peur de lui n'est pas un fait négligeable.

-Si tu le dis, t'es trop curieuse toi c'est pas possible.

-Si c'est possible. Mais du coup, j'ai une autre question.

-Ça ne m'étonne pas.

-Tu craques pour lui ?

Elle bouge ses sourcils de manière suggestive et j'éclate de rire, suivie par elle. Elle reprend brutalement son sérieux en retirant ses lunettes de soleil pour se redresser sur le transat.

-Je suis sérieuse Charlie, tu craques pour lui ?

-Vous parlez de qui ? Nous interrompt Rocco. Ne lui met pas de mauvaises idées en tête Émilie, parce que Eastwood va te le faire payer, tu le sais très bien.

-Mais t'as pas à écouter notre conversation Rocco ! Va voir Eastwood !

-Bébé, je reste là si je veux et je ferai mieux d'écouter pour ton bien.

-Mais t'es vraiment con c'est pas possible, qui a dit qu'on ne parlait pas de mon cousin ? Fous le camp maintenant, on discute entre femmes !

-Entre femme et adolescente y'a une différence.

Il ricane de sa propre connerie et s'éloigne vers la villa. Émilie reporte son attention sur moi, attendant impatiemment la réponse à sa question.

-Ne me regarde pas comme ça ! M'exclamais-je soudainement.

-Charlie, c'est pas parce que mon mari a joué les imbécile entre-deux que j'ai oublié la question que je t'ai posé.

-Non je ne craque pas pour lui. Il est très charmant, c'est vrai, c'est un vrai gentleman, mais je ne sais pas encore grand chose sur lui.

-Et tu aimerais savoir plus de choses sur lui ?

-Pourquoi pas ? De toute façon, il me retient ici, ce serait normal d'en apprendre plus sur lui.

Un grand sourire se dessine sur ses lèvres et je lui demande la raison.

-Non rien, c'est juste que c'est un bon départ de vouloir faire sa connaissance.

-C'est si extraordinaire que ça ?

Elle retrouve un visage plus sérieux, pour mieux m'expliquer la situation.

-Le peu de femme que Eastwood a fréquenté ne s'est jamais intéressé à lui. Elles ne voulaient même pas connaître son prénom, elles attendaient juste qu'il leur paie un sac à main. C'est pour ça qu'il n'est jamais véritablement sorti avec une femme, parce qu'il voulait quelqu'un pour lui et pas pour son argent.

-C'est idiot. Il en a ramené beaucoup des femmes ici ?

-Tu es jalouse ?

-Non ! Je me renseigne juste.

-Aucune femme n'a jamais mit un pied ici, il les voyait en dehors de la villa. Tu es l'exception à la règle et je suis heureuse que ce soit toi qui ait mis un pied ici. Tu sais, il n'est pas prêt de te lâcher maintenant que tu es entrée ici. Si je peux te dire une dernière chose sur lui, c'est que je sais qu'il peut paraître froid voire distant, mais ce n'est que sa carapace. Brise-la et tu verras qu'il a plein d'amour à donner.