Chapitre 7

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Harry oublia totalement la guerre dans la semaine qui suivit. Il ne pensa pas à Voldemort, à la prophétie ou à ce que le monde magique attendait de lui. Il ne se préoccupa pas des petites manigances de Dumbledore visant à le rendre docile, ni de Rogue qui l'observait comme un chaudron sur le point de déborder.

Toute son attention était entièrement concentrée sur un objectif : fuir Pansy Parkinson.

Ses amis le regardaient comme s'il était devenu fou, alors qu'il détalait régulièrement sans explications, ou disparaissait durant de longs moments. Mais ni Hermione ni Ron ne posèrent de questions, échaudés par le comportement distant de leur ami.
Il sentait parfois le regard perplexe de Hermione sur lui, mais il restait sans réaction, refusant d'avoir à s'expliquer. Il l'ignorait donc, creusant le fossé entre ses amis et lui.

Il sentait aussi le regard de Pansy sur lui — il s'était mis malgré lui à l'appeler par son prénom, surtout après avoir fait quelques rêves où elle le chauffait comme elle avait fait lors de leur conversation surprise — mais également celui de Drago Malefoy. Il n'aurait pas dû en être surpris puisqu'ils étaient amis.
Il s'attendait à ce que l'insupportable blondinet en profite pour se moquer de lui, ou pour l'humilier d'une façon ou d'une autre.

À la place, il le regardait comme s'il attendait de voir ses réactions, et parfois, Harry imaginait lire de l'espoir dans le regard gris qu'il connaissait bien.
Pansy le fixait dès qu'il entrait dans son champ de vision, comme si elle le jaugeait. Comme si elle était la chasseuse et lui la proie — ce qu'il était finalement.

La seconde fois où elle le coinça, il se trouva stupide d'avoir relâché son attention. À force de fuir sans arrêt sans qu'elle parte à sa poursuite, il s'était légèrement détendu. Il avait pensé qu'elle n'était peut-être pas si motivée qu'elle l'avait prétendu. Ou qu'elle s'était rendu compte qu'elle n'avait pas l'obligation de suivre les ordres idiots de son père.
Après tout, même si ses tuteurs n'étaient pas des modèles de bienveillance, il y avait probablement des limites à la cruauté humaine. Surtout que Pansy Parkinson était fille unique.

Aussi, il déambulait tranquillement dans le couloir, seul, lorsque — comme la première fois — il fut bousculé et poussé dans une salle de classe.

Il était probablement un peu long à la détente dans certains cas. Cette fois cependant, il comprit immédiatement que la Serpentard s'était décidée à passer à l'action, et il fit volte-face avec la ferme intention de fuir à toutes jambes. C'était loin d'être un comportement Gryffondor, mais après tout, le Choixpeau avait hésité à l'envoyer chez les vert et argent...

La porte claqua devant son nez et il déglutit en se retournant. Pansy l'observait avec un rictus moqueur, tournant sa baguette entre ses doigts.
— Potter... Où est passé ton courage légendaire de Gryffondor ?


Harry rougit brusquement, alors que ses rêves lui revenaient en mémoire au pire moment qui soit. Il essaya de se reprendre, refusant de la laisser le perturber comme elle l'avait fait la dernière fois.
— Parkinson... Je peux savoir à quoi tu joues ?


Elle gloussa en approchant lentement de lui, le regardant de la tête au pied avec une intensité qui donna des frissons au jeune homme. Il cligna des yeux et serra les poings, essayant de cacher l'effet qu'elle lui faisait à agir de cette façon.
Jamais personne ne l'avait regardé ainsi avant.

Il avait reçu des regards amicaux, admiratifs. Il avait droit à des jeunes filles le regardant avec des étoiles dans les yeux — un peu comme Ginny — qui juraient être amoureuses de lui. Il avait dû esquiver des potions d'amour, également.
Mais jamais personne ne l'avait regardé de cet air littéralement affamé, comme s'il était une friandise.


Il eut l'impression que la température montait dans la pièce, le faisant haleter et il essaya de penser à tout sauf la fille face à lui, dangereusement proche. Il se concentra sur le dernier cours de potions, sur les ingrédients nauséabonds qu'ils avaient eu à couper. Il pensa à la façon dont Rogue l'avait humilié une fois encore en cours de défense... Et l'effet fut immédiat et radical. Toute excitation disparut instantanément et il reprit le contrôle de ses sens et de son corps.

Si Pansy le nota, elle ne sembla pas vexée. Elle souriait, sûre d'elle et dangereusement séductrice.


Comme la dernière fois, elle tendit la main pour caresser du bout du doigt sa joue, elle retraça le contour de ses lèvres.

Harry la fixait, hypnotisé, découvrant que ses yeux étaient bleus avec des paillettes de vert, qu'elle avait une peau veloutée et sans imperfection. Il nota également que ses lèvres étaient pleines et brillaient, couvertes d'une couche légère de gloss.

Le cœur de Harry rata un battement lorsqu'il se rendit compte que ses pensées avaient dangereusement dérivé, puisqu'il se demandait si le gloss de sa camarade avait le même goût de fraise que la dernière fois.

Le sourire de Pansy s'agrandit, comme si elle savait ce qu'il pensait. Cependant, le doigt de la jeune fille glissa le long de sa mâchoire, jusqu'à son menton, et descendit encore, jusqu'à son torse.
Tranquillement, elle posa la paume de sa main à l'emplacement de son cœur, et elle murmura, amusée.
— Tu ne vas pas me rendre la tâche facile, n'est-ce pas ?

La réponse de Harry fut un gargouillis misérable, mais il ferma les yeux et prit une grande inspiration. C'était une erreur visiblement, puisque le parfum de Pansy lui monta à la tête.
Cependant, il était têtu et refusait de se laisser faire.
— Parkinson, tu n'es pas obligée de faire ça...

Elle s'approcha un peu plus, ses cheveux caressant sa joue, pour lui parler à l'oreille.
— N'importe quel garçon de cette école se serait laissé faire. N'importe qui aurait profité de l'occasion.
Harry cligna des yeux, désespérément, essayant de garder ses neurones fonctionnels. Il se mordit la lèvre et chuchota, n'étant pas vraiment certain de pouvoir faire confiance à sa voix.
— Je ne suis pas n'importe qui.

Elle gloussa joyeusement, et le son provoqua des frissons chez Harry. Toujours penchée contre lui, elle inspira, le reniflant, et cette idée fit courir une vague d'excitation dans son corps.

Chantage brûlantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant