Chapitre 51

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Harry était rapidement revenu et s'était allongé près d'elle, sans oser la toucher. Cependant, Pansy s'était collée à lui, avec un soupir satisfait, passant ses mains sur son torse nu plus pour s'assurer de sa présence réelle que pour l'exciter.
Après un bref moment d'hésitation, Harry l'avait serré dans ses bras à son tour. Le jeune homme avait pensé qu'il n'arriverait jamais à dormir avec Pansy contre lui, troublé par leur proximité, mais il tomba très vite dans les bras de Morphée bercé par la respiration paisible de la jeune femme.


*

Un timide rayon de soleil éveilla Harry, et il soupira. Pour la première fois depuis longtemps, il avait eu une nuit paisible, sans le moindre cauchemar.
Il était au chaud, bien installé, et baignait dans le bien-être.

Un mouvement contre lui lui rappela qu'il ne dormait pas seul. Après un bref moment d'hésitation, il attira le corps chaud de Pansy contre lui, fermant les yeux en pensant qu'il voulait toujours se réveiller de cette façon, après une nuit paisible, la jeune femme blottie contre lui.

Elle grogna légèrement, le faisant sourire, et s'agrippa à lui inconsciemment. Il baissa la tête pour la regarder et l'admira longuement, la trouvant magnifique.
Totalement détendue, elle avait une expression douce et presque fragile. Harry ne le lui dirait jamais bien évidemment — il avait compris à quel point Pansy pouvait être indépendante et forte. Il savait qu'elle serait furieuse et n'hésiterait pas à lui hurler dessus s'il suggérait qu'elle avait l'air douce...


Il passa lentement la main dans les cheveux mi-longs de Pansy, appréciant leur douceur, se sentant simplement heureux. Il lui restait quelques heures avant de faire face à Voldemort. Dans quelques heures, il risquait de mourir.
Il aurait peut-être dû être inquiet. Stressé.

Mais il était serein. Il avait choisi le moment et la façon, il n'était pas un pion obéissant aux ordres. Il prenait les choses en main, pour protéger ceux qu'il aimait. Il ne serait jamais aussi prêt qu'en cet instant, surtout en sachant qu'il pouvait libérer Pansy définitivement.


Il ne serait pas seul non plus. Il y aurait la jeune femme à ses côtés. Celle qu'il avait choisie. Leur rapprochement avait été totalement improbable. Tant de choses les séparaient, et pourtant... ils avaient réussi à voir au-delà des apparences.

Harry n'avait pas voulu y croire au début. Il n'avait pas voulu y penser.
Bien sûr, il tenait à Pansy. Initialement, il la voyait comme une amie. Une amie un peu étrange qui lui faisait découvrir les joies du sexe, une amie qui provoquait des rêves érotiques qui le laissaient frustré et en érection le matin. Une amie qu'il ne se lassait jamais de voir et d'embrasser, qu'il avait envie de tenir dans ses bras et de protéger.

Ils avaient couché ensemble. Eu leur première fois ensemble. Harry ne savait pas s'il trouverait un jour un souvenir plus heureux que cet instant. Outre le plaisir physique, il avait compris qu'il tenait vraiment à la jeune fille, bien plus qu'il ne l'imaginait.
Et lorsque Pansy avait voulu se sacrifier, sans la moindre hésitation, Harry avait réalisé qu'il l'aimait. Qu'elle était celle qu'il voulait à ses côtés à l'avenir.


Quelques mois plus tôt, il était certain que le combat contre Voldemort se ferait sur les terres de Poudlard, comme le voulait Dumbledore et que ses meilleurs amis Ron et Hermione seraient près de lui. À la place, il se préparait à défier le mage noir sur son propre terrain, sans même avoir informé ses amis de toujours. Pire encore, Drago Malefoy, son rival de toujours, désormais son ami, assurerait ses arrières, accompagné du professeur Rogue.

Rogue avait toujours été un horrible salaud avec lui. Il avait dû subir ses remarques désagréables, ses retraits de points, ses retenues. Il avait ignoré les moqueries cruelles de l'homme, tout en lui tenant tête. Il l'avait détesté, pour ses piques incessantes sur son père.
Même s'il avait compris sa rancœur envers son père et Sirius lorsqu'il s'était plongé dans sa pensine, Harry était resté campé sur ses positions.

Quelque part cependant, toute sa colère avait fondu comme neige au soleil et il avait appris à respecter l'homme. Probablement parce que Rogue risquait sa vie au quotidien avec son rôle d'espion, sans jamais se plaindre. Il ne renonçait jamais et il faisait en sorte de garder les élèves en sécurité. Pas uniquement les Gryffondor comme le faisait Dumbledore, mais tous les élèves, y compris ceux qui voulaient prendre la marque. Comme s'il espérait les faire changer d'avis en leur montrant qu'ils pouvaient compter sur lui.


Harry savait qu'il pouvait compter sur Rogue pour protéger Pansy. Quoi qu'il arrive, le professeur de potions ferait de son mieux, malgré les risques. Harry avait confiance en lui, au point de mettre sa vie entre ses mains.


Avec un soupir, le jeune homme prit conscience qu'il avait quelque chose à faire avant que les choses ne s'emballent. Il se dégagea avec douceur des bras de Pansy, veillant à ne pas la réveiller et se glissa jusqu'au bureau. Il trouva sans peine plume et parchemin.

Il se mit à écrire, presque fébrilement. Il voulait être certain que ni Severus Rogue ni Drago Malefoy ne seraient inquiétés s'il venait à disparaître. Il voulait que ceux qui le suivraient, deux Mangemorts repentis et Pansy, une fille de Mangemort, seraient traités comme les héros qu'ils étaient. Il leur révélait tout ce qu'ils avaient mis en place, leur plan, en leur demandant de ne rien dire à Dumbledore.
Il dupliqua la lettre, et y ajouta un paragraphe à l'intention de Rémus. Il lui expliqua qu'il aimait Pansy. Qu'elle était importante pour lui, et qu'il espérait que le dernier Maraudeur en vie s'assurerait de son bien-être si quelque chose devait lui arriver.
Avec un sourire tendre, il lui confia que la jeune fille le repousserait probablement dans un premier temps, mais qu'il fallait apprendre à la découvrir pour découvrir à quel point elle était formidable.

Finalement, il ajouta ce qu'il n'avait jamais osé dire à Rémus. Il s'excusa de la mort de Sirius, se reprochant ses erreurs et espérant que le loup-garou lui pardonne d'avoir été si stupide.
Une larme solitaire coula sur sa joue et s'écrasa sur le parchemin, mais Harry termina d'écrire, remerciant Rémus de lui avoir parlé de ses parents, d'avoir contribué à le protéger lui aussi.

Lorsqu'il signa ses deux missives, il était bien plus calme. Il avait l'impression que tout était en ordre, qu'il était prêt. Il cacheta les parchemins et écrivit le nom des destinataires, s'appliquant. Kingsley Shakelbot et Rémus Lupin. Ainsi, lorsque Severus Rogue se présenterait devant eux, ils seraient déjà au courant et l'homme n'aurait pas à batailler pour se faire entendre.

Cette tâche terminée, il changea de chambre pour laisser Pansy dormir et ouvrit une fenêtre, grimaçant au grincement sinistre qu'elle produisit. Il siffla longuement, priant pour que Hedwige l'entende malgré la distance.

Il allait refermer la fenêtre, dépité, quand la chouette arriva à tire d'ailes. Harry sourit et caressa sa plus vieille amie avec tendresse. Il lui remit les parchemins, et lui demanda de les porter à Rémus aussi rapidement que possible.
Avec un hululement affectueux, le rapace partit à tire d'ailes.

Chantage brûlantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant