Chapitre 54 - Eastwood 🏍

1.8K 128 1
                                    

Alors que j'étais paisiblement avec Charlie dans mon bureau, Rocco entre soudainement en hurlant, un journal dans les mains.

-Mais les gars vous avez vu ça ? Hurle-t-il. Regardez un peu !

Il balance le journal entre nous et je le saisis pour lire la couverture. "La face cachée de Eastwood : le kidnapping d'une femme sans défenses". Pour illustrer ce gros titre, une grande photo de nous deux à son arrivée est présente.

-C'est quoi ça ? Je l'interroge en fronçant les sourcils.

-Lis un peu l'article, la mère de Charlie a parlé à Dubaï. Ça fait du bruit jusqu'ici !

-Ma mère ?! S'étrangle la jeune femme.

J'ouvre la première page et me lance dans une lecture de l'article. Je repère immédiatement les témoignages de la mère de Charlie, ce qui me fait soupirer.

"Il a kidnappé ma petite fille il y a six mois et demi. Vous vous rendez compte ? Six mois et demi sans voir ma fille ! Cette homme d'une immense cruauté l'empêche de revenir dans son pays, il est temps d'agir ! Le pire dans toute cette histoire, c'est qu'elle est éprise de lui. Il exerce une emprise sur elle et elle tombe dans son piège. Regardez-la avant de partir, elle était elle-même, et maintenant, elle subi totalement l'influence de cet homme bien plus vieux qu'elle. Elle me dit qu'elle veut rester, mais la vérité, c'est qu'il ne veut pas la laisser partir. Aujourd'hui, c'est mon combat. Monsieur Eastwood, sachez que je vais me battre pour retrouver ma fille."

Ce n'est que l'un des nombreux extraits qui essaient de m'accuser de kidnapping. Toutes ses prises de paroles sont ridicules, je n'en reviens pas qu'elle ait fait ça.

Charlie se relève brutalement en saisissant son téléphone sur la table basse et appuie son écran avant de le lever à son oreille.

-Charlie, laisse tomber, soupirais-je. Ça ne va rien arranger entre vous de faire ça.

-Elle ne me porte peut-être pas dans son cœur, mais je lui défend de parler de toi de cette manière. Elle cherche la guerre et elle va l'avoir, non mais... Maman tu peux m'expliquer ce que c'est que ce putain d'article ?

Elle se tait pendant quelques instants avant de se remettre à crier.

-Non mais sérieusement, tu as un grave problème mental là ! Je t'ai dit que j'ai décidé de moi-même de rester, y'a rien du Syndrome de Stockholm ou je ne sais quelle connerie que tu peux me sortir ! Je commence à en avoir marre de tes manigances ! Demande à mes amis si je suis si malheureuse que ça avec lui, tu verras que tu te trompes sur toute la ligne. Alors Betty et Lilly, il n'y a aucun souci, elles ont le droit d'aimer qui elles veulent, mais pas moi ! Et pourquoi ? Parce que tu n'accepte pas que je sois à Singapour ! Tu aurais dû t'inquiéter pour Betty quand son mari l'a obligé à porter le voile, au lieu de faire semblant de t'inquiéter pour moi ! De toute façon, tu n'as jamais été là pour moi alors ce n'est pas le moment de faire semblant que ta fille te manque ! Papa m'aurait laissé faire ce que je voulais, tant que ça contribue à mon bonheur !

Quand elle termine son monologue, elle est à bout de souffle. Rocco me fait les gros yeux et j'en reste bouche bée. Je ne pensais pas qu'elle avait tant de rage envers sa mère en elle.

-Mais n'importe quoi ! Arrête avec tes conneries ! Si je te dis que c'est vraiment de l'amour ! (...) Ah ouais toi aussi tu te demandes comment je le sais ? C'est pas comme si tu m'avais montré que tu m'aimais un jour. En revanche, papa m'a appris ce que c'était que l'amour. Tu vois, c'est ça que je regrette le plus dans le fait que papa ne soit plus parmi nous. Il était le seul à me comprendre et accepter tout ce que je faisais. (...) Je devrais être avec ma famille ? Pardon ? Mais tu te fous de ma gueule là ! Que je sois là ou non, tu fais comme si de rien était ! Vous m'avez tous rejeté depuis que vous avez appris que j'étais une fille. Enfin tous sauf papa. Et heureusement qu'il était là, parce que c'est le seul qui me montrait que j'étais importante pour quelqu'un. Aujourd'hui, c'est terminé maman. Je refuse de revenir et me sentir de nouveau comme le vilain petit canard de la famille. Ici, je me suis fait accepter et je ne me suis jamais autant sentie chez moi qu'à Singapour. Oui je le reconnais, vous me manquez, même si tu m'énerves au plus haut point, mais là, j'ai juste besoin d'être avec la famille que j'ai choisi et pas celle dans laquelle je suis malencontreusement atterie. Au revoir maman, je ne veux plus entendre parler de toi ou t'entendre parler de Eastwood de cette manière. C'est lui et moi, et c'est tout ce qui m'importe maintenant.

Elle raccroche et baisse les yeux en serrant fort son téléphone dans sa main. Je ne sais même pas ce que je peux lui dire après avoir entendu tout ça. Tenir tête à sa mère est une telle preuve d'amour pour moi que mon cœur en est tout retourné. Rocco décide finalement de s'éclipser pour nous laisser seuls et je me lève pour la rejoindre et la serrer contre moi.

-Charlie... Dis-je doucement.

-Tu n'as pas intérêt à me dire que je n'avais pas à faire ça, me menace-t-elle.

-Je ne le dirais pas, je te promets, mais je n'en pense pas moins. Franchement, je ne sais même pas quoi te dire. Je suis très touché par ce que tu viens de faire jeune femme.

-Je voulais le faire, et je sais que je ne vais pas regretter d'avoir agi sous la colère. Il y a des choses qui devaient sortir depuis bien longtemps, finalement.

-Tu t'es exprimé face à ta mère avec sincérité. Je sais que tu n'auras aucun regret, parce que c'est ton cœur qui a parlé. Je n'aurais jamais imaginé qu'une femme puisse autant prendre ma défense alors que tu n'étais pas très ravie que je te retienne ici.

-Mais tu as bien fait de me retenir, j'ai compris que tu étais tout ce dont j'avais besoin dans la vie. Je t'aime Hayden.

-Je t'aime aussi Charlie, plus que tout au monde. Ne l'oublie jamais.

Elle secoue négativement la tête et la relève pour que je puisse l'embrasser avec tout l'amour que je ressens pour elle.

Queen of my Empire - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant