Chapitre 52

440 53 6
                                    



Lorsque Pansy s'éveilla, Harry était installé près du lit, veillant sur son sommeil, tout en lisant un des livres fournis par le professeur Rogue.
Elle l'observa longuement en silence, fascinée.

Il semblait... fragile. Plus petit que la plupart des garçons de leur âge, bien trop mince. Quand il souriait, il avait cet air naïf qui le rajeunissait. Pourtant il suffisait de croiser ses yeux pour comprendre que ce n'était qu'une façade.
Elle avait découvert l'autre face de Harry Potter, la face sombre. Celle du héros, celui qui risquait sa vie. Celui qui se jetait au-devant du danger sans la moindre hésitation.

Les yeux de Harry montraient qu'il avait vu bien plus d'horreurs que la plupart des gens. Il gardait en lui cette lueur aveuglante d'espoir, persuadé que tout irait pour le mieux. Quels que soient les obstacles sur son chemin, il continuait encore et encore.

Elle avait vite vu qu'il était différent. Il aurait eu mille occasions de profiter d'elle ou de l'humilier.

Pansy l'avait abordé de la seule façon qu'elle connaissait : avec agressivité. Drago l'avait pourtant conseillé, mais elle était restée égale à elle-même. Le jeune homme lui avait spontanément proposé son aide. Il avait semblé lire son âme, effrayant la jeune fille. Elle ne l'avait bien cru, évidemment. Personne ne pouvait être aussi généreux, aussi gentil.

La jeune fille voulait que le Survivant gagne la guerre, pour qu'elle soit libre et pour que ses amis soient libres. Quand les amis de Harry avaient semblé désapprouver le peu de contacts publics qu'elle avait avec lui, elle avait compris qu'elle risquait de l'affaiblir, ce qu'elle refusait de faire.
Elle lui avait laissé le choix, et ça avait été la première surprise. Harry refusait de l'abandonner à son sort.

Pansy l'avait touché comme elle n'avait jamais touché un jeune homme, et loin d'être dégoûtée ou gênée, elle en voulait plus. Elle aimait le voir se perdre dans le plaisir, la regarder avec cet air affamé. Elle aimait l'embrasser, le caresser. Voir ses yeux émeraude s'assombrir, sentir ses mains sur elle. Il hésitait toujours, comme s'il avait peur de l'effrayer, ou de la forcer. Elle devait lui demander ce qu'elle voulait de lui, et quelque part c'était excitant d'être celle qui avait le contrôle.
Excitant et rassurant.

Elle s'était préparée à devoir subir des contacts non désirés et finalement elle en voulait plus. Encore et encore.


Un jour, elle s'était rendu compte qu'elle appréciait sincèrement Harry Potter. Elle aimait ses sourires qui n'étaient destinés qu'à elle, les rougeurs qui envahissaient ses joues. Elle aimait ses baisers, la passion qu'il cachait soigneusement et qui parfois se faisait sentir.

Elle avait aimé son inquiétude quand elle avait été agressée, la façon dont il la protégeait en pensant qu'elle ne se rendait pas compte de sa façon de la surveiller sans cesse. De n'importe qui d'autre, elle l'aurait mal pris, mais de lui... son cœur s'emballait à l'idée d'être si importante.

Pansy avait refusé de se l'avouer, profitant au jour le jour de cette étrange relation. Harry n'avait pas honte de s'afficher avec elle. Il se montrait tendre. Attentionné. Sans oublier qu'elle aimait leurs conversations.
Le Gryffondor était intéressant. Malin. Et elle avait pris conscience qu'elle était, quelque part en chemin, tombée amoureuse.

Elle l'avait soigneusement caché, en se sentant stupide. Ce n'était qu'une illusion, qu'une mission. Elle savait qu'elle aurait le cœur brisé, que lorsque la guerre prendrait fin, Harry ne verrait en elle qu'une amie avec qui il avait passé de bons moments. Sans compter qu'elle lui avait elle-même répété encore et encore qu'il n'y avait pas de sentiments. Que c'était une illusion, une mission.
Elle refusait d'espérer. Parfois, elle en voulait à Drago de lui rappeler que rien n'était possible entre eux. Le Sauveur et la fille de Mangemort... ça sonnait comme un mauvais bouquin romantique, quelque chose d'improbable.

Après s'être donnée à lui, elle avait baigné dans une douce euphorie, persuadée que tout irait bien. Elle était pleinement heureuse, mais Drago avait brisé ses rêves en annonçant la terrible nouvelle.
Pansy n'avait même pas pensé à ce qui l'attendait. Elle s'était immédiatement glacée en pensant que Harry risquait de vouloir la protéger. La seule chose qu'elle avait pu penser était que c'était beaucoup trop tôt, qu'il n'était pas prêt.

Le cœur battant, elle l'avait repoussé brutalement. Elle avait prononcé des mots durs, espérant qu'il serait furieux et ne jouerait pas au héros. Elle était partie loin de lui, le cœur en miettes, cachant ses larmes.

Avant même qu'elle n'ait eu le temps d'avoir peur de ce qui allait lui arriver, Harry avait tout bousculé pour elle. Il avait convaincu Rogue d'intervenir.
Harry Potter avait changé les règles pour elle...


Ses pensées furent interrompues lorsque Harry leva les yeux de son livre, croisant son regard. Aussitôt, il lui sourit et elle oublia tout le reste, avec l'impression d'avoir des papillons dans le ventre. Il posa tranquillement son livre pour s'approcher d'elle et elle l'attira contre elle avec un rire spontané, le faisant tomber sur le lit.
Ils chahutèrent comme des enfants, avant de s'embrasser à en perdre haleine. Harry la surplomba un instant, mais d'un rapide coup de reins, elle le déstabilisa et s'installa sur son bassin, levant un sourcil moqueur.

Le jeune homme s'empourpra et ses pupilles se dilatèrent. Le cœur battant, Pansy remua ses hanches, se frottant contre lui, sentant son sexe durcir. Harry posa une main sur sa hanche et laissa échapper un bref gémissement, se mordillant la lèvre, tout en la fixant avec une intensité qui lui donnait l'impression de bouillir.

Pansy laissa échapper un soupir en sentant le désir de Harry. Elle remuait doucement sur lui, les joues rouges, sentant l'envie monter en elle rapidement. Elle murmura, d'un ton séducteur, la voix rauque.
— Pourquoi on n'a pas profité du lit pour... recommencer ce qu'on a fait hier ?

Harry ferma les yeux un bref instant et ses hanches bougèrent contre Pansy, accentuant le contact. Il laissa échapper un grognement d'envie et répondit caressant sa taille du bout des doigts, haletant, la voix rendue rauque par le désir.
— Une erreur assurément. On devrait réparer cet oubli, tu ne penses pas ?


Pansy laissa échapper un rire ravi alors que son ventre se tordait d'envie, et elle se pencha pour caresser le torse de Harry. Elle ondula une fois de plus, regrettant les vêtements qui les séparaient, et elle embrassa Harry. Il y avait une certaine urgence dans son baiser, mais elle tenta de lui faire comprendre à quel point elle l'aimait. Et elle pensa avoir réussi en sentant Harry la serrer contre lui avec force.

Chantage brûlantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant