Chantage brûlant

Chapitre 25

Une fois Drago parti, l'infirmière glissa de force une fiole de potion contenant un liquide bleu clair dans la main de Harry. Elle fronça les sourcils face à son air perdu et inquiet.
— Philtre de paix. Ce n'est pas négociable si vous voulez rester ici près de votre... amie.

Harry nota l'hésitation de Pomfresh, mais ne fit pas la moindre réflexion. Il but le contenu de la fiole avec une grimace et sentit ses émotions s'apaiser, comme si elles étaient mises sous cloche.
Il cligna des yeux, avant de passer la main sur le front de Pansy pour dégager ses cheveux de son visage.

Rogue s'approcha de lui, l'air sombre, et Harry lui jeta juste un regard fatigué. Le maître des potions soupira.
— Potter. Pouvez-vous me dire ce qui s'est produit ?

Harry marmonna, tristement.
— Je suis arrivé trop tard, Professeur. Elle était déjà... inconsciente. Je...
L'homme hocha la tête.
— Une idée de ce qui a pu se produire ?
— Quelqu'un est responsable de ça, monsieur. Quelqu'un l'a poussé.

Visiblement, le maître des potions était arrivé à la même conclusion parce qu'il ne montra pas la moindre surprise. Il leva juste un sourcil, essayant d'en savoir plus.
— Et qui pourrait vouloir faire une telle chose ?

Harry laissa échapper un rire sinistre.
— En dehors de Dumbledore ?

Un lourd silence flotta entre eux, et Rogue se rembrunit. Il secoua soudain la tête et grogna.
— Je vais vous excuser pour la fin de la journée. Restez près d'elle.

Harry hocha la tête, sans un mot de plus, et se retourna vers Pansy, ignorant l'homme pour poser son front sur leurs mains jointes, épuisé.

Il somnola, entre rêve et réveil, et il bénit madame Pomfresh de leur avoir assuré la tranquillité. Même s'il n'identifiait pas les visiteurs qui défilaient, il entendait l'infirmière refuser toute intrusion. Ils étaient derrière un paravent, protégés des curieux.

*

Lorsque Pansy bougea, il se redressa et il l'observa cligner des yeux. Elle grimaça et porta sa main à sa tête, avant de découvrir Harry près d'elle. Elle fronça les sourcils, visiblement perplexe.
— Harry ?

Il lui offrit un sourire tendre, et se pencha vers elle pour déposer un baiser sur sa joue.
— Tu nous as fait une belle frayeur, Pansy.

Elle s'agita, et eut une nouvelle grimace de douleur. Il lâcha sa main pour presser doucement son épaule.
— Reste allongée.
— Qu'est-ce qui s'est passé ?
— Tu ne te souviens pas ?

Pansy fronça les sourcils et secoua la tête, visiblement perdue. Le jeune homme soupira et murmura.
— Tu as fait une chute. Dans les escaliers.

Pomfresh arriva et eut un large sourire en voyant la jeune fille réveillée.
— Miss Parkinson. Heureuse de vous revoir parmi nous.
Elle examina rapidement Pansy, puis l'aida à se redresser avant de lui tendre une fiole de potion. La jeune fille la prit et la but immédiatement, avant de détendre, visiblement soulagée de son mal de tête.
Harry hésita, puis intervint.
— Madame ? Elle ne se rappelle pas de ce qui s'est passé.

L'infirmière ne sembla pas inquiète.
— Miss Parkinson souffre d'une légère commotion. Les pertes de mémoire sont fréquentes, mais tout devrait très rapidement rentrer dans l'ordre. Il peut y avoir quelques symptômes post-commotionnels dans les jours à venir, de la fatigue, des problèmes pour dormir, des maux de tête ou des vertiges. Il peut y avoir quelques altérations de sa mémoire également. Encore une fois, il n'y a que le temps qui pourra régler tout ça.

*

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, Pansy Parkinson fut aveuglée par la luminosité. Elle eut l'impression que sa tête allait exploser et elle leva la main pour se frotter le front, essayant de se souvenir ce qui se passait. En voyant Harry Potter à son chevet, l'air inquiet, elle eut l'impression de sentir son cœur s'arrêter.

Ses derniers souvenirs remontaient aux mots terribles de son père qui lui ordonnait crûment d'écarter les cuisses pour le survivant, pour mieux le détruire. Et visiblement, elle avait obéi malgré sa volonté d'empêcher son père de réussir à lui nuire, si elle en jugeait par les gestes tendres du jeune homme.

Lorsqu'il déposa un léger baiser sur sa joue, elle eut envie de pleurer. Il la regardait comme si elle était unique, comme s'il ne voyait qu'elle, et elle se sentait sale pour ce qu'elle faisait.

Elle voulut s'écarter de lui, mais il l'empêcha de bouger avec douceur, la rassurant d'un sourire et lui intimant de ne pas bouger. Lorsqu'elle apprit qu'elle était tombée dans les escaliers, elle s'apprêta à protester bruyamment, certaine de ne pas être si maladroite, mais l'arrivée de l'infirmière la coupa dans son élan.
La jeune fille but la potion tendue, et son mal de tête disparut, la soulageant.

Elle entendit la conversation entre Harry Potter et Pomfresh, apprenant ainsi qu'elle avait une commotion cérébrale et que ses souvenirs lui reviendraient rapidement.

Elle se sentait plutôt mal à l'aise, et elle eut un sourire crispé lorsque Harry revint près d'elle, visiblement inquiet. Il la fixa un long moment avant de soupirer.
— Tu préfères que je demande à Malefoy de venir et de rester près de toi ?

Pansy cligna des yeux, stupéfaite. Cependant, elle refusa, découvrant que Potter — Harry comme elle l'appelait instinctivement — était d'une compagnie agréable. Et elle fut satisfaite malgré elle de découvrir qu'il avait l'air soulagé de sa réponse.

Il prit place à ses côtés, sans pour autant la toucher.
— Quel est ton dernier souvenir ?

Malgré elle, la jeune fille haleta. Harry se pencha vivement vers elle et attrapa ses joues entre ses mains chaudes, la forçant à le regarder.
— Tu es à Poudlard, en sécurité.

Vexée, elle se dégagea, prête à protester, mais le jeune homme ricana, et la devança, gentiment moqueur.
— Je sais que tu es une grande fille capable de te débrouiller seule, que tu n'as pas besoin de moi pour te protéger... Mais tu viens de prendre un sacré coup à la tête.

Elle carra les épaules, et lui lança un regard de défi.
— Je ne me souviens pas de la rentrée. Je... J'étais... chez mes parents.

Une ombre passa dans le regard vert, et elle se demanda ce qui s'était passé entre Potter et elle. Il semblait savoir bien trop de choses sur elle, et elle se sentait exposée. Vulnérable.
Le jeune homme se passa une main nerveuse dans les cheveux avant de frotter sa cicatrice d'un air absent. Finalement, il eut un ricanement nerveux et il lui adressa un clin d'œil.
— Je crois que tu m'auras fait vivre les situations les plus étranges de toute ma vie...