Chapitre 50

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Après sa conversation avec Drago, Pansy avait rejoint Harry et ils avaient emprunté le passage sous le Saule Cogneur pour rejoindre la cabane hurlante.
Rogue avait tenu parole. Si le rez-de-chaussée semblait toujours en miettes, à l'étage deux chambres et une salle de bain avaient été remises en état. Visiblement, le professeur avait tenu à ce qu'ils aient un lit chacun. Dans la plus grande chambre, il y avait une petite table destinée au repas — la vaisselle installée dessus et les plats couverts d'une cloche n'attendant plus qu'eux étaient une bonne indication — ainsi qu'un bureau sur lequel avaient été disposés plusieurs livres sur l'art du duel.


Ils s'étaient immédiatement mis à table, se rendant compte qu'ils étaient affamés, restant silencieux. Ce fut gênant dans les premières minutes, mais le malaise s'estompa rapidement. Une fois son assiette autour d'elle, Pansy frissonna légèrement.
— Cet endroit est lugubre. Comment savais-tu qu'on pouvait y rester sans risque ?

Harry laissa échapper un léger rire, et poussa son assiette avant de répondre doucement.
— Durant ma troisième année, mon parrain... Tu sais Sirius Black. Il était un fugitif recherché et il a entraîné Ron dans cet endroit.
— Weasley ?
— Le rat qu'il avait toujours avec lui était un animagus. L'homme qui avait réellement trahi mes parents et tué les moldus. Sirius était innocent, mais il s'est échappé d'Azkaban et il est venu ici uniquement pour me protéger.

Pansy posa sa main sur celle de Harry et murmura d'une voix douce.
— Il avait l'air de beaucoup t'aimer.

Harry baissa la tête pour cacher son émotion et il haussa les épaules.
— Cette année-là, il... nous avons failli recevoir le baiser du Détraqueur. Je savais qu'il était en danger, mais je voulais tellement vivre avec lui... Je ne me pardonnerais jamais de... sans moi, il serait vivant.

Pansy soupira.
— Je ne l'ai pas connu, Harry. Je ne sais pas grand-chose de lui, mais sans toi, il serait encore à Azkaban torturé par les Détraqueurs. Sans toi... il aurait probablement perdu la raison, tu ne penses pas ?

Le brun renifla, restant silencieux. Pansy se leva pour attirer sa tête contre sa poitrine, passant la main dans ses cheveux. Elle soupira une fois encore.
— Si quelque chose devait m'arriver, je voudrais que tu ne culpabilises pas. Je te suis volontairement. Sans toi, j'étais condamnée à une vie d'esclave. Et crois-moi, Harry, je préfère mourir après les quelques semaines de bonheur que tu m'as offertes que vivre longtemps sans amour.


Harry ne leva pas la tête, mais il s'agrippa fermement à Pansy et sa Magie se fit plus lourde, plus présente. Pansy haleta, mais ferma les yeux, appréciant la sensation, comme si elle était entourée d'une couverture douillette.

Lorsque le jeune homme redressa la tête, la seule marque de son trouble était ses yeux légèrement rougis. Il l'attira sur ses genoux et la serra dans ses bras.
— Si je pouvais, je te cacherai quelque part pour que tu sois en sécurité. Même si tu dois me détester après. Mais... Je sais que ce n'est pas possible, et que ça ne résoudra pas tout. Ça sera pour toi que je me battrais Pansy. Tout pour toi.


Elle se jeta sur ses lèvres pour un baiser désespéré, le cœur battant, se tortillant sur lui jusqu'à coller leurs deux corps. Elle passait ses mains dans la tignasse de Harry, tirant de temps à autre ses cheveux, le faisant grogner et la serrer un peu plus.
Ils mirent fin au baiser, haletants, et Harry lui sourit, incapable de la quitter du regard.

La jeune femme jeta un coup d'œil vers le seul lit de la pièce et hésita.
— Harry ? Ça t'embêterait si je dormais avec toi ? Je... Je ne suis pas certaine d'être à l'aise isolée dans une pièce... toute seule, dans cet endroit.

Elle l'admira alors qu'il rougissait, mais il hocha la tête, parfaitement sérieux.
— Bien évidemment que tu peux rester. Je dormirais mieux si tu es... près de moi.


Pansy resta un moment figée, surprise de la facilité avec laquelle Harry admettait ses sentiments ou ses désirs. Puis elle sourit, masquant son trouble, pour se blottir contre lui, la tête posée sur son épaule, le visage dans son cou, se laissant aller tranquillement.

Elle pensa qu'ils avaient un répit de quelques jours, un moment où ils seraient seuls tous les deux, sans personne pour les séparer, sans rien pour venir troubler leur tranquillité. Elle bâilla sans s'en rendre compte, les émotions de la journée avaient été épuisantes.
Harry lui frotta le dos avec douceur et murmura.
— Apparemment, Rogue a réussi l'exploit de faire amener nos affaires. Nous devrions passer un pyjama et dormir, la journée a été longue...
Elle soupira et hocha la tête, se séparant à contrecœur de Harry.


La jeune fille passa dans l'autre chambre et y trouva sa malle. Fouillant dedans, elle en extirpa un pyjama confortable. Ses parents avaient glissé quelques vêtements plus affriolants pour sa mission de séduction, mais elle se refusait à les porter. Cependant, elle le regretta presque en caressant le satin d'une nuisette, se demandant quelle réaction aurait Harry en la voyant dans cette tenue.
Elle haussa les épaules, et retourna dans l'autre chambre. Harry était torse nu et en pantalon d'uniforme, fouillant dans sa malle en grommelant.

Elle retint un sourire en l'observant, décidant qu'il ne ressemblait probablement pas aux mannequins des magazines que Daphnée et Millicent regardaient le soir, mais qu'il avait un charme indéniable. Et elle, Pansy Parkinson, le trouvait magnifique.

Elle s'avança, souriante, vers lui, et posa sa main sur son dos nu et brûlant.
— Tu as besoin d'aide ?
Il sursauta et se retourna d'un bloc, avant de la regarder. Il se mordilla la lèvre, les joues rouges. Visiblement, Harry Potter n'avait pas besoin d'une nuisette sexy en satin pour la trouver belle. Un simple pyjama de coton suffisait...
Elle dissimula son trouble et il se passa une main un peu nerveuse dans les cheveux avant de laisser échapper un rire un peu nerveux.
— Oh. C'est juste que mes affaires sont pas mal en désordre et je ne remets pas la main sur mon haut de... peu importe. Je...
Elle lui sourit.
— Tu peux aussi dormir torse nu.

Il laissa échapper un rire étranglé et quitta la chambre avec son bas de pyjama, abandonnant visiblement la recherche de l'autre partie. Satisfaite, Pansy se laissa aller en arrière sur le lit avec un large sourire.

Chantage brûlantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant