Chapitre 54

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Si Harry s'empourpra violemment, Pansy resta collée à lui en fixant son ami avec un regard de défi. Le Serpentard roula des yeux, excédé, et croisa les bras sur sa poitrine, visiblement prêt à entamer une dispute avec sa camarade de maison.
Le Gryffondor soupira et intervint rapidement, décidé à désamorcer la situation.
— Malefoy ? Il y a un problème ?


Aussitôt, Malefoy sembla se ratatiner sur lui-même, évitant leurs regards et Harry comprit. Il sentit ses entrailles se geler, mais il resta de marbre, serrant juste Pansy un peu plus fort. Elle se tortilla sur lui, les sourcils froncés face à sa réaction.
Cependant, Harry resta de glace et murmura, résigné.
— Quand ?


Drago blêmit et serra les poings. Pansy hoqueta, comprenant soudain, et elle agrippa l'épaule de Harry, soudain pâle. Elle aurait aimé faire taire son ami, l'empêcher de briser la bulle de bonheur dans laquelle elle se trouvait.
Drago souffla.
— Ce n'est plus qu'une question de minutes. Severus est... il m'a dit de vous ramener au château discrètement et il est parti chercher les renforts.

Harry hocha la tête, calmement.
— Allons-y alors. Je suis prêt.


Pansy secoua la tête, effarée.
— Non ! Harry... c'est... c'est trop tôt ! On...
Il attrapa ses joues pour la fixer, avec un sourire triste. Puis, il l'embrassa avec douceur.
— Il le faut. Tu n'es pas obligée de venir, Pansy. Tu peux rester ici, à l'abri...
— N'imagine même pas m'écarter, Harry Potter. Je viendrais, que tu le veuilles ou non.


Harry sourit tendrement en réponse à son ton vindicatif, mais ses yeux étaient pleins d'inquiétude. Pansy se releva, le libérant, et il se mit debout à son tour, échangeant un long regard avec Drago. Il y eut un instant de compréhension mutuelle et Harry se détendit, hochant la tête. Il savait que le Serpentard protégerait Pansy, qu'il l'empêcherait de faire quelque chose de stupide si jamais quelque chose devait lui arriver.

Le Gryffondor se redressa et il prit une expression décidée. Il allait faire face à son destin, plus rapidement qu'il ne l'imaginait, mais il était prêt.
Il enlaça ses doigts à ceux de Pansy, lui réservant un sourire tendre, caressant de son pouce le dos de sa main. Puis, il prit la tête de leur étrange groupe et ils quittèrent la cabane hurlante.

Le parc de Poudlard était désert et ils avancèrent d'un bon pas jusqu'aux portes du château. Drago entra le premier, avant de leur faire signe que la voie était libre. Visiblement, tout le monde était en cours et personne ne traînait dans les couloirs.

Pour autant, ils ne s'arrêtèrent pas, marchant silencieusement d'un pas vif, craignant de croiser Dumbledore. Ils arrivèrent au septième étage sans encombre et Harry se détendit légèrement.

Les trois adolescents arrivèrent face à la tapisserie de Barnabas le follet. Il y avait déjà un groupe de présent, baguettes en main. Harry souffla doucement en croisant le regard de Rémus Lupin. Il craignait d'être rejeté, n'oubliant pas qu'il avait causé la mort de Sirius.

Pansy nota son trouble et vit l'échange de regards avec Lupin. Se souvenant que leur ancien professeur avait été ami avec les parents et le parrain de Harry, elle lâcha la main de Harry et le poussa doucement en chuchotant.
— Va lui parler, Harry.
Le jeune homme lui lança un regard reconnaissant, ses yeux vert brillant comme jamais, et il déposa un léger baiser sur ses lèvres avant d'avancer, l'air gauche et maladroit.

Rémus le laissa avancer, l'attendant calmement.
— Bonjour Professeur Lupin.
Le loup-garou sourit avant de secouer la tête.
— Appelle-moi Rémus, Harry. Je te l'ai déjà dit. Tu vas bien ?

Les larmes montèrent aux yeux de Harry et il baissa la tête.
— Je suis tellement désolé Rémus. Je...
Mais l'ancien professeur le coupa.
— Oh Harry...
Son ton était affectueux et il avança pour prendre le jeune homme dans ses bras, lui frottant le dos avec douceur. Il profita de leur proximité pour murmurer, de façon à ce que personne n'entende.
— J'ai bien eu ta lettre. Promets-moi d'être prudent, Harry. Et tu peux être tranquille, je m'occuperai de ton amie. De tes amis.

Le jeune homme se détendit immédiatement, soulagé d'un grand poids. Il hocha la tête et croisa le regard de Rémus.
— Soyez prudent vous aussi, Rémus.

Le loup-garou lui ébouriffa les cheveux tendrement. Severus arriva à grands pas, brisant l'instant, et tout le monde se tendit. Il posa une main sur l'épaule de Harry, et le jeune homme hocha la tête et lui sourit avec gratitude.
— Prêt, monsieur Potter ?
— Je suis prêt, Professeur.

Il n'eut pas besoin de se retourner pour sentir la présence de Pansy derrière lui. La jeune fille posa la main sur son autre épaule, en soutien muet.

Pâle et effrayé, Drago avança. Il soupira, fermant les yeux un instant, puis fit les trois aller-retour demandés devant la tapisserie. Lorsque la porte apparut, il y eut quelques murmures surpris parmi les membres de l'ordre, mais ils restèrent silencieux et concentrés.

Harry prit la parole, la gorge serrée.
— Les Mangemorts vont sortir de l'armoire à disparaître avec l'intention de semer le chaos dans l'école et d'en prendre le contrôle. Il faut les prendre par surprise et les empêcher d'aller plus loin que cette porte.

D'une voix blanche, Drago ajouta indifférent aux regards surpris qu'il récolta.
— Il y aura probablement ma tante Bellatrix. Soyez prudents elle est... vicieuse.

Harry échangea un regard avec Drago et il lui sourit, en signe de réconfort. Puis, il tendit la main et ouvrit la porte, décidé.


Severus le poussa pour entrer le premier, s'assurant qu'il n'y avait pas de danger. Harry le suivit, baguette en main. Les deux Serpentard suivirent, moins assurés, sous le regard des membres de l'Ordre venus défendre Poudlard en secret.

En refermant doucement la porte, Harry croisa le regard de Rémus. Il lui sourit spontanément, priant pour que tout se passe bien et que le dernier Maraudeur soit sauf. Puis, il se tourna, prêt à faire face à son destin.

Severus murmura, le fixant avec attention.
— Nous allons nous dissimuler parmi ce fatras, et Drago va ouvrir cette maudite armoire. Ils vont entrer et directement se diriger vers la porte. Dès qu'ils seront hors de vue, j'irais en premier. Puis Drago précédera miss Parkinson. Et vous Harry, passerez le dernier. Nous profiterons de l'effet de surprise pour les désarmer et ensuite... Nous nous assurerons que vous arriviez sain et sauf face à... lui.

Harry hocha la tête, le visage lisse de toute expression.
— Allons-y.

Chantage brûlantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant