Chapitre 49

423 60 4
                                    


Face à l'air confus de Pansy, Harry fronça les sourcils. Il lui caressa la joue, avec douceur. Puis, il eut un sourire malicieux, sans cesser de la toucher, et murmura en réprimant un rire.
— Tu sais que je suis têtu, hein ? Malefoy a dû te le dire, je suis sûr...

Bien que déstabilisée par le changement brusque de sujet, Pansy se reprit et hocha la tête, avant de répondre avec un sourire triste.
— Le dire ? Il a hurlé et pesté après toi ! Je crois qu'il a pris toute notre année à témoin pour s'en plaindre...


Harry lui adressa un clin d'œil, et lâcha, d'un ton nonchalant.
— Alors tu dois te douter que je vais tout faire pour que tu me croies. Je vais te répéter encore et encore à quel point je suis tombé amoureux de toi, pas parce que nous avons... fait l'amour, mais juste parce que c'est toi.

Pansy secoua la tête, perdue.
— Mais...

Cependant, Harry la prit dans ses bras.
— Chut... Viens-là. On en reparlera. Mais je ne vais pas te laisser, Pansy. Tu ne pourras pas m'empêcher de te protéger, de tout faire pour que tu sois heureuse.


Pansy hoqueta, et se laissa aller contre Harry, refusant de se battre. Elle doutait encore, mais dans son cœur, l'espoir étouffait tout le reste. Malgré elle, elle se prit à imaginer ce qui se passerait si...


*

La fin de journée arriva à une vitesse folle. Harry surveillait du coin de l'œil la carte du Maraudeur, pour s'assurer que rien d'étrange ne se produisait à l'extérieur de leur petit nid, tout en câlinant Pansy.
Le jeune homme avait rapidement compris qu'elle avait eu une enfance aussi traumatisante que la sienne... Lui pensait encore parfois être un monstre trop inutile pour réussir à battre Voldemort, cadeau de son oncle, malgré les efforts de ses amis pour lui redonner confiance en lui. Pansy restait persuadée que personne ne pourrait l'aimer réellement.


Il la garda contre lui, espérant lui montrer à quel point elle lui était précieuse, se perdant parfois dans ses pensées, particulièrement nerveux à l'approche du combat final. Celui dont dépendait la survie du monde magique, mais surtout, la survie de ses amis. De ceux qu'il aimait.

Ils attendirent tous les deux l'heure à laquelle tous les étudiants seraient dans la Grande Salle, surveillant les couloirs à l'aide de la carte du Maraudeur.
Alors que Pansy tendait la main vers la porte, Harry la retint en se mordillant la lèvre. Face au regard vert lumineux, elle rougit légèrement.

Il l'attira à lui pour un baiser passionné qui la laissa haletante et les pupilles dilatées, avant de la serre contre lui avec une tendresse désarmante. Sans un mot, il prit sa main et l'entraîna à sa suite, surveillant sa carte, tout en lui jetant de temps à autre des regards inquiets.

Pansy fit mine de ne pas s'en rendre compte, n'arrivant pas à croire que Harry puisse réellement l'aimer comme il le disait. Elle se perdait dans ses pensées, essayant de comprendre, oubliant complètement qu'ils allaient d'ici peu faire face à Voldemort et risquer leurs vies.

*

Harry traîna Pansy à sa suite à travers Poudlard, le cœur battant. Fort heureusement, les portes de la Grande Salle étaient fermées, et il accéléra, la jeune fille le suivant sans une protestation, avant de se détendre une fois dans le parc. Ils ne ralentirent qu'en approchant du Saule Cogneur et Harry ne fut pas vraiment surpris de découvrir que Malefoy était présent, l'air agité.

En les voyant, il se précipita vers eux, mais il fronça aussitôt les sourcils face à l'expression perdue de Pansy et à son manque de réaction. Il jeta un regard furibond à Harry et l'attira un peu à l'écart.
— Bon sang, Potter ! Qu'est-ce que lui a fait ?

Harry soupira, et lança un coup d'œil en direction de Pansy. Il secoua la tête.
— Elle pensait que j'allais l'abandonner.
Le blond croisa les bras sur sa poitrine, moins en colère, et eut un rictus moqueur.
— Et elle ne t'a pas cru quand tu lui as juré le contraire.
— Elle pense que je ne l'aime pas vraiment. Que c'est juste une impression parce que nous avons...

Harry ne termina pas sa phrase, mais il prit une teinte pourpre et Drago secoua la tête en marmonnant, abandonnant le Survivant pour rejoindre sa meilleure amie.

*

Pansy l'accueillit avec un sourire un peu forcé et il se pencha vers elle.
— Pans' ? Tu vas bien ?
Elle hocha la tête, mais il roula des yeux et prit un ton faussement menaçant.
— Qu'est-ce que Potter t'a fait ? Je te jure je vais le réduire en miettes !

À sa grande satisfaction, Pansy cligna des yeux et s'affola immédiatement, lui agrippant le bras.
— Arrête ! Il n'a rien fait !
Cependant, il continua, décidé à la sortir de son mutisme.
— Ne le protège pas ! Tu passes la fin d'après-midi avec lui, et tu es... totalement amorphe !

Pansy resserra sa prise sur son bras, et regarda autour d'eux, vérifiant que personne n'écoutait. Harry était un peu à distance, leur tournant le dos comme pour les laisser discuter tranquillement. Elle souffla et murmura, incertaine.
— Il m'a dit qu'il m'aimait.

Drago ne put s'empêcher d'être surpris et il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, en direction de Potter. Il siffla doucement entre ses dents avec un sourire moqueur.
— Et bien... si je m'attendais à ça de Saint Potty...

Pansy secoua la tête et objecta.
— Mais...
Son ami l'interrompit cependant immédiatement, avec un sourire, lui posant les mains sur les épaules, et la fixant droit dans les yeux.
— Pans'. Potter est incapable de mentir. Tu le sais parfaitement. Tu te souviens ? Il... Est un Gryffondor qui fonce dans le tas, et qui parle sans réfléchir.

La jeune femme mordilla sa lèvre, avant de souffler, visiblement déchirée entre son envie de le croire et sa crainte d'être blessée.
— Je ne comprends pas comment il peut... m'aimer. Après toute cette histoire, je croyais que...

Drago l'attira dans ses bras et lui frotta le dos.
— Il a juste vu à quel point tu étais une femme forte et déterminée, il a appris à te connaître. Sur ce point, tu peux lui faire confiance, Pansy, il est incapable de mentir sur quelque chose d'aussi important. J'ai vu comment il te regarde... Bon sang, quand tu es tombée dans les escaliers, il aurait pu détruire Poudlard pierre par pierre pour te sauver... Tu as le droit d'être heureuse.

Chantage brûlantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant