Loin d'être apaisée par les paroles de Harry, Pansy eut une grimace colérique, ses yeux étincelèrent de rage et elle crispa ses doigts un peu plus sur le torse du jeune homme, s'approchant encore, presque torse contre torse, leurs souffles se mélangeant.L'adolescent haleta, et il regarda autour de lui avec une pointe de panique, avant de revenir sur Pansy, dangereusement proche, envahissant son espace vital. Il écarquilla les yeux, l'air d'un lapin pris dans les phares d'une voiture et pensa soudain que faire face à Voldemort avait l'air moins effrayant que d'être seul avec cette fille. Au moins, le mage noir avait l'avantage d'être prévisible en voulant le tuer à tout prix. Les intentions de Pansy Parkinson étaient bien moins claires.
Elle murmura, d'un ton faussement calme.
— Bien évidemment. Juste entre toi et moi, hein ? Comme ça, si tu changes d'avis, pas de risques pour toi... Le gentil sauveur aura fait de son mieux...Harry déglutit, et cligna furieusement des yeux, essayant de se rappeler qu'il était un Gryffondor et que Pansy était une adolescente de son âge, qu'elle n'était pas vraiment dangereuse. Elle était juste désespérée. Et inoffensive.
Il chuchota, ne faisant pas confiance à sa voix.
— Je ne comprends pas. Je...
Elle ricana, mauvaise, les yeux brillants de larmes de colère.
— Tu ne comprends pas quoi, Potter ?
— Si... Si je dis que... Que tu as fait ce qu'ils voulaient de toi, quel est le problème ?
Pansy s'écarta soudain de lui, reculant comme si elle s'était brûlée, et se frotta le visage nerveusement. Une expression perdue passa brièvement sur ses traits avant qu'elle ne reprenne le contrôle pour afficher son habituel air méprisant. Elle le détailla des pieds à la tête, lentement, lèvres pincées, puis elle cracha.
— Parce que tu es capable de cacher la vérité, Potter ? Tout Poudlard sait que tu es incapable de mentir ! Tu ne tiendras même pas dix secondes, la vérité s'affichera sur ton visage dès que tu sortiras d'ici...Harry grogna, oubliant à quel point la situation surréaliste le mettait mal à l'aise. Les mots de Pansy résonnaient désagréablement dans sa tête, faisant écho aux reproches incessants de Rogue, aux cours catastrophiques d'occlumentie... Et à la mort de Sirius. Il intervint sèchement, les poings serrés.
— Je suis parfaitement capable de...Mais Pansy le coupa avant qu'il ne termine, se moquant bien de son agitation.
— Bon sang, Potter ! Tout Poudlard savait que tu bavais sur Chang. Tout Poudlard sait que tu essaies d'échapper aux griffes de la fille Weasley sans vexer ton pote !Harry rougit, prêt à se défendre, mais elle reprit, avec un sourire cruel.
— Et tout Poudlard voit que tu te mets à l'écart de tes deux ombres depuis le désastre de votre petite fugue l'an passé. Le trio d'autrefois n'est plus si soudé, n'est-ce pas ?Cette fois, la colère coula en Harry et il l'accueillit avec soulagement. Il pouvait accepter que son béguin idiot pour Cho soit connu de tous — après tout, il avait conscience d'avoir été particulièrement maladroit — mais il refusait d'accepter d'être aussi transparent aux yeux de ses camarades.
L'idée même que ses secrets — tous ses secrets même les plus noirs — soient étalés sur la place publique le remplissait de crainte. Il devait déjà vivre avec les élucubrations de Skeeter, il ne voulait surtout pas imaginer que les conditions de sa vie chez les moldus soient un jour révélées...Il raffermit sa prise sur sa baguette, sans pour autant la brandir vers Pansy, et il se redressa, ses yeux vert flamboyant. Il avait parfaitement conscience qu'ils jouaient un étrange ballet, prenant tour à tour l'avantage sur l'autre.
S'il avait été surpris par l'attaque frontale de la Serpentard, il ne voulait pas perdre ce duel insolite. Il plissa les yeux, la fixant pour observer chacune de ses réactions.
— Qui te dit que ce n'est pas volontaire, Parkinson ? Toi, tu joues bien la peste follement éprise de Malefoy, non ? À moins que ça ne soit vraiment toi, cette cruche prête à tout pour le blondinet ?Elle fronça le nez, et haussa les épaules. Elle semblait plutôt amusée, et sa réaction surprit Harry. Elle gloussa soudain en s'en rendant compte et lui adressa un clin d'œil.
— Personne ne se méfie de la fille superficielle, Potter. Celle qui glousse comme une dinde, qui se pend au bras du beau gosse et qui bat des cils en ayant l'air stupide. Personne ne fait attention à moi, parce que je n'ai pas l'air... intelligente. Tout le monde remarque ta copine Granger, parce qu'elle sait faire fonctionner sa cervelle, non ?Pansy marqua une pause, l'air presque triomphant, et elle reprit d'une voix plus posée.
— Personne ne fait vraiment attention à moi. Ils parlent devant moi, comme si je n'étais pas là, parce qu'ils n'imaginent pas que je puisse penser par moi-même. Ils ne voient qu'une groupie de Drago, sa petite poupée, sa marionnette... Tu n'imagines pas tout ce que je peux entendre, tout ce que je peux découvrir...
D'un coup, Harry la vit autrement. Lui aussi était tombé dans le piège, il l'avait sous-estimé. Il avait pensé qu'elle était légèrement stupide, oubliant les qualités premières de la maison Serpentard. Elle dut voir son changement de regard puisqu'elle ricana.
— Toi aussi, tu m'as sous-estimé... Tu as eu pitié de la pauvre Pansy, mais tu n'as jamais pensé que je puisse être déterminée à me débrouiller moi-même. À me sauver seule. Je n'ai pas besoin d'un sauveur ou d'un héros, Potter, je suis parfaitement apte à prendre soin de moi !Vexé, Harry grogna.
— Et Malefoy ? Il a pitié de toi, lui aussi ? Tu gagnes quoi à jouer sa potiche ?Pansy gloussa de nouveau, et elle avait l'air soudain bien plus dangereuse.
— Drago est mon ami. Mon meilleur ami. Il est probablement le seul à savoir qui je suis réellement, et il sait ce qu'il y a à tirer du rôle que je joue. Tu crois qu'il n'a pas d'intérêt à me laisser agir de cette façon ?Ils se dévisagèrent un long moment. Puis Harry soupira, vaincu.
— Qu'est-ce que tu attends de moi, Parkinson ? Si tu me dis tout ça, je suppose que c'est parce que tu as une idée derrière la tête ?
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Chantage brûlant
أدب الهواةHarry Potter connaissait les responsabilités qui pesaient sur ses épaules, et il était déterminé à faire de son mieux. Habitué à se débrouiller, il ne s'attendait pas à trouver une aide inattendue et surprenante sur sa route, pas plus qu'il n'imagin...