Chantage brûlant

Chapitre 30

Pansy rejoignit Drago et rougit légèrement en notant son regard fixé sur elle. Il soupira lorsqu'elle fut près de lui.
— Potter sait que ce n'est que...
La jeune fille lui jeta un regard noir, le faisant taire et ignora le pincement douloureux dans son cœur à l'idée que tout n'était qu'une comédie. Face à son air buté, son ami souffla doucement.
— Ça va trop loin, Pansy. Bien trop loin.

Cette fois, la colère la submergea et elle se tourna vers son ami, sourcils froncés. Elle montra discrètement son bras gauche et cracha.
— Trop loin ? Tu veux vraiment aborder le sujet de celui d'entre nous qui va trop loin ?

Drago cligna des yeux et l'attrapa par le poignet, tout en vérifiant que personne ne se tenait dans le couloir. Il fronça les sourcils.
— À quoi tu joues, Pans' ?

Elle montra férocement les dents et se dégagea, avant d'entrer dans leur salle commune sans un mot de plus, les yeux brillants de larmes contenues. Elle passa comme une furie et entra dans son dortoir, sans se soucier des regards curieux de ses camarades.
Elle entendit Drago l'appeler d'un ton colérique, mais elle ne ralentit pas et souffla lorsqu'elle fut dans son lit, derrière ses rideaux tirés.

Elle entendit Daphné l'appeler inquiète, mais elle ne répondit pas. Les larmes coulaient sur ses joues, et elle se frottait le visage avec rage, se trouvant stupide de réagir aussi violemment. Elle renifla bruyamment, mais se figea en entendant Daphné murmurer.
— Pansy ? Si Potter te rend... heureuse, tu ne devrais pas écouter Drago...

Elle essuya ses joues brusquement et ouvrit ses rideaux pour fixer son amie avec les yeux plissés, suspicieuse. Elle cracha, agacée.
— De quoi tu parles ?
Daphné ricana, pas vraiment impressionnée.
— Entrée dramatique et cris de Drago. Pas besoin d'être un génie pour comprendre que vous avez eu une dispute. Quant au sujet... Tu n'es pas vraiment discrète avec Potter et ce n'est pas un secret que Drago ne le supporte pas...

Pansy roula des yeux, mais elle eut un léger sourire.
— Tu es une insupportable commère...
Daphné haussa les épaules et eut un sourire amusé.
— Et donc, Potter, hein ? Il a l'air plutôt... attentionné.

Pansy croisa les bras sur sa poitrine, sourcils froncés.
— Oui et ?
Daphné rit doucement à sa réaction de jalousie, et haussa les épaules avec un petit clin d'œil.
— Accroche-toi à lui pour échapper à... enfin... je suppose que ton père est comme le mien, prêt à te marier pour gagner du pouvoir ?

Quelque chose dut se lire sur son visage parce que Daphné lui jeta un regard empli de compassion. Pansy s'allongea sur son lit, tournant le dos à son amie, refusant d'avoir ce genre de conversation. Pas avec l'ultimatum lancé par ses parents. Daphné comprit le message et n'insista pas, posant juste une main sur son épaule, et lâcha le rideau de son lit qui la coupa du reste de la chambre.

Les yeux dans le vague, Pansy soupira. Elle décida qu'elle était encore fatiguée et qu'elle pouvait aussi bien se coucher immédiatement. Elle rabattit sa couette sur elle, avec un soupir, et en fermant les yeux, blottie dans un cocon de chaleur, elle pouvait presque imaginer qu'elle était près de Harry. En sécurité dans ses bras.

*

Harry n'attendit pas la réaction de Rogue pour quitter son bureau. Il parcourut les couloirs de Poudlard à pas lents, pensif, se sentant d'une humeur étrange.
Il arrivait presque à la tour Gryffondor quand il entendit Malefoy l'appeler.
— Potter !

Il soupira et se tourna vers lui. Le ton était clairement hostile, et en le voyant approcher à grands pas, il fronça les sourcils alors qu'une vague d'inquiétude pour Pansy le submergeait.
Il n'eut pas le temps de poser la moindre question cependant, puisque Drago le bouscula dans un couloir désert à proximité.

Ils étaient assez loin de tout passage pour avoir une conversation discrète tant qu'ils ne se hurlaient pas dessus et Harry attaqua directement, chuchotant avec précipitation.
— Pansy va bien ?

Une partie de la colère du blond sembla s'évaporer et il grogna, fusillant juste Harry du regard.
— Tous les deux... vous jouez un jeu dangereux ! Bon sang, à vous regarder on croirait que vous êtes fous l'un de l'autre !

Le visage de Harry se ferma et il détourna le regard.
— Et alors ? L'illusion est parfaite, non ?
Drago grogna.
— Bien évidemment. L'illusion. J'ai vu comment tu l'as embrassée ! J'ai vu aussi comment elle te tenait. Ce n'est... Bon sang... Tu as conscience que tu vas lui briser le cœur ?

Harry sursauta brusquement et dévisagea Drago, l'air surpris.
— Lui... De quoi tu parles, Malefoy ?
Le Serpentard montra les dents, agacé.
— Ton illusion... Quand elle se terminera, Pansy aura le cœur brisé ! Parce qu'elle va s'attacher à toi, stupide Gryffondor, et quand tu lui tourneras le dos pour rejoindre tes chers amis, ça sera moi qui devrai la consoler !

La magie de Harry s'agita et il bouscula Malefoy, ses yeux assombris par la colère.
— Je ne vais pas lui tourner le dos ! Je n'abandonne pas mes amis, Malefoy ! Je ne vais pas...

Drago sembla surpris et il se calma, alors qu'il plissait les yeux et dévisageait Harry attentivement.
— Potter. Qu'est-ce qui se passe exactement avec Pansy ?
Harry rougit légèrement, mais leva le menton en signe de défi.
— Rien qui ne te concerne.

Ils se fixèrent un long moment des yeux, puis Drago grogna même si un léger rictus jouait sur ses lèvres.
— Tu es aussi buté qu'elle...
Le Serpentard allait partir, visiblement agacé, mais Harry le retint par le poignet, tête baissée. Il se mordillait la lèvre et lorsqu'il prit la parole, ses mots étaient presque inaudibles. Avec beaucoup d'hésitations, il finit par s'expliquer.
— J'apprécie que... Que tu t'inquiètes pour elle et je comprends. Je veux dire si c'était Hermione dans ce cas je... Je pense que... Je serais aussi protecteur que toi. Mais je te jure Malefoy, je ne compte pas lui faire du mal. Ni maintenant ni plus tard. Je... Je ne dis pas qu'elle est mon amie pour la flatter ou pour avoir... peu importe. Je le pense sincèrement, elle est mon amie et je veux la protéger. Si je pouvais la tenir loin de tout ça...

Drago plissa les yeux et secoua lentement la tête, soudain plus détendu.
— Merde Potter. Tu en pinces pour elle, pas vrai ? Elle va t'arracher la tête.
Harry grimaça et rougit un peu plus, mais il haussa les épaules d'un air indifférent.
— Je ne vois pas de quoi tu parles. Pansy est une amie proche. Avec qui j'aime passer du temps.