Chapitre 25 - Charlie 🏍

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-Oh putain, marmonne Rocco. Je suis sûr qu'elle est enceinte. Putain j'espère pas, quoi que... C'est pas contagieux par hasard ? Sinon j'appelle Émilie tout de suite !

-Ta gueule Rocco ! M'écriais-je avant de m'étrangler en toussant.

J'attrape la boîte de mouchoirs devant moi et me mouche avant de regarder mal Rocco. Je jette mon mouchoir alors qu'il prend un air sérieux.

-C'est les hormones c'est ça ?

-Je suis malade, pas enceinte bordel ! Les femmes enceintes vomissent, elles n'ont pas la grippe !

-Pourquoi tu m'agresse ? J'en sais rien moi !

-Et puis je ne peux pas t'aider pour mettre enceinte ta femme, j'ai pas de bite, du moins pas encore...

-Changes pas de sujet, t'es vraiment agressive, y'a quand même moyen que tu sois enceinte...

-Tu sais quoi ? J'ai mes règles. Si tu ne me crois pas, je peux te le prouver !

-T'es dégueulasse. Bon éloigne-toi de moi je ne veux pas de tes microbes.

-T'as raison va dans la cuisine me faire un chocolat chaud.

-Pourquoi je ferai ça ?

-Parce que tu ne veux pas la guerre et parce que tu as perdu au concours de piments.

-Va voir ailleurs si j'y suis, je me barre !

Et pour illustrer ses propos, il sort de la pièce en claquant des pieds. Je lâche un cri d'exaspération en me disant que ça aurait été plus facile de tomber malade à Dubaï. Quand j'étais malade, c'est le seul moment où ma mère prenait soin de moi. Quand j'ai eu dix-huit ans et que j'étais malade, elle passait ses journées dans mon appartement pour s'occuper de moi. Même si je n'étais pas sa fille chérie, je restais sa dernière fille. Ces moment-là étaient précieux pour moi, parce que c'était les seuls moments où elle me montrait qu'elle m'aimait tout de même.

Je prends un énième mouchoir en changeant de chaîne pour tomber sur une télé-réalité complètement stupide. Ça fera l'affaire, j'aime bien me moquer de ces filles superficielles qui n'ont rien dans le cerveau. Je lance mon mouchoir dans la poubelle et soupire longuement.

-Tu veux quelque chose Charlie ? M'interroge Eastwood en entrant dans la pièce quelques minutes plus tard.

-Non c'est bon, merci.

Il repart aussi vite qu'il était arrivé et j'envoie un message à mon groupe d'amis pour leur dire de m'appeler après leurs cours. Je m'ennuie tellement quand Émilie n'est pas là, je ne sais pas quoi faire pour m'occuper.

À ma surprise, Eastwood revient au bout d'une dizaine de minutes en me tendant une tasse fumante. Je souris et le remercie en la prenant et inspire profondément l'odeur du chocolat.

-Tu aurais pu me demander, tu sais ?

-Vous avez sûrement mieux à faire.

-Je ne suis pas descendu pour rien.

-Est-ce qu'ils proposent des cursus universitaire à domicile à Singapour ?

-Oui bien sûr, pourquoi ça ?

-J'aimerais bien reprendre là où je m'étais arrêtée à Dubaï, je faisais une licence d'économie.

-Mais tu n'as pas pris tes cours sur toi pour venir ici ?

-Tout est dans mon ordinateur et puis j'ai ma carte bancaire sur moi, je pourrais payer les frais de scolarité.

-Garde ton argent Charlie, je vais me renseigner pour que tu puisses avoir tes cours dès la semaine prochaine, quand tu seras rétablie. Est-ce que ça te va ?

-Oui merci ! Ça m'occupera un peu, je m'ennuie et puis j'adore l'économie.

-Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi. Rocco ne risque pas de t'aider.

-Oui j'ai remarqué, merci !

