Chapitre 63

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Rogue le fixait d'un air incrédule tandis que Rémus souriait doucement, nullement surpris. Le loup-garou soupira.
— Sirius le savait, n'est-ce pas ?
Harry grimaça.
— Je lui avais dit oui. Je... il voulait qu'on vive ensemble et je voulais être honnête avec lui, parce qu'il parlait tellement du conflit de maison avec sa famille...

Rémus eut un rire doux avant de lui ébouriffer les cheveux.
— Et bien... Sirius t'aimait. Même si tu avais été à Serpentard, il t'aurait aimé de la même façon, Harry.


Rogue secoua la tête avant d'afficher un léger sourire amusé.
— J'aurais dû m'en douter... Cette façon de toujours échapper aux punitions même après avoir brisé les règles...
Harry haussa les épaules.
— Peu importe. Quand Hermione m'a demandé des comptes sur ma relation avec Pansy, je lui ai dit qu'on se laissait trop aveugler par nos maisons. Que si Pansy n'avait pas été à Serpentard, personne n'aurait bronché à notre relation, que j'aurais même été félicité d'avoir une copine... notre maison ne devrait pas être un critère pour apprendre à se connaître.

Rémus soupira et secoua la tête.
— Tu es bien le fils de Lily, tu sais. Elle pensait de la même manière.
Les yeux de Harry brillèrent, et il eut un sourire, mais il resta silencieux. Severus soupira.
— Nous devrions aller dans un endroit plus... discret. Je suppose que Dumbledore ne va pas tarder à être mis au courant de notre petite action d'éclat. Et ce jeune homme a besoin d'un peu de repos avant d'affronter ce vieux fou.


Harry cligna des yeux, encore vacillant, et il haussa les épaules.
— Vous serez là, monsieur ?
Severus roula des yeux et hocha la tête.
— Évidemment, gamin.
Rémus ajouta avec douceur, souriant aussi bien à Harry qu'à Severus.
— Et moi aussi, je serais là.


Harry se détendit légèrement puis il soupira.
— Si vous avez un truc pour me donner un peu d'énergie, autant lui faire face maintenant. Et Malefoy... Drago, tu devrais envoyer un hibou à tes parents pour leur expliquer ce qui s'est passé, qu'ils se mettent en sécurité.

Le Serpentard lui sourit sincèrement et hocha la tête.
— J'y vais. Besoin d'autre chose ? Je peux être là aussi pour faire perdre son assurance au vieux fou... ça lui fera les pieds de voir que c'est une alliance Gryffondor — Serpentard qui a botté le train au psychopathe qu'il pourchasse depuis des années.


Rémus éclata de rire et approcha pour tapoter l'épaule de Drago.
— Tu me plais gamin. Pour un Malefoy, tu as un esprit Maraudeur, toi. Sirius... Ton cousin t'aurait adoré.

Drago rougit légèrement, mais ne demanda rien en voyant l'expression triste passer sur le visage de Harry Potter. Mal à l'aise, il murmura l'excuse d'un courrier à écrire pour s'éclipser et affirma qu'il les rejoindrait devant le bureau du directeur d'ici une dizaine de minutes.


Une fois Drago parti, Pansy se redressa, évitant le regard de Harry.
— Dois-je venir ? Je... Dumbledore peut se servir de moi pour faire passer Harry pour un idiot sentimental. Il suffirait qu'il m'accuse d'être responsable de... tout ça pour le...

Harry gloussa soudain et s'approcha pour la prendre dans ses bras.
— Du calme. Si tu préfères rester à l'abri, tu peux. Mais ta présence ne sera pas un problème pour moi. Tu te souviens ? Je me battais pour toi, Pansy.

Les deux adultes échangèrent un regard amusé face au jeune couple, parfaitement conscient de leur sincérité et de leur attachement. Rémus secoua la tête, ému.
— De toute façon, nous sommes là, près de vous. Le directeur a fait bien trop d'erreurs pour réussir à nous monter les uns contre les autres cette fois. N'est-ce pas Severus ?

Le Serpentard acquiesça sèchement, un peu surpris de ce soutien inattendu. Puis, il soupira.
— Allons-y. Kingsley doit lui avoir annoncé être venu capturé un groupe de Mangemorts maintenant. Mieux vaut ne pas laisser Drago seul près de son bureau.

Ils partirent tous les quatre à grands pas, Harry tenant Pansy par la main, encore faible malgré la potion de vitalité fournie par Rogue, mais capable de cacher sa fatigue. Comme toujours, la jeune fille à ses côtés marchait tête haute, sûre d'elle, ne montrant rien de ses inquiétudes ou de son agitation.

Devant eux, Severus et Rémus marchaient côte à côte en silence, sans se regarder. Mais il n'y avait plus l'hostilité d'antan entre eux deux, comme s'ils avaient fait la paix. Provisoirement au moins.


Lorsqu'ils arrivèrent devant la gargouille qui gardait l'entrée du bureau directorial, ils virent Drago arriver, calmement. Cependant, un cri derrière eux les arrêta alors qu'ils allaient demander l'accès au bureau.
— Harry !

C'était Hermione qui semblait perplexe. Il lui offrit un sourire amical, mais ne répondit pas, suivant juste la troupe étrange autour de lui. Rémus lui jeta un regard étrange puis soupira.
— Tu ne devrais pas t'éloigner de tes amis comme ça, Harry.

Il haussa les épaules.
— Je ne suis pas fâché avec Hermione. Nos vies... évoluent juste différemment. Elle mérite de... d'avoir une scolarité paisible.
Pansy fronça les sourcils.
— Et elle veut peut-être savoir si tu vas bien ? Peut-être qu'elle mérite de savoir ce qui s'est passé ? L'apprendre de toi et pas de la presse ou d'une rumeur ?

Harry baissa la tête, l'air soudain honteux, et il se mordilla la lèvre. Puis il soupira.
— J'irais la voir. Juste... après ça.
Pansy claqua la langue, satisfaite et Rogue secoua la tête, les yeux écarquillés.
— Bon sang, Potter, elle te mène par le bout du nez...

Rémus laissa échapper un rire ému, et murmura.
— C'est perturbant... j'ai eu l'impression de voir Lily et James un instant. Elle était... aussi féroce. Tu sais comme elle était Severus... Si...

Le visage de Rogue se ferma, mais Rémus lui posa une main sur le bras, avec un sourire doux.
— Elle t'appréciait sincèrement. Même si elle aimait James, elle ne t'a jamais oublié, Severus. Je peux t'assurer que... qu'elle nous a sermonnés jusqu'à... jusqu'à cette nuit-là pour notre comportement odieux. Elle avait juré de reprendre le contact avec toi et de nous forcer à nous excuser, parce qu'elle était certaine que tu n'avais pas l'âme d'un monstre. Que c'était uniquement le désespoir qui t'avait poussé vers les ténèbres et qu'elle se devait de t'en tirer.

Chantage brûlantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant