Chapitre 17

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Profitant de l'étreinte agréable, Harry laissa échapper un rire incrédule.
— D'accord, Pansy, je ne dirais jamais que tu es faible.
Pansy renifla contre sa poitrine, sans s'écarter de lui et elle marmonna agacée.
— Mais tu veux absolument me protéger.


Harry la serra un peu plus contre lui, avant de soupirer.
— Oui. Mais pas parce que je pense que tu n'es pas capable de... te débrouiller. Pansy, je ne pensais pas que... enfin tous les deux... Je t'apprécie vraiment. Et je protège mes amis.

Elle marqua une légère hésitation.
— Tu me vois comme une amie ?
Harry eut un rire grave, et la jeune fille ferma les yeux, attendant sa réponse le cœur battant.
— Bien sûr. C'est... Enfin, je ne fais pas... ça avec mes amis habituellement, mais... c'est... Peu importe. Tu es désormais une amie.


Pansy resta un instant silencieuse, sous le choc. Harry reprit la parole, en lui caressant le dos avec une douceur qui lui serra la gorge.
— Et avant que tu ne penses que... c'est pour continuer ces agréables moments entre nous... je ne changerai pas d'avis même si tu préfères t'écarter de moi. Tu n'as pas à faire quelque chose que tu ne veux pas, tu sais ?


La jeune fille ricana, reprenant le contrôle de ses réactions, et caressa le torse de Harry avec douceur.
— Encore une fois, as-tu l'impression que je me force ?
Il y eut un long silence, et elle devina que Harry rougissait brusquement. Il murmura finalement sa réponse, d'une voix étranglée.
— Non.


Elle claqua la langue, satisfaite, et se redressa. Comme elle l'avait deviné, il était écarlate, et ses yeux brillaient d'un éclat inhabituel. Elle claqua un bref baiser sur ses lèvres, et fut surprise quand Harry la retint pour approfondir le baiser.
Elle s'éloigna finalement, essoufflée et souriante.
— Tu apprends vite...

Ils échangèrent un sourire, et Pansy s'écarta, regrettant immédiatement leur étreinte. Elle lui adressa un clin d'œil complice.
— À plus tard, beau brun...

Le rire de Harry l'accompagna alors qu'elle se faufilait hors de la pièce.


*

Sans surprise, Drago l'attendait près de la salle de leur prochain cours, bras croisés, l'air indifférent. Cependant, Pansy nota son coup d'œil inquiet et elle lui sourit.
Il fronça aussitôt les sourcils, et fronça le nez.
— Tu t'es battue, Pans' ?

Elle rougit immédiatement, et passa une main nerveuse dans ses cheveux pour se recoiffer, tout en jetant un bref coup d'œil sur sa tenue pour s'assurer qu'elle n'était pas trop en désordre. Le sourire moqueur de son meilleur ami la fit grogner et elle le bouscula brutalement avec un regard noir.
Drago ricana et marmonna, avec une grimace étrange.
— Inutile de te demander avec qui tu étais...


Elle haussa sèchement les épaules, sans répondre.

*

Harry resta un long moment seul. Il était déjà très en retard en divination, et il se moquait bien de manquer le cours. Il soupira en se frottant le visage, souriant malgré lui en sentant le goût du gloss de Pansy.

Il avait conscience que c'était une relation étrange, bien loin de ce qu'il avait pu imaginer un jour, mais étrangement, il n'était pas mal à l'aise avec Pansy Parkinson. Il apprenait à l'apprécier, peu à peu, surtout depuis qu'il avait découvert qu'elle n'était pas la peste qu'elle montrait depuis la première année.


Avec un soupir, il sortit finalement de sa cachette pour rejoindre le cours de métamorphose. S'il manquait un cours avec MacGonagall, il aurait vraiment des ennuis et il préférait ne pas se mettre à dos sa tête de maison...
Il s'assura d'être correctement vêtu, et se passa nerveusement la main dans les cheveux avant de rejoindre la salle de cours.

Manque de chance pour lui, MacGonagall était déjà présente et elle fronça les sourcils en le voyant arriver seul.
— Monsieur Potter ? Vous n'aviez pas cours ?


Harry rougit, pris en faute, et baissa la tête.
— Si madame.
L'Écossaise pinça les lèvres et croisa les bras, l'air sévère.
— Et vous n'y êtes pas allé parce que...

Harry hésita un bref instant. Puis il haussa les épaules et avoua une demi-vérité.
— J'en ai assez d'aller en divination et de me voir prédire ma mort à chaque fois. Il y a assez de...
Il s'interrompit brusquement, refusant de parler des soirées en compagnie de Dumbledore pour découvrir l'enfance de Voldemort, mais sa professeure devait être au courant de quelque chose puisqu'elle se radoucit aussitôt. Une lueur de pitié passa dans ses yeux et elle soupira.
— Je ne dirais rien pour cette fois, et je dirais à Sybille de ne pas... évoquer ce genre de chose dans son cours. Cependant, j'espère que vous ne comptez pas manquer d'autres cours, monsieur Potter.

Harry garda la tête baissée, pensant qu'il manquerait sans hésiter une journée de cours pour la passer en compagnie de Pansy Parkinson. Ce n'était cependant pas une réponse adéquate à donner et il marmonna des excuses.
— Je suis désolé, madame. Ça ne se reproduira pas.

McGonagall soupira et posa la main sur son épaule, puis elle se reprit et le poussa gentiment dans la salle de cours.
— Allez donc vous installer et profitez-en pour relire le dernier chapitre étudié, jeune homme.


Harry entra en traînant presque des pieds, mais ne protesta pas. Il s'installa et sortit son livre de cours, sous le regard implacable de sa directrice de maison. Il s'obligea à se concentrer, et il se plongea dans sa lecture, déterminé à ne pas trop attirer l'attention.


*

Au dîner le soir même, Harry était agacé. Il n'avait pas recroisé Pansy de la journée malgré ses efforts, mais en plus Ginny avait commencé à le suivre de près, et à vouloir sans cesse son attention. Il en avait assez de la repousser, et il s'agaçait de plus en plus de son entêtement.

En voyant Dumbledore se lever, il repoussa son assiette, après y avoir à peine touché. Lorsque Ginny s'agrippa à son bras, il la repoussa brutalement, avec un grognement furieux, ignorant les regards surpris autour d'eux.
— Laisse-moi tranquille, Ginny ! J'en ai assez de te voir me coller de cette façon !
— Mais...
— Mais quoi ? Je ne vois pas ce que tu espères ! Nous ne sommes même pas amis !

Ginny eut un mouvement de recul choqué, et elle le regarda les yeux pleins de larmes. Mais Harry ne s'attendrit pas, ignorant les regards emplis de reproches de ses camarades. Il quitta la table et sortit de la Grande Salle, sans un regard en arrière, d'un pas décidé.

Chantage brûlantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant