Chapitre 14

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Une fois dans sa salle commune, Pansy se laissa tomber dans un sofa près de Drago et posa la tête sur son épaule, un peu rêveuse. Comme à son habitude, Drago grogna et protesta, pour laisser croire à leurs camarades qu'il était agacé des attentions de Pansy. Cette dernière ne bougea pas, s'accrochant à lui, et lorsque les autres Serpentard retournèrent à leurs occupations, Drago murmura pour n'être entendu que d'elle.

— Pans' ? Tu vas bien ?

Elle soupira et acquiesça vaguement. Finalement, elle murmura.

— Tu avais raison.

Elle sentit Drago étouffer un léger rire, et elle sourit à son tour. Il grogna.

— J'ai toujours raison. À quel sujet ?

— Harry. Il est d'accord pour continuer.

Il y eut un silence puis Drago releva, d'un ton neutre.

— Harry ? Ce n'est plus Potter maintenant ?

Pansy renifla, et se redressa pour croiser les yeux de son ami. Elle s'apprêtait à répondre lorsque ce dernier écarquilla les yeux, comprenant soudain de quoi elle parlait. Il se pencha vivement vers elle, chuchotant furieusement.

— Pansy ! Qu'as-tu fait avec Potter ? Tu sais que ton père est un connard et que tu n'as pas à...

Elle ricana, croisant les bras sur sa poitrine et leva un sourcil en le fixant.

— Je suis une grande fille, mon chou. Je ne fais rien que... je ne veuille pas. Ça te va ?

Drago marmonna, visiblement mécontent, mais il finit par hocher sèchement la tête. Avant de changer de sujet, il ne put s'empêcher de la mettre en garde.

— Méfie-toi, Pans'... Ne t'attache pas à lui, ou tu auras le cœur brisé. Tu sais que...

Pansy se raidit immédiatement, en voulant à Drago de se sentir obligé de la rappeler à l'ordre. Elle chuchota, furieuse.

— Je sais qui je suis et je sais qui il est. Pas besoin de me faire un dessin, Drago.

Ils se regardèrent un bref instant en chiens de faïence, prêts à se disputer, puis Drago grogna et se frotta le visage, l'air visiblement épuisé. Aussitôt inquiète, Pansy s'approcha.

— Ta mission ?

Il lui jeta un regard en coin, et hocha légèrement la tête. Puis, il se cacha le visage dans ses mains pour parler à voix basse sans que personne ne voie ses lèvres bouger.

— Je te dirais tout pour qu'il sache, mais c'est trop tôt. Je... On a le temps encore, Pansy. Pour l'instant, c'est calme. Tu peux... juste le prévenir de se méfier de Crabbe et Goyle, OK ? Ils sont un peu trop enthousiastes avec toutes ces conneries...

Elle fredonna un accord en jetant un coup d'œil circulaire autour d'eux, cherchant à repérer les deux idiots. En ne les voyant pas, elle fronça les sourcils et marmonna, inquiète.

— Ils n'oseraient pas s'en prendre à lui ?

Drago resta un instant silencieux, la dévisageant avec attention. Puis il grogna une fois encore et répondit sèchement.

— Pas aujourd'hui en tout cas. Ils sont dans le dortoir, va savoir ce qu'ils bricolent.

Soudain consciente qu'elle s'était crispée, Pansy se força à se détendre, ignorant le regard de Drago. Finalement, son ami secoua la tête et soupira.

— J'espère que tu sais ce que tu fais, Pans'.

Elle lui jeta un regard en coin, et arqua un sourcil moqueur avant d'avancer le menton discrètement en direction de son bras.

— Autant que tu étais sûr de toi, idiot.

Avant qu'il ne puisse répondre, elle se leva avec un gloussement exagéré et stupide, et se pencha pour déposer un baiser bruyant sur sa joue. Avant qu'il ne puisse se plaindre, elle s'échappa en direction du dortoir des filles, lui hurlant d'une voix stridente qu'elle était épuisée et qu'elle avait besoin de calme.

*

Ce ne fut qu'une fois à l'abri dans son lit, derrière ses rideaux tirés que Pansy se laissa aller. Avec un soupir, elle ferma les yeux, pour repenser à Harry et à son visage au moment où elle l'avait caressé. Ses joues devinrent rouges à l'idée de ce qu'elle avait osé faire, cependant elle n'avait pas le moindre regret.

Elle repensa à l'avertissement de Drago, et soupira une fois de plus, consciente qu'elle s'était déjà attachée à Harry Potter. Son innocence, sa naïveté étaient peut-être des traits de caractère qui faisaient rire ses camarades, mais elle l'avait trouvé plus touchant que ridicule.

*

En entrant dans sa salle commune, Harry masqua son expression contrariée. Ses camarades s'étaient tous tus pour le dévisager et il détestait ça.

Il fit comme s'il ne s'était rendu compte de rien, et il se dirigea vers le dortoir, ignorant l'air agacé de Ginny et le regard noir de Ron. Hermione n'était pas présente — peut-être encore à la bibliothèque — et il se dépêcha de rejoindre sa malle pour y prendre des vêtements propres.

Il était encore tôt, mais il voulait prendre une douche, et profiter du temps qu'il avait pour rêvasser un peu dans son lit.

Il s'enferma dans la salle de bains au moment où la porte du dortoir s'ouvrait et il alluma la douche, se moquant bien de savoir si quelqu'un le cherchait. Il voulait être seul, et il n'avait pas envie de voir sa bonne humeur gâchée par des reproches ou des questions stupides.

La douche brûlante à souhait lui fit un bien fou, et lorsqu'il éteignit enfin l'eau, il se sentait parfaitement bien. Entre le long moment passé avec Pansy et cet instant de détente, il n'avait qu'une envie : se coucher et se laisser aller à dormir, même s'il devait sauter le repas du soir.

En passant une tenue confortable, il se mordilla la lèvre et décida qu'il pouvait bien prétendre qu'il était fatigué. Si on le cherchait, il serait sagement dans son lit après tout...

Il adressa un vague sourire à Neville, qui était assis sur son lit et lisait tranquillement et bâilla largement. Il s'installa et voyant le regard interrogateur de son camarade, il murmura.

— Je suis épuisé. Je crois que je vais me coucher directement aujourd'hui...

Neville hocha la tête et sembla soudain inquiet.

— Mais tu vas bien ?

— Oui, oui, juste fatigué.

Neville n'insista pas et retourna à son livre après lui avoir souri gentiment. Harry s'installa, et ferma ses rideaux, avant de poser ses lunettes près de lui. Puis il se laissa aller, fermant les yeux, avec l'impression de se reposer réellement pour la première fois depuis longtemps, comme si tous ses soucis s'étaient dilués. Il eut un léger sourire, et pensa brièvement à Pansy, se demandant si elle aussi se sentait aussi bien que lui.

Avant même de s'en rendre compte, Harry dormait profondément.

Chantage brûlantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant