De tout mon être [𝐍𝐚𝐥𝐮]

49.

Lucy

DOUZIÈME MOIS

Jeudi 9 Août | 15h18 | près du parc de chez les Dragneel

Je souris quand je reçois un message de Lisanna me disant qu'elle est arrivée au skate-park.

Aujourd'hui nous avons prévu de nous voir pour faire du roller. C'était une idée de Lis' et bien que j'ai été surprise, ne m'attendant pas à ce qu'elle propose une telle activité, j'avoue que j'ai tout de suite été emballée !

Ça fait au moins dix ans que je ne suis pas montée sur des rollers ! Les miens n'étaient plus à ma taille mais heureusement pour moi, la benjamine des Strauss m'a assuré qu'elle pouvait me prêter une paire. Je ne sais pas combien elle a de paire de rollers mais ce que je sais c'est qu'elle aime en faire depuis toujours.

Je pouffe en me rappelant d'un souvenir de notre enfance. Une fois Lisanna avait débarqué avec ses patins tout neuf quand nous étions tous au parc pour nous amuser. À l'époque c'était une paire avec quatre roulettes et ils étaient bleu ciel, je me souviens que Sting voulait essayer mais Lis' a toujours refusé de lui prêter.

Après ça le blond a fait la tête pendant très longtemps et voir Lisanna s'amuser avec des rollers n'a pas arrangé sa crise de bouderie. Avec Grey et Erza on s'était longtemps moqué de lui, sa tête était en même temps très drôle.

Je n'en reviens pas de me souvenir d'un moment banal comme celui-ci, il m'est revenu si subitement que j'ai été dans un premier temps surprise de m'en rappeler aussi nettement. Or ce sont des moments précieux comme celui-ci qui me rendent heureuse et nostalgique. L'époque où nous étions tous des gamins me manquent et parfois, même très souvent j'aimerais m'y réincarner pour la revivre.

Ne plus être cette fille de dix-sept ans, indécise sur ses choix d'avenir, encore en pleine évolution et profondément déprimée ces derniers temps à cause de la séparation de sa bande d'amis. Non des fois j'aimerais juste être cette fillette de dix ans voulant jouer, rigoler, pleurer, se disputer avec ses amis, ne penser à rien d'autre qu'à l'instant présent.

Je lâche un soupir avant de secouer la tête pour chasser cette idée de la tête. Il faut que j'arrête de déprimer toutes les trente secondes pour un rien !

Je décide de répondre à mon amie que je suis en chemin, ce à quoi elle répond qu'elle m'attend. Sauf qu'en rangeant mon téléphone, je lève la tête et aperçois une personne dont je n'avais aucunement envie de croiser ! Je perds instantanément mon sourire, me fige sur place comme si je venais de percuter un mur et me décompose en le voyant approcher.

Léo est là, à quelques mètres devant moi, scotché sur son téléphone. Il ne m'a pas encore vu et avec un peu de chance il passera juste à côté de moi sans me remarquer, mais je ne préfère pas prendre de risques et risquer qu'il me voit. Alors que j'allais tourner les talons pour me cacher et attendre qu'il trace sa route pour pouvoir continuer la mienne, mon téléphone se met à sonner m'indiquant que je viens de recevoir un message.