Il m'adresse un clin d'œil et repart dans son bureau. Quelques minutes plus tard, c'est Rocco qui refait son apparition en me regardant très mal.

-Tu le tiens par le bout de la queue ! S'écrie-t-il.

-De quoi tu parles toi ? Soupirais-je.

-Pourquoi tu ne repars pas chez toi ?

-Oh crois moi, j'aurais bien aimé, mais je ne peux pas.

-Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ?

-Je ne peux pas.

-Et pourquoi ? Tu fais comme chez toi, t'as Eastwood à ton service et maintenant tu reprends tes cours. Repars à Dubaï merde !

-Tu sais quoi ? Attends une minute.

Je pose ma tasse sur la table basse et retire mon plaid pour aller à l'étage, avec difficulté en raison de mes courbatures. J'attrape mon sac à dos avec lequel je suis venue ici, et enfile mes Doc Martens. Je retourne en bas et ouvre la porte en disant à l'autre imbécile de me suivre. J'avance dans la cour et avance vers le garage, mais un des hommes de Eastwood me barre le passage.

-Désolé Charlie, mais Eastwood a donné l'ordre de ne pas vous laisser entrer dans cette endroit. Il ne veut pas que vous montiez sur votre moto. Et il vous conseille de rester au chaud à l'intérieur.

Je me tourne vers Rocco et le regarde plus que mal.

-Maintenant dis-moi si je ne peux pas ou si je ne veux pas partir d'ici ! J'ai l'interdiction formelle de partir d'ici quand je veux ! Sans compter que si je m'approche de l'aéroport, je suis sûre de ne plus pouvoir sortir de la villa. Tu veux ma place ? Je te la laisse sans hésiter ! Si je pouvais, je serais à Dubaï depuis longtemps. Maintenant pousse-toi, je dois retourner dans la villa, parce que c'est le seul endroit où j'ai le droit de me trouver.

Je passe devant lui et le bouscule volontairement avec mon épaule, ce que je regrette aussitôt en raison de la douleur qui me prend. Je retourne dans la villa et enlève mes chaussures avant de m'enrouler de nouveau sous le plaid bien chaud en fourrure. Je récupère ma tasse et bois le contenu pour me réchauffer. Ce n'était pas la meilleure idée de sortir dehors sans veste alors que je suis déjà malade.

L'une des dames qui travaille discrètement dans la maison me rejoint et me tend une boîte de médicaments en souriant timidement. C'est celle qui prépare des délices en cuisine, une talentueuse cuisinière d'une trentaine d'années du nom de Maria. Elle a quitté le restaurant étoilé dans lequel elle travaillait pour venir au service de Eastwood, parce qu'elle préfère les conditions de travail qu'il lui impose. Eastwood respecte ses employés, même s'il ne les voit que rarement. Pour ma part, comme je passe beaucoup de temps à m'ennuyer, j'erre souvent dans les couloirs de la villa. Je suis déjà tombée sur les femmes de ménages, et j'ai déjà appris quelques astuces en cuisine avec Maria.

-Le médecin a dit de prendre un anti-douleurs toutes les quatre heures, me rappelle-t-elle. Vous pouvez en reprendre un pour vous sentir mieux.

-Merci beaucoup, souris-je. Je n'y pensais plus. Je ne pensais pas que vous étiez encore ici l'après-midi.

-Oh je suis chez moi l'après-midi, mais comme je viens de ramener les courses, j'ai pensé à vous faire ce petit rappel avant de partir. Bonne fin de journée Charlie !

-À vous aussi Maria, encore merci !

J'avale le cachet avec le reste de mon chocolat chaud puis m'allonge dans le canapé. Je crois que faire une sieste est plutôt une bonne occupation. En attendant que mes yeux ne se ferment, je repense à ma vie avant Singapour. J'aurais dû faire une autre course, je n'aurais jamais dû mettre un pied ici, je le regrette. J'ai perdu toute ma vie et toutes mes habitudes...

Queen of my Empire - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant