Chapitre 40

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Lorsqu'ils frissonnèrent de froid, ils échangèrent un long regard avant se séparer à regret. Harry caressa la joue de Pansy, les yeux brillants.
— Ça va ?
Elle gloussa immédiatement, agrippant sa main pour nouer leurs doigts.
— À merveille. Et toi ?

Il lui offrit un sourire lumineux pour toute réponse et se pencha vers elle pour un baiser tendre. Puis, il sortit de l'eau, et Pansy l'admira un instant. Bien qu'un peu trop mince, Harry était musclé et avait la peau dorée. Il s'entoura rapidement de sa serviette, rougissant sous son regard, attendrissant de maladresse. Puis, il prit sa serviette à elle, et la déploya, l'invitant à le rejoindre.


Pansy sortit de l'eau lentement, se dévoilant à Harry avec un regard de défi masquant à quel point elle était mal à l'aise d'être nue face à lui. Il sembla fasciné et lorsqu'il drapa sa serviette autour d'elle, il en profita pour caresser doucement ses courbes, la fixant avec une intensité qui la fit frémir.


Ils s'habillèrent tranquillement, se frôlant, leurs regards s'accrochant parfois. Lorsque Pansy passa son chemisier, Harry, torse nu, venant juste d'enfiler son pantalon qui n'était pas boutonné, s'approcha d'elle et l'embrassa avidement, avant de fermer chaque bouton, un par un, touchant sa peau avec délicatesse.

Pansy ne le quitta pas des yeux, émue par sa douceur. Lorsqu'il eut terminé, ils s'embrassèrent une fois de plus, et Pansy s'écarta pour refermer son pantalon. Elle lui sourit et il la serra contre lui.

Après qu'il eut mit sa propre chemise, elle noua sa cravate autour de son cou, caressant l'accessoire rouge et or. Autrefois, elle vouait une haine sans nom à cette maison et elle n'hésitait pas à critiquer tous ses camarades portant ces couleurs. Désormais... elle se rendait compte que l'appartenance aux maisons n'était pas si importante.
Harry Potter était peut-être un Gryffondor, mais il était tout ce qu'elle voulait.

Elle eut une brève pensée pour Drago, aux remarques que son ami lui avait faites, la mettant en garde. Elle n'aurait pas dû s'attacher au Survivant, alors qu'elle était une fille de Mangemort. Mais il était impossible de ne pas aimer Harry.

Une fois habillés, ils s'enlacèrent une fois de plus, répugnant à se séparer. Ils n'avaient pas prononcé un mot, il n'y avait rien à dire. Leurs gestes parlaient pour eux, et Pansy se gorgeait de cette tendresse qu'elle n'avait jamais connue.


*


Harry avait l'impression de ne jamais s'être senti aussi bien. Tous ses soucis s'étaient dilués et il ne pouvait s'empêcher d'effleurer Pansy comme pour s'assurer que ce n'était pas un rêve de plus.
Il en avait fait des rêves érotiques dans lesquels elle avait le premier rôle. Cependant, aucun n'avait eu l'intensité de ce moment.

Ils avaient peut-être hésité, ils avaient peut-être été maladroits, mais ça resterait probablement le moment le plus important de sa vie. En cet instant, il évoluait dans une bulle de bonheur, et il était certain de pouvoir produire le patronus le plus brillant qu'il ait jamais réussi à invoquer... et ce pour les années à venir.

Pansy restait silencieuse elle aussi, le regard rêveur et une expression douce sur son visage, bien loin de son air revêche habituel. Il aimait la voir ainsi et il la trouvait magnifique. Quelque part, il était heureux d'être le seul à la voir ainsi, aussi belle, uniquement pour lui.

Il se jura de la protéger, quel qu'en soit le prix. En peu de temps, elle était devenue la personne la plus importante de sa vie, son point d'ancrage. C'était vers elle qu'il se tournait quand il avait besoin de parler, quand il avait besoin de réconfort...


Après une dernière étreinte, ils se séparèrent à regret, mais Harry garda la main de Pansy dans la sienne. Il lui sourit amoureusement, appréciait le rougissement léger de ses joues.
— Je te raccompagne.

Elle roula des yeux, prête à protester, mais il la fit taire d'un baiser et elle abdiqua avec un sourire. Harry lui fit un clin d'œil, et murmura, charmeur.
— Laisse-moi profiter encore un peu de ta présence...

Elle rougit un peu plus malgré elle et ôta le sort qu'elle avait placé sur la porte lorsqu'elle était arrivée. En sortant de la pièce, ils furent surpris de découvrir Drago les attendant, mortellement pâle.

Aussitôt, Harry se tendit et sa bulle de bonheur explosa. Il attira Pansy contre lui immédiatement, passant le bras autour de sa taille, prêt à entendre la mauvaise nouvelle.


Drago les invectiva furieux.
— Ça fait une éternité que j'attends ! Bon sang, il vous faut combien de temps pour prendre un fichu bain tous les deux ?
Harry prit une teinte aubergine, mais le Serpentard ne sembla pas s'en rendre compte, bien trop agité. Il les entraîna dans un couloir adjacent, et vérifia qu'ils étaient seuls, toujours aussi nerveux.

Puis, il sortit un morceau de parchemin froissé de sa poche et le serra dans sa main. D'une voix blanche, il annonça.
— J'ai reçu des instructions.


Harry cligna des yeux et serra un peu plus fort Pansy. Celle-ci tituba et ferma les yeux, vidant son visage de toute expression, comme résignée, comprenant immédiatement que tout venait d'exploser autour d'eux et que ses moments de bonheur allaient devoir prendre fin plus tôt que prévu.

Drago ferma les yeux et secoua la tête.
— Quelqu'un a... a dit que Pansy avait... s'était rapproché de toi, Potter. Il veut...

Le blond hoqueta et tendit le parchemin à Harry. Ce dernier le déplia et en prit connaissance, en même temps que Pansy.
Les ordres étaient clairs. Drago devait terminer la réparation de l'armoire pour le week-end à venir, et amener Pansy dans la salle sur demande. Celle-ci serait alors livrée au Mage Noir qui déciderait de son destin. Le prétexte était que sa disparition affaiblirait Harry Potter, et le jeune homme prit conscience que c'était le cas.


Harry grogna, furieux.
— Hors de question !

*

Pansy soupira, comme anesthésiée. Elle déglutit nerveusement et hocha la tête.
— D'accord.

Elle sentit Harry se tendre contre elle, et il la dévisagea, incrédule. Il murmura.
— Quoi ?
Elle leva la tête vers lui, le détaillant, se gorgeant de son image, retenant chaque détail de son visage. Elle eut un sourire triste et leva la main pour lui caresser la joue, puis elle soupira avec résignation.
— On sait tous les deux que... qu'on doit gagner du temps Harry. Que... Si on agit maintenant... On pensait que ce serait à la fin de l'année.
— Pansy...

Le ton de Harry se fit suppliant, mais elle refusa de croiser son regard. Elle murmura, doucement, essayant de ne pas pleurer, de ne pas paniquer.
— On savait qu'on avait peu de temps. Qu'il y aurait un moment où... tout se terminerait. Je t'ai dit que je te ferais gagner du temps, Harry. Ça ira...

Chantage brûlantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant